États-Unis : un juge ordonne au Doge d’Elon Musk de rendre ses dossiers publics

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

« S’ils n’avaient pas démissionné, ils auraient été virés », a affirmé Elon Musk sur son réseau social X pour minimiser l’impact de leur départ groupé. © Crédit photo : SAUL LOEB / AFP

« S’ils n’avaient pas démissionné, ils auraient été virés », a affirmé Elon Musk sur son réseau social X pour minimiser l’impact de leur départ groupé. © Crédit photo : SAUL LOEB / AFP

 

Créé par un décret présidentiel, le Doge d'Elon Musk a entamé le démantèlement de plusieurs agences gouvernementales et provoqué le limogeage de dizaines de milliers de fonctionnaires.

 

Un juge fédéral américain a sommé lundi la commission pour l’efficacité gouvernementale dirigée par le multimilliardaire Elon Musk de rendre rapidement ses dossiers publics, estimant qu’elle agissait dans une « confidentialité inhabituelle ». Selon le juge Christopher Cooper, la commission Doge, voulue par Trump pour réformer en profondeur l’appareil d’État américain et réduire les dépenses publiques, entre dans le périmètre de la loi d’accès à l’information.

 

Cette dernière oblige les agences fédérales à transmettre leurs documents à quiconque en fait la demande, mais l'administration Trump a avancé que le Doge n’était pas une agence en soi, et n’avait donc pas à se soumettre à cette loi. Le juge Cooper, nommé en 2013 par Barack Obama, a estimé le contraire, mettant en avant « l’autorité indépendante » exercée par la commission.

 

« D’après ses actions jusqu’à présent, l’USDS (nom officiel du Doge) semble avoir le pouvoir non seulement d’évaluer les programmes fédéraux, mais aussi de les remodeler de façon drastique et même de les éliminer complètement », a-t-il expliqué dans son jugement. Créé par décret de Trump le jour de son investiture, le Doge a entamé le démantèlement de plusieurs agences gouvernementales, qu’il accuse de fraude et de gestion dispendieuse, et provoqué le limogeage de dizaines de milliers de fonctionnaires.

 

Cette offensive est décriée par l’opposition démocrate et les syndicats, qui la jugent brutale, mais aussi illégale, Elon Musk ne disposant d’aucun mandat électoral ou de portefeuille gouvernemental. Saisie par l’association « Citizens for Responsibility and Ethics in Washington » (CREW), la justice a par ailleurs ordonné à la commission de fournir ses documents « dès que possible ».

 

Démission collective de 21 fonctionnaires opposés à l'offensive brutale de Trump et Musk contre l'appareil d'Etat.

 

"Nous n’utiliserons pas nos compétences techniques pour fragiliser l’appareil d’État" : une vingtaine de fonctionnaires américains intégrés aux effectifs pilotés par Elon Musk, missionnés pour sabrer dans les dépenses publiques et l’administration fédérale, ont présenté leur démission collective dans un courrier à la Maison Blanche.

 

Leur départ groupé représente une réduction de près d’un tiers du personnel du Doge, la fameuse commission supervisée par le multimilliardaire devenu inséparable de Trump, à laquelle ce dernier a donné corps dès le jour de son investiture.

 

« Nous avons juré de servir le peuple américain et de respecter notre serment au fil des administrations au pouvoir. Néanmoins il est devenu évident que nous ne pouvons plus honorer ces engagements », écrivent 21 fonctionnaires fédéraux dans une lettre à la directrice de cabinet de Trrump, Susie Wiles. « Nous n’utiliserons pas nos compétences techniques pour fragiliser les systèmes informatiques gouvernementaux cruciaux, compromettre les données sensibles des Américains, ou démanteler des services publics essentiels », martèlent-ils.

 

Avant l’irruption du Doge, ces 21 agents travaillaient pour un département de l’administration fédérale, le United States Digital Service (USDS), qui a été absorbé par la nouvelle commission. Depuis, ils sont associés à l’offensive brutale contre l’administration fédérale présentée comme anti-bureaucratique et destinée à économiser l’argent des américains, supervisée par Musk - même s’il n’en est pas l’administrateur.

 

Dans leur lettre, les 21 démissionnaires décrivent la transition chaotique du retour au pouvoir de Donald Trump en trois dates clés.

 

  • 21 janvier. Ils racontent « des entretiens de 15 minutes avec des individus portant des badges de visiteur de la Maison Blanche » dès le lendemain de l’investiture du milliardaire new-yorkais. « Plusieurs ont refusé de décliner leur identité, nous ont interrogés à propos de loyauté politique, ont tenté de nous monter les uns contre les autres, et montré leurs compétences techniques limitées », énumèrent-ils.

 

  • 14 février. « Un tiers de nos collègues ont été licenciés de manière discrétionnaire par un courriel anonyme », déplorent-ils.

 

  • 16 février. « Les représentants du Doge ont commencé à nous intégrer à leurs opérations », datent-ils.

 

« Les actions du Doge - licenciements d’experts techniques, mauvaise manipulation de données sensibles, casse de systèmes informatiques majeurs - entrent en contradiction avec sa mission affichée de + moderniser la technologie et les logiciels fédéraux et maximiser l’efficacité et la productivité gouvernementale + », dénoncent-ils. 

 

« Ces actions ne sont pas compatibles avec la mission pour laquelle nous avons rejoint le USDS : fournir de meilleurs services au peuple américain. » « S’ils n’avaient pas démissionné, ils auraient été virés », a affirmé Elon Musk sur son réseau social X pour minimiser l’impact de leur départ groupé.

Publié dans Amérique du Nord, Trump

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