Yémen : cessez-le-feu annoncé entre les Houthis et les États-Unis

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Des milliers de Yéménites se sont rassemblés, le 2 mai 2025, sur la place Al-Sabeen de Sanaa pour manifester leur soutien à la Palestine. © Osamah Yahya/DPA/ABACAPRESS.COM

Des milliers de Yéménites se sont rassemblés, le 2 mai 2025, sur la place Al-Sabeen de Sanaa pour manifester leur soutien à la Palestine. © Osamah Yahya/DPA/ABACAPRESS.COM

 

Un cessez-le-feu a été conclu entre les États-Unis et le Yémen mardi 6 mai après une intensification des bombardements de Washington ces derniers jours. Un pacte qui sauvegarderait les flux commerciaux dont s’est félicité Donald Trump. Les bombardements israéliens, eux, se poursuivent causant la suspension de tous les vols à l’aéroport de Saana. Les Houthis ont déjà promis une riposte « foudroyante ».

 

C’est un « deal » à la Trump annoncé en fanfare par le président états-unien, se félicitant de la sauvegarde des intérêts commerciaux. Alors que les États-Unis ont intensifié leurs bombardements sur le Yémen ces derniers jours après des tirs de rebelles notamment sur l’aéroport de Tel Aviv,

 

« les Houthis ont annoncé (…) qu’ils ne voulaient plus se battre. Ils ne veulent tout simplement plus se battre. Et nous allons honorer cela. Nous arrêterons les bombardements, et ils ont capitulé », a déclaré mardi 6 mai l’hôte de la Maison Blanche. « Ils disent qu’ils ne feront plus exploser de navires, et c’était notre objectif », a-t-il ajouté, tout en promettant une « très, très grande annonce » avant son voyage au Moyen-Orient la semaine prochaine, sans en préciser la nature.

 

Un cessez-le-feu confirmé dans la foulée par le médiateur omanais. « À la suite de discussions et contacts menés par le sultanat d’Oman avec les États-Unis et les autorités concernées à Sanaa (…), les efforts ont abouti à un accord de cessez-le-feu entre les deux parties », a indiqué le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr al-Boussaïdi. 

 

« À l’avenir, aucune des deux parties ne prendra pour cible l’autre, y compris les navires américains, en mer Rouge et dans le détroit de Bab al-Mandeb », a-t-il précisé ajoutant que le cessez-le-feu permettra de « garantir la liberté de navigation et la fluidité du commerce maritime international ».

 

L’aéroport de Saana fermé après des bombardements israéliens

 

« Nous continuons à évaluer la position américaine pour qu’elle ne se limite pas à de simples déclarations. Si l’ennemi américain reprend ses attaques, nous reprendrons nos frappes », a réagi de son côté Al-Massirah Mohammed Abdelsalam, porte-parole des Houthis, tandis que leur chef politique, Mahdi al-Mashat, n’a pas commenté l’annonce de Donald Trump mais s’est engagé dans un communiqué à une riposte « foudroyante » contre Israël qui a un peu plus tôt mardi 6 mai bombardé l’aéroport international de la capitale yéménite Sanaa et fait trois morts selon les rebelles, soutenus par Téhéran. À la suite de ces frappes, l’aéroport yéménite a suspendu tous les vols jusqu’à nouvel ordre en raison des « dégâts importants », a déclaré mercredi 7 mai son directeur.

 

Dimanche, les Houthis avaient revendiqué une attaque inédite sur l’aéroport Ben-Gourion, situé à Tel-Aviv. « Nous avons visé l’aéroport Ben-Gourion avec un missile balistique hypersonique qui a atteint sa cible avec succès », ont annoncé les rebelles, qui tirent régulièrement des missiles sur Israël au nom de la défense des Palestiniens de Gaza. Ils ont par la suite assuré qu’ils comptaient à nouveau « cibler les aéroports israéliens », en particulier Ben-Gourion et ont appelé dimanche soir « l’ensemble des compagnies aériennes internationales » à prendre au sérieux leurs menaces de nouvelles frappes « en annulant leurs vols vers les aéroports de l’ennemi » israélien.

 

Attaque à laquelle ont répondu le principal allié d’Israël, les États-Unis, avec une dizaine de frappes sur Sanaa et ses environs. « Quatorze citoyens ont été blessés dans l’attaque américaine sur la rue d’Arbaeen dans (le quartier de) Saawan », de Sanaa, a affirmé l’agence de presse des rebelles, Saba, en citant leur ministère de la Santé. « Les attaques des Houthis émanent de l’Iran, a de son côté affirmé Netanyahou, sans partager de preuves d’une implication de Téhéran. Israël répondra à cette attaque des Houthis (…) en temps voulu et en un lieu choisi par nous, à leurs maîtres terroristes iraniens. »

 

Ce à quoi l’Iran a répondu, lundi 5 mai, en niant toute aide militaire aux rebelles houthis. « L’action des Yéménites en faveur du peuple palestinien était une décision indépendante », a annoncé, dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères iranien. Téhéran est un soutien des Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen en guerre depuis 2014.

 

Source : Article publié par l'Humanité

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article