Intervention de Jean Marc Durand au CN du PCF du 6 septembre
Tout en faisant un odieux chantage culpabilisateur sur la dette, Bayrou et Macron ont choisi l’épreuve de force, quitte à provoquer le chaos. Deux raisons à cela :
- La colère populaire qui monte.
- Leur obsession à imposer leur politique au service du capital et du Medef pour soutenir le profit.
A la fois cause et conséquence de cette situation, les services publics se délitent, la production industrielle s’affaisse dangereusement (9,8% du PIB). Ce n’est pas le projet de budget 2026 qui fixe l’objectif de 44 Md€ d’économies sur la dépense publique, qui va arranger les choses.
Au lieu de donner du « peps » à l’économie avec une politique budgétaire offensive et ambitieuse, ce projet de budget propose de scier encore un peu plus les branches sur lesquelles le développement du pays est assis.
Nouvelle cure d’austérité pour les services publics et nouveaux retards dans la relance de l’appareil industriel et de sa conversion écologique, en seront les conséquences. Et au final les citoyens vont dérouiller.
Au cœur de la réponse à apporter est l’emploi. La création d’emplois formés, bien rémunérés pour retrouver une vraie efficacité sociale et commencer ainsi à redresser la courbe de la croissance et donc de la production de richesses. Ce qui permettra de générer de nouvelles recettes fiscales et sociales et ainsi, de faire reculer le déficit et baisser le poids de la dette. Mais pour cela il faut tout de suite de l’argent ! Il faut un plan d’urgence de financement d’avances pour embaucher, former, rémunérer et investir dans les nouveaux outils nécessaires à un travail dans de bonnes conditions et à la réalisation de nouvelles productions.
D’où le recours au crédit en mobilisant le pôle public bancaire pour des prêts à taux très bas, voire zéro, et solliciter la BCE pour qu’elle le refinance dans les mêmes conditions. D’où le recours à une réforme fiscale incitative qui viendrait en appui et jouerait le rôle de gendarme. Une réforme qui concernerait en priorité l’impôt sur les sociétés, la fiscalité directe locale, notamment des entreprises, et les revenus des personnes, notamment la rente.
Il est urgent de verser ces questions au débat public : citoyens, salariés, organisations syndicales et forces politiques… Car le temps des pansements est révolu, même si c’est ce que proposent encore nos partenaires de gauche. Aujourd’hui, il s’agit de poser clairement la question d’un développement nouveau donc pour qui, avec qui, où et comment ?
Le PCF a un rôle central à jouer dans cette bataille d’idées en avançant clairement ses propositions, d’où le besoin d’être présent sur tous les fronts et surtout celui de la lutte. Notre objectif doit être de redonner une boussole à notre peuple et à la gauche et de créer ainsi les conditions du plus large rassemblement pour gagner et faire changer le cours de l’histoire. Dans la Drôme, nous avons invité forces de gauche et syndicats à une rencontre le 9 septembre, nous verrons ce qu’il en adviendra…
Dans la situation délétère que notre pays traverse, ayons conscience qu’il est plus que jamais nécessaire de dépasser des comportements qui ont constitué un des drames de ces 40 dernières années : le syndicat ne s’occupe plus de politique et le politique ne s’occupe plus des luttes !
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