Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Où va le HCERES ?

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

La récente vague d’évaluation opérée par l’HCERES a été portée à la connaissance de la communauté de l’enseignement supérieur et de la recherche. Les conclusions sur les formations sont un coup de massue pour les travailleuses et travailleurs des universités, dont le travail est profondément remis en question dans des termes souvent définitifs, méprisants et violents.

 

Dans certains établissements, c’est plus de la moitié des formations qui reçoivent un avis défavorable. Les motifs en sont insaisissables : trop professionnalisantes ou pas assez, leur taux de réussite est parfois jugé trop bas alors qu’il atteint 75%. Des formations qui attirent chaque année des milliers de candidatures voient leur existence remise en cause. Surtout, les universitaires se voient en fin de compte reprocher la difficile insertion professionnelle de leurs étudiants.

 

Ce qui ressemble à un parti pris du HCERES contre les formations en sciences humaines et sociales interroge. Est-il juste de blâmer les universités pour les difficultés d’accès à l’emploi rencontrées par les jeunes dans notre pays ? Est-il judicieux d’attaquer avec une telle violence l’enseignement supérieur public alors que 15% des étudiants en demande de master, chaque année, n’y trouvent pas leur place et prennent le chemin du secteur privé, qui lui ne fait l’objet d’aucun contrôle véritable ? Est-il raisonnable pour une instance indépendante de molester les universités alors même que ces dernières, déjà en grande difficulté financière, se voient retirer des moyens par le budget récemment adopté ?

 

Plus qu’à une crise de la formation universitaire, il semble que l’on assiste à une crise du HCERES, qui dans une folie évaluatrice en arrive à reprocher aux universités des problèmes structurels d’accès à l’emploi qu’il ne leur appartient pas de résoudre seules, et des difficultés d’accueil des jeunes qu’elles n’ont pas les moyens de traiter. Dans un enseignement supérieur dévasté par les restrictions budgétaires, le HCERES devrait évaluer les besoins de formations sous-encadrées, d’établissements amenés à rogner sur leurs frais de chauffage ; il devrait évaluer les besoins d’une population étudiante toujours plus précaire, qui grossit les files des distributions alimentaires ; il devrait interroger le déclin de l’attractivité du doctorat. En lieu et place, il évalue la responsabilité des travailleuses et travailleurs de l’Université dans un déclin contre lequel elles et ils se battent au quotidien.

 

Il est temps de redonner confiance et moyens à nos universités publiques pour mener à bien leur indispensable travail.

 

Parti communiste français
17 février 2025

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article