Bosch casse l'emploi...en Allemagne !

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Bosch casse l'emploi...en Allemagne !

 

Le premier équipementier automobile mondial prévoit une restructuration de grande ampleur, dans un contexte de pressions accrues sur le marché européen.

 

Bosch a annoncé 13.000 nouvelles suppressions d’emplois d’ici 2030 visant son activité en Allemagne, face aux difficultés du secteur en Europe. Près de 3% des effectifs mondiaux sont concernés par ce plan, qui touche une division majeure devant réduire ses coûts de 2,5 milliards d’€ par an afin de sauvegarder sa compétitivité, indique le groupe.

 

Cette casse sociale représente près de 10% des effectifs du groupe en Allemagne. Elle va toucher plusieurs implantations et le siège de Stuttgart (sud-ouest). Elle vient en complément des 9000 suppressions postes déjà annoncés depuis 2024, dont la moitié a été réalisée. Les constructeurs et fournisseurs automobiles en Allemagne subissent la baisse de la demande mondiale, l’augmentation des coûts et plus récemment la hausse des droits de douane américains. Est ce les premiers effets négatifs de la folie trumpiste sur les droits de douane.

 

La direction de Bosch justifie «nous évoluons dans un environnement de défis énormes» avec une production automobile mondiale qui «reste atone» et un secteur en pleine mutation en Europe «avec l’électromobilité et la conduite automatisée qui prend du retard». Ces secteurs progressent plus lentement sur le Vieux Continent qu’en Chine et aux États-Unis. Dans la branche motorisation de Bosch, particulièrement touchée, «il y a d’importantes surcapacités et la pression des prix est forte, surtout venant d’Asie», a expliqué Thomas Pauer, responsable de cette division.

 

L’autre segment centré sur la propulsion électrique tourne au ralenti et ce «tant que la fin de (la commercialisation des) moteurs thermiques en 2035 n’est pas confirmée» au niveau européen, résume son responsable Marco Zehe. Malgré ces mesures, «l’Allemagne et l’Europe restent centrales pour Bosch», a martelé Stefan Grosch.

 

D’autres grands équipementiers allemands, Continental, ZF et Schaeffler, annoncent aussi des milliers de suppressions de postes ces derniers mois dans le monde. De même chez leurs grands clients allemands : le premier constructeur Volkswagen, prévoit 35.000 suppressions de postes en Allemagne, le géant des poids lourds Daimler Truck 5000.

 

Il y a quelque chose qui ne tourne plus rond dans l'automobile en Europe tant chez les constructeurs que chez les équipementiers. Casser l'emploi, les capacités, la recherche pour augmenter la rentabilité financière des groupes ne va t-il pas avoir pour conséquence d'aggraver la crise et laisser les constructeurs américains et asiatiques renforcer leur domination sur le continent alors qu'il faudrait au contraire développer les capacités humaines présentes dans les groupes européens (emploi et formation) et organiser leurs coopérations pour relever les défis posés à l'industrie. Cela suppose de changer radicalement de logique et notamment celle de l'utilisation de l'argent : pour les capacités humaines ou pour les profits et le capital !

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