Scandaleux : Trump ordonne le retour de Cuba sur la liste des États soutenant le terrorisme !
Le nouveau locataire de la maison blanche Donald Trump a annulé la décision de son prédécesseur en inscrivant à nouveau Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme. © Ken Cedeno / UPI / ABACA
Donald Trump s’est empressé de désigner la Grande Île à la vindicte. L’histoire du XXe siècle est pourtant marquée par les actes terroristes de la CIA contre La Havane qui paye son projet national et son indépendance.
Il faut reconnaître à Trump un talent : celui d’avoir su imposer un récit. À cet égard, il en va de la diplomatie comme de la scène intérieure : chaque mot de la narration compte. En l’espèce, affubler son ennemi de « soutien du terrorisme » le disqualifie immédiatement.
Et transforme le combat de l’accusateur en une lutte vertueuse par essence, car relevant précisément de « l’antiterrorisme ». Ainsi, au premier jour de son mandat, le nouveau président états-unien a ordonné le retour de Cuba sur la liste noire des États soutenant le terrorisme. Une liste dont la Grande Île avait été retirée par son prédécesseur Joe Biden… six jours avant seulement.
Trump poursuit « la cruelle guerre économique contre Cuba »
C’est le même Trump qui l’y avait placée lors de son premier mandat afin de sanctionner La Havane pour ses efforts en faveur d’un processus de paix en Colombie et l’invitation faite aux membres de l’Armée de libération nationale dans le cadre des pourparlers.
« Le président Trump, dans un acte d’arrogance et de mépris de la vérité, vient de rétablir la désignation frauduleuse de Cuba comme État parrain du terrorisme. Pas surprenant. Son objectif est de continuer à renforcer la cruelle guerre économique contre Cuba à des fins de domination »,
a immédiatement réagi le président cubain, Miguel Diaz-Canel.
Depuis le blocus édicté en 1962, les États-Unis n’ont jamais renoncé à l’objectif d’effondrement de la révolution.
Quitte à employer des moyens relevant clairement du terrorisme. Faut-il rappeler que l’ancien dirigeant Fidel Castro a survécu à 638 tentatives d’attentat de la CIA ? Poison anti-barbe, stylo piégé, cigares empoisonnés… en plus des interventions militaires et des menaces de destruction nucléaire. Un triste palmarès qui avait valu à Fidel Castro le titre de « personne qu’on a le plus souvent tenté d’assassiner » dans le Guinness World Records 2011.
Sous état de siège permanent, le pays caribéen paye son projet national, son système politique et social. Et la réaffirmation constante de son droit à le définir en toute indépendance. Trois jours avant la décision de Trump, le sénateur démocrate Ron Wyden présentait, pour la troisième fois, une loi visant à abroger les sanctions contre l’île.
« Tenter d’isoler Cuba est une stratégie inefficace et dépassée qui punit le peuple cubain et empêche l’influence et les investissements américains de profiter aux agriculteurs et aux éleveurs américains ainsi qu’aux petites entreprises cubaines », conclut-il. Pour imposer un autre récit.
Lina Sankari Article publié dans l'Humanité