Commémoration 80 ans de la libération du camp d’Auschwitz. Prise de parole Nathalie BAZIRE CGT
Merci au réseau RAAR, pour cette commémoration de la libération des quelques milliers de survivant et survivantes du camp d’Auschwitz-Birkenau, qui a révélé au monde l’horreur indicible de la barbarie nazie.
Auschwitz, symbole de la Shoah et de la déportation, demeure le lieu de mémoire de la persécution systématique et industrielle de millions de femmes, d’hommes et d’enfants, juifs principalement, mais aussi Roms, tziganes, résistants, syndicalistes, opposants politiques, homosexuels et personnes handicapées.
En ce jour de commémoration, la CGT, présente ce soir, s’incline avec respect devant la mémoire des victimes et rend hommage aux déporté·es, à leur courage et à leur dignité face à l’inhumanité.
Ce soir, cet hommage est un moment crucial pour rappeler l’importance du travail de mémoire puisque la haine, le racisme, l’antisémitisme et toutes les formes de discrimination n’ont pas disparu. Pire encore, elles ont été longtemps été minimisées et continuent de menacer nos sociétés et nos démocraties. C’est pourquoi la CGT appelle à une vigilance constante contre les discours et les actes qui banalisent la haine et le rejet de l’autre. L’histoire nous enseigne que les dérives autoritaires, lorsqu’elles ne sont pas combattues, peuvent conduire au pire.
Parmi les victimes des camps figuraient de nombreux syndicalistes, travailleurs et travailleuses, qui ont payé de leur vie leur engagement pour la liberté, la justice sociale et la solidarité. La CGT, organisation confédérale de lutte, se souvient de ces camarades qui ont été arrêtés, torturés, déportés pour avoir refusé de plier face à l’oppression nazie et pétainiste.
Parmi les résistants déportés, Henri Krasucki, militant de la CGT et futur secrétaire général de la confédération. Rescapé des camps, il consacra sa vie à la lutte pour les droits des travailleurs et travailleuses et à la défense des valeurs de liberté et de solidarité, et de paix. Notre camarade, incarne l’esprit de combat et de résilience qui guide la CGT. Son parcours nous oblige à ce que la résistance au fascisme et à l’injustice, soit au cœur de notre engagement syndical.
Cette mémoire nous oblige à nous rappeler, collectivement, que le syndicalisme es porteur de valeurs profondément humaines : solidarité, justice, égalité et liberté. Ces valeurs doivent continuer de guider nos actions aujourd’hui, et particulièrement à l’heure
où nous condamnons l’antisémitisme qui ressurgit avec force dans notre société.
Notre devoir ne doit pas être que mémoriel. Il est de combattre avec force et conviction
les courants politiques et idéologiques qui portent en eux la haine de l’étranger, de l’autre, parce qu’il est de culture, d’origine, de couleur, d’orientation sexuelle différentes. A ceux qui banalisent voire légitime les courants d’extrême droite allant jusqu’à prétendre que « l’on n’a jamais essayé », sachons leurs rappeler, que les mort-e-s et les survivant-e-s des camps d’extermination nazis, elles et ils, l’ont vécu.
Comme l’a écrit l’historien Antoine Prost « Rappeler un évènement ne sert à rien, même pas à éviter qu’il se reproduise, si on ne l’explique pas » Pour les générations futures, pour la liberté et la dignité humaine : la CGT porte le devoir de faire vivre la mémoire.
Alors que l’extrême droite peut prendre le pouvoir, la CGT continuera de prendre ses responsabilités pour éviter que le monde du travail ne se laisse séduire par l’antisémitisme et le racisme.
Nathalie Bazire le 25 janvier 2025