Résultats des élections aux chambres d'agriculture

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

 

Les élections des représentants des agriculteurs, des salariés et des retraités agricoles se sont closes le 31 janvier dernier. Elles se sont déroulées dans un silence des grands médias. La première caractéristique de ces élections depuis 2007 est le taux élevé d’abstention : 45% de votants seulement.  Plus d’un agriculteur actif sur deux ne choisit pas ses représentants. 

 

 

Ce n’est pas un oubli, c’est une défiance envers des chambres consulaires vécues - à juste titre - comme des relais des politiques des pouvoirs successifs et des instances européennes qui font tant de mal aux travailleurs paysans et aux campagnes. 

 

Les scores doivent donc être jugés à partir d’une moitié de participants. Et, le nombre de chambres dirigées par un syndicat doit être apprécié à partir d’un mode de scrutin qui ressemble à celui des élections municipales : La liste arrivée en tête dispose d’emblée de la moitié des élus. Le reste se répartit à la proportionnelle. Une élection à la proportionnelle intégrale mobiliserait plus et tiendrait plus compte du pluralisme syndical. 

 

La FNSEA va donc diriger 80 chambres départementales avec moins de 50% des voix de la moitié des agriculteurs qui ont voté. Elle perd la gestion d’une vingtaine de chambres tandis que la coordination rurale va diriger quatorze chambres contre trois précédemment. Celle-ci a capitalisé sur les souffrances et le mal être en déportant, tout comme la FNSEA, les enjeux de rémunération du travail vers un combat mortifère contre les normes et la transition agro-écologique. Elle reste forte dans le Lot-et-Garonne et conquiert de nouveaux territoires, comme les Ardennes, la Lozère ou le Cher. Des voix qui sont principalement prises au duo FNSEA - CNJA.

 

Elle progresse très fortement dans l’Ain, l’Allier, la Creuse, les Hautes-Alpes, l’Hérault,  le Lot alors qu’elle recule dans le Finistère ou le Maine-et-Loire. Ce sont des départements ou la Confédération paysanne a progressé. Avec 20,5 % des voix, la Confédération paysanne fait un beau score et conquiert trois départements : La Guyane, la Corse, l’Ardèche et conserve Mayotte puisque les élections y ont été reportées d’une année.

 

Elle pèse sérieusement dans quinze départements : Martinique, Réunion, Guyane, Mayotte, Ardèche, Ariège, Alpes-de-Haute-Provence, Jura, Pyrénées-Orientales, Pyrénées-Atlantiques, Drôme, Isère, Rhône, Mayenne, Loire-Atlantique. Elle a 182 élu-es dans le collège des chef·fes d'exploitation, contre 176 en 2019.

 

Il convient de noter le score impressionnant de listes non affiliés à une organisation syndicale nationale. Le cas de La Haute-Garonne devra être étudié avec minutie. Ce département est celui où le revenu est le plus faible de France, qui de surcroît subit durement les modifications climatiques notamment les sécheresses, et des maladies animales. C’est de ce département qu’est parti le mouvement paysan de l’hiver 2023 avec Jérôme Bayle et son équipe. C’est précisément sa liste qui réalise 40% des voix et gagne la Chambre d’agriculture départementale. La FNSEA y réalise 25% et la Confédération paysanne 18%.

 

Des études plus approfondies des résultats nous renseigneront mieux sur des tendances à l'œuvre selon les productions, les modifications climatiques et l’évolution des revenus. Il sera utile également de mesurer un certain nombre d’évolutions dans certaines régions ou le mouvement paysan marqué historiquement à gauche comme dans le sud-ouest connaît une forte poussée de la coordination rurale. Les résultats devront aussi être appréciés à l’aune de la concentration agricole et la disparition des petits paysans. 

Publié dans Elections, Agriculture

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article