Toyota annonce avoir mis au point "un moteur hydraulique". Attention prudence !
Toyota annonce avoir mis au point "un moteur hydraulique" alimenté par de l'hydrogène créé par électrolyse, n'émettant que de la vapeur d'eau ! Pas d'utilisation du lithium ni bornes de recharges. Est-ce une révolution ? Avec cette initiative séduisante, Toyota ne se contenterait pas de concurrencer les véhicules électriques : elle annoncerait la fin de l'ère des batteries. Décryptage.
Le titre de l'annonce de Toyota peut-être très trompeur. Parler d’un “moteur hydraulique fonctionnant à l’électrolyse” n’a aucun sens technique. On confond ici hydraulique, qui désigne un système fonctionnant par pression de fluide (généralement de l’huile ou de l’eau), avec hydrogène, qui est un vecteur énergétique.
Ce que Toyota aurait réellement mis en place, c’est un moteur électrique alimenté par une pile à combustible à hydrogène, comme sur la Mirai. L’hydrogène est produit en amont, souvent par électrolyse de l’eau – un procédé très énergivore et polluant – puis combiné à de l’oxygène dans la pile pour produire de l’électricité. Rien de magique, juste une réaction électrochimique bien connue.
Il est bon de rappeler que l’électrolyse consomme énormément d’énergie. En comparaison, la batterie reste aujourd’hui une méthode de stockage bien plus efficiente, avec un rendement global (de la production à la roue) largement supérieur à celui de la filière hydrogène. Ajoutons que le rendement final est ridicule, car on transfère de l'électricité, en hydrogène, pour ensuite le retransférer en électricité.
Ce n'est donc pas un moteur hydraulique révolutionnaire. Juste un système électrique alimenté à l’hydrogène, avec tous les défis que cela implique en matière d’énergie, d’infrastructure et de rendement. Le titre flou entretient la confusion.
Produire de l'hydrogène quand on a de l'électricité supplémentaire à ne pas savoir quoi en faire, pourquoi pas. Ce n'est pas le cas de la France qui a besoin de développer sa production d'énergie y compris avec le nucléaire pour faire face à ses besoins futurs. Donc pas d'emballement !
La France a découvert des gisements d’hydrogène, directement exploitable, alors on peut l’utiliser pour créer de l’électricité. En revanche conserver de l’hydrogène, du H2 est compliqué car c’est une très petite molécule et donc l’étanchéité est complexe… pas forcément une idée pertinente pour mettre cela dans un véhicule. Cela suppose beaucoup de transparence sur les études et la recherche consacrées à cette technologie.
Ainsi, Toyota ne propose pas un « moteur hydraulique » (terme qui prête à confusion, car il évoque un moteur fonctionnant à l’eau directement, ce qui n’existe pas). En réalité, il s’agit soit de leur pile à combustible, soit de leur moteur à combustion interne à hydrogène. Pour réaliser une électrolyse, comme son nom l'indique, il faut une source d'énergie électrique et donc des batteries sans doute au lithium et donc, par la force des choses, un rechargement des batteries en question.
A suivre
Sources : Facebook Savoir vivre new's