PCF Drôme : CLERGERIE : ça recommence !
Le 4 décembre 2024, les trois sociétés Clergerie, JHJ, SSB et Tiger ont été placées en redressement judiciaire avec une période d’observation de six mois. Les salariés ne l’ont appris qu’au cours de leurs congés de Noël.
Dès cette annonce, ils avaient souligné l’incohérence de la gestion du repreneur américain « Titan Industrie » et s’interrogeaient sur le devenir de leur entreprise.
Le résultat, c’est qu’une seconde fois en deux ans, le tribunal de commerce de Romans doit se prononcer sur le sort de Clergerie dans le cadre d’une procédure collective. Le 11 mars, jour de la mise en délibéré, on sera fixé sur le sort des 3 sociétés du groupe Clergerie, SSB étant l’entreprise de Romans.
Le tribunal devra en effet dire s’il propose une liquidation avec continuation de l’activité pour SSB et une mise en redressement judiciaire pour les deux autres sociétés.
Si le tribunal fait ce choix, les éventuels repreneurs et il y en a visiblement beaucoup, plus d’une dizaine, alors qu’il n’y avait quasiment personne deux ans avant, auront jusqu’au 18 mars pour faire connaître leur projet et le tribunal rendra sa décision le 2 avril !
Nous partageons le ras le bol des salariés qui, dès la précédente reprise, avaient souligné les risques que faisait courir un projet qui faisait fi de la fabrication de chaussures sur le site de Romans en la délocalisant en Chine et au Brésil. Résultat : des produits de qualité médiocre ne pouvant pas être vendus, en tout cas pas au prix courant. Une série de chaussures fabriquées au Brésil a dû être bloquée par le service qualité de Romans vu leur défectuosité.
Si on ajoute à cela un prix de loyer mensuel autour de 15 000€/mois plus un coût de chauffage exorbitant vu la vétusté des installations, on devine d’où proviennent les difficultés financières de Clergerie, difficultés qui conduisent l’entreprise SSB à ne plus pouvoir payer les salaires…
Au PCF nous constatons les dégâts d’une politique économique nationale délaissant volontairement des pans entiers de l’activité productive et n’ayant cure de l’enjeu que représente pour le pays, pour l’économie et pour l’écologie le besoin de produire localement et de créer de la valeur réelle sur les territoires. Soutenant dans les faits les délocalisations et la financiarisation pour répondre aux exigences du capital (fonds d’investissements et de placements…), cela fait 40 ans que l’industrie nationale est bradée sur l’autel de la rentabilité…
Ça suffit ! Clergerie doit vivre.
En France, citoyennes et citoyens mettent encore chaque jour des chaussures à leurs pieds ! Pourquoi nous n’en fabriquerions plus ? Nous soutiendrons tout repreneur portant l’ambition de refaire vivre la production de chaussures Clergerie à Romans. Nous appelons les pouvoirs publics à soutenir également un tel projet et à permettre d’accéder au financement de la BPI pour une relance saine et réelle de cette activité.
Pour le PCF Drôme
Jean-Marc Durand