En 2023, 650 000 personnes ont basculé dans la pauvreté ! Révèle l'INSEE
Nous constatons dans la période, que la question sociale et la santé reviennent en force dans le débat public. Les trois journées d'action des 10 et 18 septembre suivies de la journée du 2 octobre, ont vu plus de 2 millions de personnes manifester, et plusieurs millions cesser le travail. Dans la santé les journées d'action se multiplient. Tous rejettent un budget de 2026 de super-austérité de Bayrou et exigent des réponses positives aux urgences sociales qui taraudent notre société, les salariés au travail. Réponses sans lesquelles notre pays s'enfoncera dans la crise.
C'est la question majeure à la quelle se heurtent Macron et le Lecornu II (renommé par Macron ce week-end) pour le budget 2026, mais aussi les partis et militants qui veulent s'engager aux élections municipales du printemps 2026 et qui construisent leur programme d'engagements.
Cette demande forte de progrès et de justice sociale se traduit au plan national par l'exigence de l'abrogation de la retraite à 64 ans (âge de départ et nombre de trimestres cotisés), celle du relèvement immédiat des salaires, celle de créations d'emplois massives notamment dans l'industrie et les services publics accompagnées de plans de formation ambitieux et enfin par celle de plus de justice fiscale avec une refonte du barème des impôts afin de mettre à contribution le capital et les super-riches.
Si Lecornu II ou les listes candidates aux municipales passent à côté de ces exigences, la vie du 1er sera très éphémère et les seconds risquent de ne pas passer par le 1er tour abandonnées par l'abstention massive de l'électorat populaire.
Guidé par son obsession libérale et mis sous la pression des forces patronales et des grands groupes multinationaux et des institutions financières, Lecornu II peut ignorer la gravité réelle de la situation des pauvres toujours plus nombreux telle que la Fondation Logement la met en exergue dans son article consacré à l'aggravation de la pauvreté en France au risque de le payer très cher. Ce que nous dit la Fondation :
Jamais le taux de pauvreté n’a été aussi haut dans notre pays et les inégalités aussi fortes. Le 7 juillet dernier, l’Insee publiait en effet ses données pour l’année 2023, soulignant qu’avec 15,4 % de pauvreté, le taux atteignait un record jamais atteint depuis le début de la statistique, il y a 30 ans.
Aujourd’hui, parmi nous, 9,8 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté fixé à 1 288 euros par mois.
Même chose pour les inégalités de plus en plus marquées, avec un écart historique : les 20 % les plus riches ayant eu des revenus 4,5 fois supérieurs aux 20 % les plus pauvres. Parmi les plus touchés, les familles monoparentales, avec un taux de pauvreté passant de 31,4 % à 34,3 %. Les enfants atteignant 21,9 % (+ 1,5 point).
Peut-on accepter que les plus fragiles d’entre nous soient ainsi abandonnés, faisant face à un avenir de plus en plus incertain, dans lequel les portes se ferment une à une ? Fin de l’indemnité inflation, fin de la prime exceptionnelle de rentrée, fin de la revalorisation anticipée des prestations sociales… ces mesures exceptionnelles prises en 2022 se sont arrêtées brutalement, alors que les aides au logement n’étaient revalorisées qu’en deçà de l’inflation et attribuées de surcroît à moins de personnes.
Comment faire trouver un logement digne et s’y maintenir ? Manger, se soigner avec moins de 1 300 euros mensuels ? Comment payer ses charges de plus en plus lourdes lorsque le logement est mal isolé et qu’on ne peut trouver mieux ?
Au cours des 10 à 15 dernières années, les APL ont évolué deux fois moins vite que les loyers et trois fois moins vite que les charges.
De plus en plus d’enfants dorment avec leurs parents dans la rue ; des travailleurs pauvres vivent dans leur voiture, les expulsions locatives ont atteint un chiffre record en 2024, sans parler de la saturation des hébergements d’urgence et de la difficulté des centres d’accueil de jour à répondre aux demandes toujours plus nombreuses ?
Dans ce contexte social où les plus pauvres ont de moins en moins la possibilité de s’en sortir, le Gouvernement parle d’économies budgétaires réalisées en réformant l’assurance-chômage et le gel des prestations sociales, plutôt qu’un effort de solidarité demandé aux plus riches, dont les revenus ont été 4,5 fois supérieurs aux 20 % les plus pauvres, en 2023.
Est-ce bien dans cette société-là que nous voulons vivre ? Une France coupée en deux, où l’on compte toujours plus d’exclus ? Il est certain que notre Démocratie et chacun de nous avons tout à y perdre.
La Fondation logement
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