Macron bat en retraite...

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Macron bat en retraite...

 
C’était la mesure phare du second quinquennat d’Emmanuel Macron, celle qui a mis dans la rue des centaines de milliers de personnes que le Président a toujours refusé d’entendre. La réforme des retraites, rejetée par 80 % des Français mais défendue par 90 % des éditorialistes, était un totem.
 
 
Et puis, un beau matin, on découvre qu’il est possible de remettre ladite réforme sur le tapis, confirmant ainsi que les révoltes sociales ne sont jamais sans lendemain. Telle est la leçon principale de l’annonce de Sébastien Lecornu. Le Premier ministre en sursis a dû esquisser un pas en arrière et proposer une remise en cause, certes limitée et fort incertaine, de la marche annoncée vers la retraite à 64 ans.
 
 
Toutefois, suspension n’est pas abrogation. Il reste donc à donner le coup de pouce nécessaire pour imposer une annulation pure et simple de cette mesure d’une rare injustice.
 
 
Oubliant ses engagements d’antan (c’est une habitude), le PS semble se contenter de l’annonce de Sébastien Lecornu, présentée comme une victoire historique, alors qu’il s’agit juste de limiter les dégâts sans engagement ferme pour l’avenir. C’est maigre. D’autant que la gauche dite « de gouvernement » adoube un projet de budget qui est un copier-coller du programme de François Bayrou qu’elle avait fini par censurer. A part la suppression de deux jours fériés, Lecornu fait du Bayrou bis avec un plan d’austérité aussi injuste que celui annoncé par le maire de Pau, et qui s’avèrera aussi inefficace que les précédentes médications pour remettre le pays sur les rails de la croissance. Et pour cause : la philosophie reste la même.
 
 
De la taxe Zucman, hier vantée par les socialistes, il ne reste rien, ou si peu. Les super riches seront donc une fois de plus très largement épargnés. A l’inverse, la note sera salée pour les citoyens ordinaires et les services publics, ce qui aggravera les injustices et plombera un peu plus la croissance.
 
 
Pourtant, dans les médias, on continue à nous expliquer que le bon sens a prévalu, que le compromis esquissé après de nombreux échanges entre l’équipe macroniste et Olivier Faure a sauvé le pays d’une crise de régime et d’un retour aux urnes présenté comme une catastrophe aux conséquences imprévisibles.
 
 
On oublie juste que la crise est déjà là et qu’elle fait le lit du RN. On oublie juste que ses responsables sont clairement identifiés, à commencer par un Président de la République qui a perdu sa légitimité à force de se claquemurer dans la citadelle de l’Elysée, siège d’une secte adepte des vérités alternatives.
 
 
Emmanuel Macron peut certes essayer de gagner du temps, grâce aux échanges de bons procédés avec cette frange de la gauche toujours prête à se renier. Mais cela ne pourra durer très longtemps.
 
 
Sans changement de cap radical pour endiguer la fuite en avant de la finance folle, les pépins de la réalité vont être de plus en plus difficiles à avaler, et rien ne dit que l’opération se déroulera dans la quiétude générale.
 
 
Jack Dion Article Publié sur Linkedin
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