Santé : Bayrou veut frapper fort sur les malades ! Les professionnels de la santé se mobilisent !
Le journal Les Echos a révélé que le gouvernement entend non seulement doubler les plafonds annuels mais aussi le montant unitaire des franchises sur les boîtes de médicaments et les consultations chez le médecin. Objectif : voler encore plus de 2 milliards d'€ sur les malades et professions de santé.
François Bayrou profite de nos congès pour défendre chaque jour son plan de redressement budgétaire sur YouTube. Mais il avance aussi ses pions sur le terrain législatif et réglementaire, en particulier sur le front de la santé. Après avoir publié au « Journal officiel » ce mercredi un arrêté réduisant les marges des pharmaciens sur les génériques, un autre est attendu dans les prochains jours qui doit confirmer les économies escomptées sur les tarifs des taxis pour le transport des malades et qui provoque la mobilisation des intéressés.
Surtout, le gouvernement devait selon nos informations transmettre pour avis aux caisses de Sécurité sociale des projets de décrets concernant les franchises médicales. Des mesures qui vont augmenter fortement les sommes restant à la charge des assurés.
Une hausse des plafonds qui pourrait intervenir dès novembre
Comme annoncé à la mi-juillet, les plafonds de 50 euros par patient et par an vont doubler. Le plafond va passer à 100 euros pour la franchise que les Français paient de leur poche pour obtenir une boîte de médicaments ou après chaque consultation chez un professionnel paramédical (infirmier, kiné…).
Même chose pour le plafond concernant les « participations forfaitaires » payées pour les consultations chez le médecin ou les analyses médicales. Un doublement déjà très critiqué par les oppositions, car il va pénaliser les personnes les plus malades.
Mais le gouvernement ne s'arrête pas là. Le montant unitaire des franchises va aussi doubler. La franchise sur les médicaments devrait ainsi passer de 1 à 2 euros par boîte début 2026. Et le forfait de 2 euros par consultation chez le généraliste devrait grimper à 4 euros. L'exécutif avait déjà laissé entendre que ces montants étaient susceptibles d'augmenter, sans plus de précision.
Pourquoi une telle saisine en pleine pause estivale ? L'exécutif souhaiterait publier certains décrets dès la rentrée, afin notamment que le doublement des plafonds annuels entre en vigueur dès novembre. Les délais de consultation sont par ailleurs assez longs pour les participations forfaitaires. Au total, en année pleine, le gouvernement vise, selon nos informations, plus de 2 milliards d'économies par an.
Des franchises « payées au comptoir »
Ces hausses risquent en tout cas de s'avérer très impopulaires, sachant que les franchises sur les médicaments et les actes paramédicaux avaient déjà doublé de 50 centimes à 1 euro l'an dernier. A l'instar du forfait chez le médecin, relevé de 1 à 2 euros.
A l'époque, Bercy avait défendu ces mesures en soulignant que « ces montants n'avaient pas été revalorisés depuis la création (des franchises) en 2008 et 2004. » Le gouvernement Attal défendait par ailleurs le fait qu'il ne relevait pas le plafond annuel « pour protéger celles et ceux affectés par une pathologie lourde »…
Après les premières annonces de Bayrou, la ministre de la Santé Catherine Vautrin avait justifié le relèvement des franchises dans un entretien au « Monde », tout en précisant ses plans pour réaliser 5,5 milliards d'économies sur l'Assurance-Maladie.
« Il faut arrêter avec cette idée que l'Assurance Maladie, 'c'est gratuit, j'y ai droit'. Il faut être vigilant, tous ensemble, sur nos dépenses. Nous voulons aussi que, demain, ces franchises soient payées au comptoir [en pharmacie], plutôt que via le fonctionnement actuel, avec un prélèvement ultérieur que l'assuré ne voit pas », insistait-elle.
Actuellement, les franchises et participations forfaitaires sont prélevées par l'Assurance Maladie sur des remboursements ultérieurs, et non par les professionnels de santé eux-mêmes au moment du paiement de l'acte. Les assurés bénéficiant du tiers payant peuvent ainsi ne rien avoir à débourser sur le moment.
Le budget 2026 de la Sécurité sociale devrait modifier cette disposition, afin de sensibiliser davantage les patients. Mais cela ne va pas plaire aux pharmaciens, déjà très remontés contre la baisse de leurs marges sur les génériques, pas plus qu'aux médecins libéraux. La question des franchises risque aussi de faire monter la tension lors des discussions budgétaires au Parlement.
Déjà, les pharmaciens, les taxis, les VSL, les ambulanciers sont mobilisés. La fédération CGT de la Santé et de l'action sociale appellent à l'action le 10 septembre et le 9 octobre. Les colères montent et s'expriment. Bayrou s'est assis sur une "marmite bouillante" qui risque bien de péter rapidement !
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