Rencontre Trump-Poutine. Envoi des discussions pour la paix en Ukraine et pour la coopération entre les deux pays, parmi les plus grands du monde !
Les deux délégations Russe et américaine lors de la rencontre Trump-Poutine à Enchorage en Alaska le 15 août 2025. Trump acceuil Poutine avec des applaudissements.
C'est très tard dans la nuit 1h (heure de Paris) que la rencontre entre les délégations russe et américaine de plus de 3h s'est terminée, suivie d'une conférence de presse commune des deux chefs d'Etat.
Quelques minutes après l'atterrissage de Trump, l'avion de Poutine s'est posé sur la base américaine d'Elmendorf-Richardson. Peu après, de manière rassurante et chaleureuse les deux dirigeants se sont serrés la main. Donald Trump applaudissant même Vladimir Poutine qu'il accueillait sur le sol américain. Ils ont échangé quelques mots. Peu après, ils ont échangé une deuxième poignée de main devant un podium "Alaska 2025". La Maison Blanche ayant indiqué que les deux dirigeants seront accompagnés chacun de deux conseillers*.
Contrairement à certains médias français qui ont spéculé durant des heures, avant, pendant et après cette rencontre, pour savoir qui avait gagné de Poutine ou de Trump, avec parfois les sorties nauséabondes traditionnelles des spécialistes connus du pousse-au-crime, les deux chefs d'Etat ont pris beaucoup de hauteur pour affirmer que sur une série des questions très importantes discutées, ils constataient "une entente" que les délégations respectives sot chargées de faire fructifier par la poursuite des discussions pour déboucher sur une paix durable. Un second sommet est envisagé peut être à Moscou selon l'invitation faite par Poutine à Trump lors de la conférence de presse.
Cette rencontre était hautement symbolique et l’atmosphère générale était emprunte d'égalité, pragmatique et amicale. Cette rencontre a une signification diplomatique pour la Russie, car elle rompt son isolement international, mais elle constitue également une étape clé vers l’objectif de Trump de chercher une solution pour mettre fin à la crise ukrainienne, jetant ainsi les bases d’un dialogue futur.
Sur l'Ukraine, les deux chefs d'Etat ont affirmé que leur but commun était de trouver une solution pour le retour à la paix. Ils ont montré que c'était possible soulevant l'espoir notamment du peuple ukrainien qui veut en finir avec cette guerre qu'il endure depuis 2014. « Nous n’y sommes pas, mais nous avons fait des progrès. Il n’y a pas d’accord jusqu’à ce qu’il y ait un accord », a résumé Trump.
Selon leurs dires, ce fut une réunion « très productive », « constructive». Par correction et par respect des engagements pris vis à vis de l'Ukraine, les deux chefs d'Etat n'ont livré aucun des points concrets discutés et sur lesquels il y a entente ou pas entre-eux. Poutine, qui a pris la parole en premier, a décrit les pourparlers comme se déroulant dans une « atmosphère constructive de respect mutuel », notant que des « accords » avaient été conclus, mais sans donner de détails. Aucun des deux dirigeants n’a répondu aux questions des journalistes. Donald Trump a pris la peine de dire clairement qu'il allait prendre contact avec l'OTAN et les autres acteurs (Zelensky et l'UE.) pour les informer du contenu des discussions de la rencontre. Poutine a dit qu'il espérait que l'Ukraine et l'Union Européenne ne feraient pas obstacle au processus engagé.
S’adressant à Fox News après le sommet, Trump a attribué au sommet une note de « 10 sur 10 » et a vanté les « très bons progrès » sur la voie de la paix en Ukraine, bien qu’il ait souligné qu’« il n’y a pas d’accord tant qu’il n’y a pas d’accord ». « Je peux vous dire que. « C’est un gars fort, il est dur comme l’enfer sur tout ça, mais la réunion a été très chaleureuse entre deux pays très importants, et c’est très bien quand ils s’entendent bien. Je pense que nous sommes assez proches d’un accord ».
Selon CNN, Trump a signalé qu’il ne prendrait pas l’imposition de nouvelles sanctions ou d’autres « conséquences graves » contre la Russie après avoir conclu que le sommet s’était « très bien passé ».
Il faut donc attendre les comptes rendus officiels a réaliser par les deux délégations pour en savoir plus et pour porter une appréciation d'ensemble. Il ne sert à rien de spéculer comme l'ont fait beaucoup de médias cette nuit.
L’atmosphère générale de la « réunion Trump-Poutine » était empreinte de convivialité. Malgré le mandat d’arrêt émis contre Poutine par la Cour pénale internationale, Trump a réservé à Poutine un accueil digne d'un chef d'Etat d'une grande puissance, avec des poignées de main chaleureuses. Ils ont même voyagé ensemble dans la même voiture. Ces gestes de Trump exprimaient du respect pour Poutine et signalaient sa désapprobation de la façon dont les administrations européennes et américaines précédentes (Obama et Biden) ont géré les relations avec la Russie, a déclaré un expert de l’Institut d’études russes, d’Europe de l’Est et d’Asie centrale de l’Académie chinoise des sciences sociales.
Il note aussi que la Russie a cherché à montrer que les deux pays sont des voisins ayant de nombreux intérêts communs, et que le développement de liens avec les États-Unis fait partie de la stratégie de « pivot vers l’Est » de Moscou, plutôt que d’un retour à la réintégration avec l’Occident. Cette rencontre diplomatique, était une première depuis 2019. C'est un sommet historique, avec l'objectif affirmé tant des russes que des américains, de mettre fin à la tuerie en Ukraine même si chacun sait quand cas de guerre, il faut du temps, de l'écoute, du respect pour parvenir à un accord de paix durable.
Pourquoi la base militaire d’Elmendorf-Richardson, proche d’Anchorage, dont l’importance stratégique a culminé pendant la Guerre froide ? La base a d’abord joué un rôle crucial dans les opérations militaires américaines contre le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais c’est après 1945, quand montent les tensions entre l’Union soviétique et les États-Unis, que son activité culmine. De nos jours, elle conserve une importance stratégique majeure, surtout sur fond d’intérêt croissant pour l’Arctique.
Le site compte plus de 800 bâtiments, deux pistes d’atterrissage, et quelque 6 000 militaires au total y sont affectés, selon le site internet des forces aériennes du Pacifique.
Au-delà de l’intérêt logistique évident d’organiser la rencontre des présidents russe et américain sur un tel site, clos et ultra-sécurisé, le choix de cette base militaire est symbolique, selon un ancien spécialiste de la Russie au sein de la CIA : « Ce que fait (Donald Trump), c’est de dire que ce n’est pas la Guerre froide. Nous ne rejouons pas tous ces sommets de la Guerre froide qui se sont tenus dans des pays neutres, en Autriche, en Suisse et en Finlande. Nous entrons dans une nouvelle ère ».
L'Alaska qui est le 49e État étasunien a longtemps été surnommé « l’Amérique russe » après avoir été racheté par Washington à la Russie en 1867. « Je me demande s’il sait [Trump] que les nationalistes russes affirment que la perte de l’Alaska, comme celle de l’Ukraine, a été une mauvaise affaire pour Moscou, qu’il faut corriger », a polémiqué un ancien ambassadeur des États-Unis en Russie.
Après la rencontre, Poutine s’est rendu sur les tombes de pilotes soviétiques en Alaska pour déposer des fleurs. Il a déclaré que l’Alaska portait l’héritage et l’histoire communs entre la Russie et les États-Unis. Pendant la Seconde Guerre mondiale, c’est en Alaska que le célèbre pont aérien a été établi, fournissant des avions militaires et d’autres équipements à l’Union soviétique. Les pilotes des deux pays ont risqué leur vie et ont courageusement avancé, contribuant ainsi à la victoire dans la guerre.
Poutine a déclaré que la Russie et les États-Unis étaient de proches voisins et que l’histoire commune pendant la Seconde Guerre mondiale devrait aider les deux parties à construire une relation mutuellement bénéfique. Il a souligné que la Russie se souviendra toujours de la façon dont les deux nations se sont autrefois unies contre un ennemi commun.
« La ‘réunion Trump-Poutine’ n’était pas un cas où chaque partie se contentait de parler plus fort que l’autre, et elle n’a pas non plus abouti à un alignement complet », a déclaré Zhao Long, directeur adjoint de l’Institut de gouvernance mondiale de l’Institut d’études internationales de Shanghai. « Cela ressemblait à un puzzle délicat, les deux parties tentant d’intégrer la demande centrale d’un cessez-le-feu en Ukraine dans le cadre plus large de la normalisation des relations américano-russes. »
Zhao Long a ajouté que les deux dirigeants cherchaient à éviter une perception d’échec, de sorte que même des points de consensus mineurs ont été présentés comme des progrès significatifs pour jeter les bases d’un dialogue plus approfondi.
(1) Du côté russe, outre le président, participaient l’assistant du chef de l’État pour la politique étrangère, Youri Ouchakov, et le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Du côté américain, Trump était accompagné du secrétaire d’État Marco Rubio et de l’envoyé spécial Steve Whitcoff.
Sources : le Monde - BFMTV - CNN - FranceInfo et "Histoire et Société"
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