A propos de la retraite à point... Par Bernard Lamirand

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Bernard lamirand en manifestation avec les retraités de la CGT

Bernard lamirand en manifestation avec les retraités de la CGT

 
 
Je partage la déclaration de la CGT indiquant que la suspension de la réforme Macron des retraites est le résultat d'un rapport de force qui a obligé le gouvernement à établir un premier recul. Il ne s'agit que de cela et pas plus
 
 
La lutte continue et nous sommes une organisation syndicale et non un parti politique. Maintenant il faut regarder l'état des choses: notamment ce projet de budget remis aux parlementaires et dans lequel le premier ministre demande, tout compte fait, de la "sueur et des larmes". Ce sera, n'en doutons pas, que des mesures sévères contre le monde du travail et quelques mesurettes envers le capitalisme pour lui rendre la pilule légère et supportable . [Messieurs les milliardaires peuvent dormir sur leurs deux oreilles].
 
 
En fait, c'est rien pou eux , même si le patronat affiche son mécontentement. Dans cet article, je veux parler de ce qui pourrait se passer concernant une sorte de conclave revu et corrigé de Lecornu pour présenter une solution aux organisations  syndicales : la retraite à points. Celle ci vient à point pour la présenter comme une solution pérenne pour remplacer notre système actuel de retraite..
 
 
De quoi est-il question ? Rappelons que Macron n'est pas à sa première tentative.  Il voulait déjà nous l'imposer en 2020 avec l'accord de la CFDT et du parti socialiste.  Je l'avais baptiser à ce moment là : "une farce ". Cette "retraite à point" , véritable mystification , Macron et son premier ministre Philippe ont dû la mettre au placard face aux nombreuses manifestations dans le pays.
 
 
Après sa réélection en 2023 , le président de la République et sa première ministre Borne, ont remis l'ouvrage sur le tapis par une réforme sur les âges et le niveau des cotisations pour avoir le taux plein à 64 ans. Ils ont essuyé un nouvel échec à l'assemblée nationale et ils ont imposé un texte de loi par le 49/3. devant le refus majoritaire de l' Assemblée nationale.
 
 
Voilà donc revenu ce système à points pour remplacer le système de retraite du régime général mis en place par Croizat en 1946. Car c'est de cela qu'il s'agit.
 
 
Lecornu le présente donc à nouveau et il a le soutien de la CFDT et du parti socialiste.  C'est un acte de destruction de la retraite par répartition et solidaire et il est fait pour casser les solidarités inter-générationnelles.
 
 
La retraite à points existe dans notre pays : elles se sont constituées pour les retraités-es dans le cadre de l"AGIRC -ARCOO : on appelle cela des retraites complémentaires. Ce système a surtout affirmer sa capacité à accompagner toutes les remises en cause précédentes.
 
 
C'est un système individuel où les salariés-es engrangent des points durant leur vie au travail et dans toutes les conditions particulières de l'emploi. Il* fixe un prix d'achat du point toujours plus cher pour donner le moins de points possibles pour les actifs et pour le calcul au moment de leur retraite d'un prix du point servi subissant régulièrement des abaissements en fonction de la situation des caisses qui d'ailleurs amassent des sommes fabuleuses tout en abaissant les droits des retraités-es.
 
 
Le système permet donc de moduler le prix d'achat du point toujours plus élevé pour réduire le nombre de points attribués et surtout de rendre le prix du point servi au moment de la retraite de moins en moins élevé par des revalorisations ou pas en fonction de la situation économique.
 
 
C'est une entourloupette.
 
 
On peut estimer que les ayants droits ont vu fortement diminuer leur retraite depuis les années 90 dans une sorte de marché de dupes qu'est la réduction des points acquis et des points servis.
 
 
De plus, Lecornu annonce la possibilité de compléter la retraite par des fonds de pension : en fait subrepticement (en cachette) se prépare le regroupement du régime général et des complémentaires telles que le proposait Delevoye chargé par Macron d'initier le retour de la capitalisation qui avait était banni à la libération à cause de la ruine du système.
 
 
Il faut savoir aussi que tous ces fonds de pension sont étrangers, notamment anglos saxons et que régulièrement ces fonds sont mis en faillite. Déjà nos système de retraite complémentaires sont de plus en lien avec des assurances privées et des groupes financiers. En résumé, le projet de Macron et de Lecornu est d'en finir avec le système de retraite solidaire et par répartition inventé par Croizat et ses camarades à la Libération, pour le remplacer par des assurances sujettes à tous les périls dans ce monde capitaliste en pleine crise.
 
 
Bernard Lamirand
 
* C'est le Conseil d'administration paritaire qui fixe la valeur du point chaque année
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