Israël poursuit son génocide du peuple palestinien condamné par la communauté internationale
L'armée israélienne et l'Agence de la sécurité intérieure ont annoncé tôt ce mardi matin mener des "frappes étendues" contre les palestiniens de la bande de Gaza, alors que les négociations pour une deuxième phase du cessez-le-feu sont au point mort. Selon un responsable israélien, l'offensive durera "aussi longtemps que nécessaire". La défense passive israélienne annonce la fermeture des écoles dans les zones limitrophes de la bande de Gaza.
Pour le Hamas "La décision de Netanyahou de reprendre la guerre est une décision de sacrifier les prisonniers et une condamnation à mort à leur encontre". On dénombre "au moins 413 morts (...) pour la plupart des enfants, des femmes et des personnes âgées", déclare Mahmoud Bassal de la Défense civile de la bande de Gaza. Des dizaines de personnes sont dans un état critique" a indiqué à l'AFP le directeur du ministère, Mohammed Zaqout. Ces bombardements ont été d'une violence sans précédent depuis le début de la trêve le 19 janvier.
Le général de division Mahmoud Abou Watfa, à la tête du ministère de l'Intérieur pour la bande de Gaza, a été tué dans ces bombardements israéliennes, a appris l'AFP. Le général Abou Watfa avait la haute main sur la police mais aussi les services de sécurité intérieurs du Hamas dans le territoire palestinien en guerre.
C'est la 1er fois, depuis la trêve conclue en janvier, qu'Israël frappe aussi massivement Gaza : des dizaines de cibles du Hamas ont été visées par des opérations aériennes, aussi bien des responsables politiques que militaires, selon Israël Bethsabée Salem. Au moins cinq personnalités du mouvement islamiste palestinien ont été tuées. L'objectif de Natanyahu est de faire pression sur l'organisation, dans l'espoir d'obtenir la libération des otages toujours retenus. Israël avait déjà suspendu l'arrivée d'aide humanitaire dans la bande de Gaza depuis deux semaines et déclenché des coupures d'électricité.
Les proches des otages toujours bloqués à Gaza craignent pour leur survie. "Notre plus grande peur s'est réalisée, le gouvernement israélien a choisi d'abandonner les personnes enlevées", ont déclaré des familles à la télévision publique israélienne. À l'heure actuelle, 59 otages sont toujours retenus à Gaza, dont 24 officiellement en vie;
Le ministre de la Défense, Israël Katz, quelques heures après le déclenchement des bombardements a déclaré : "Nous ne cesserons pas de combattre tant que tous les otages ne seront pas rentrés chez eux et que tous les objectifs de la guerre ne seront pas atteints". Parmi ces objectifs, figure, outre le retour de tous les otages (les morts comme les vivants), la destruction du Hamas comme force militaire ou politique dans la bande de Gaza.
Les bombardement sur la bande de Gaza ont été approuvées lundi lors d'une réunion de sécurité. Etaient présents le 1er ministre israélien Netanyahou, celui de la Défense Israël Katz, mais aussi le chef d'état-major, le chef du Shin Bet, Ronen Bar, le chef du service de renseignement militaire et d'autres hauts responsables. Tous, y compris le patron du Shin Bet, que Netanyahou souhaite renvoyer, ont soutenu la décision. Un plan de retour à la guerre aurait été présenté ce week-end, mais les ministres n'avaient pas été informés du calendrier de son lancement. "À ce stade, l'armée israélienne a lancé une frappe aérienne, mais Israël a clairement indiqué que l'attaque ne ferait que s'intensifier (...) s'il n'y a pas de réel changement dans les négociations pour libérer les otages".
La Chine s'est dite mardi "extrêmement préoccupée" par la guerre entre Israël et le Hamas après les frappes israéliennes meurtrières. Pékin "espère que toutes les parties (...) empêcheront une catastrophe humanitaire de grande ampleur" dans la bande de Gaza, a déclaré la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning.
Le coordinateur humanitaire de l'ONU au Moyen-Orient, Mouhannad Hadi, déplore dans une déclaration les "vagues de frappes aériennes" survenues "depuis les premières heures de la matinée". "De premiers rapports indiquent que des centaines de personnes ont été tuées. C'est inadmissible. Un cessez-le-feu doit être rétabli immédiatement. Les habitants de Gaza ont enduré des souffrances inimaginables", fustige-t-il. Selon lui, "la fin des hostilités, une aide humanitaire soutenue, la libération des otages et le rétablissement des services de base et des moyens de subsistance de la population sont la seule façon d'avancer".
Le Forum des familles, la plus grande association de proches d'otages en Israël, a demandé au 1er ministre, Netanyahu, d'"arrêter de tuer" leurs proches. "Les familles des otages exigent une réunion ce matin avec le 1er ministre, le ministre de la Défense et le chef de l'équipe de négociations, au cours de laquelle on leur assurera comment les otages seront protégés de la pression militaire et comment on compte les ramener", détaille leur communiqué avant de conclure : "arrêtez de les tuer (...) maintenant !".
Les récentes opérations font courir un "risque grave" aux otages toujours sur place, ajoutent-ils dans une déclaration. Des proches sont en route pour Jérusalem, pour tenter de faire pression sur le gouvernement, et "appellent le peuple israélien à se tenir à leurs côtés". "Chaque jour qui passe, le danger s'accroît pour les otages. La pression militaire pourrait mettre encore plus leurs vies en danger et compliquer les efforts pour les ramener à la maison en sécurité", conclue le Forum.
Le ministère des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, dirigée par Mahmoud Abbas, "condamne avec la plus grande fermeté" les frappes des dernières heures. Il appelle aussi à "une intervention internationale urgente pour mettre fin au génocide et au déplacement de notre peuple à Gaza", fustigeant en particulier "l'effusion de sang d'enfants, de femmes et de civils sans défense". Selon lui, "les solutions politiques sont essentielles pour parvenir au calme, mettre fin à l'agression et rétablir un horizon politique propice à la résolution du conflit". Le ministère palestinien appelle aussi à "une position internationale ferme pour garantir la cessation immédiate de l'agression".
"L'aggravation de la situation, le retour à une spirale de tensions, c'est cela qui suscite notre préoccupation", a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors d'un briefing quotidien.
Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme s'est dit "horrifié" par la reprise des bombardements israéliens sur la bande de Gaza, qui ont fait de nombreux morts, et a appelé à ce que "le cauchemar cesse immédiatement". "La seule voie à suivre est un règlement politique, conforme au droit international. Le recours d'Israël à encore plus de force militaire ne fera qu'empiler davantage de misère sur une population palestinienne souffrant déjà de conditions catastrophiques", a écrit Volker Türk.
La Turquie dénonce une "nouvelle phase de la politique génocidaire" d'Israël à Gaza, selon sa diplomatie. "Le massacre de centaines de Palestiniens lors des attaques israéliennes contre Gaza ce matin démontre que la politique génocidaire du gouvernement Netanyahou est entrée dans une nouvelle phase", écrit le ministère turc des Affaires étrangère. Il appelle Israël à "immédiatement et entièrement " cesser la colonisation en Cisjordanie occupée. "Le transfert par Israël de parties de sa propre population civile dans le territoire qu'il occupe constitue un crime de guerre", accuse-t-il, appelant les Israéliens à "évacuer tous les colons".
L'Égypte condamne "fermement" les frappes israéliennes dans la nuit sur la bande de Gaza, les qualifiant de "violation flagrante" du cessez-le feu, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette attaque constitue "une escalade dangereuse qui menace d'engendrer des conséquences graves sur la stabilité de la région", prévient-il.
Le chef de l'ONU Antonio Guterres est "choqué par les frappes israéliennes" à Gaza, indique Rolando Gomez, un porte-parole des Nations unies. "Il lance un appel pressant pour que le cessez-le-feu soit respecté, que l'aide humanitaire sans entrave soit rétablie et que les otages restants soient libérés sans condition", déclare-t-il, à Genève.
Londres appelle à "rétablir" le cessez-le-feu "dès que possible", après les frappes israéliennes sur Gaza, selon Downing Street. De son côté, l'Arabie saoudite condamne "avec la plus grande fermeté" les frappes israéliennes, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. "L'Arabie saoudite dénonce et condamne avec la plus grande fermeté la reprise de l'agression des forces d'occupation israéliennes (...) et leurs frappes sur des zones peuplées par des civils non armés", a ajouté le ministère.
La France a condamné la reprise des bombardements israéliens sur la bande de Gaza et appelé à un "arrêt immédiat" des hostilités qui compromettent, selon les efforts de libération des otages et "menacent la vie des populations civiles de Gaza". "Toutes les parties doivent revenir au respect du cessez-le-feu dans son intégralité et s'engager dans des négociations de bonne foi afin de le pérenniser", indique le ministère français des Affaires étrangères, déplorant "les très nombreuses victimes" et exhortant les autorités israéliennes "à assurer la protection permanente de tous les civils".