Moscovici défend le TAFTA ! Horrible !

Publié le par BFM tv

Invité de BFM, le commissaire européen aux Affaires économiques a expliqué que la signature du traité de libre-échange entre les Etats-Unis et l'Europe est "plus dans l'intérêt européen parce le marché américain est plus fermé que le marché français ou globalement que le marché européen" !

Merci pour l'aveu et la logique : notre pays et l'UE sont ouverts aux quatre vents et c'est pour cela qu'il faut donc continuer dans cette voie en signant cet accord de libre-échange !

Invité ce matin sur BFM, alors que les éleveurs français se mobilisent depuis plusieurs semaines contre les pratiques de la grande distribution et de ses intermédiaires, Pierre Moscovici a choisi de faire le service après-vente de l'Europe. Parce que nous, bien sûr, le peuple, les gueux, on n'y comprend rien. 

Non, il ne faut pas « incriminer l'Europe », « ce n'est pas elle qui a précipité cette crise ». Certes, nous explique-t-il, chacun des Etats a « dénié une partie de [sa] souveraineté ». Mais « il y a des marges » de manœuvre et elles se trouvent « pour l’essentiel dans les négociations » en cours, « sous l'égide du gouvernement » français notamment, tente de rassurer le commissaire européen aux Affaires économiques, dès les premières minutes de l’interview.

Un point de vue que ne partage pas du tout Philippe Collin, agriculteur et ancien porte-parole de la Confédération paysanne, interrogé ce mardi par Marianne...

Mais très optimiste, presque enjoué, Moscovici s’accroche. Puisqu’il vous le dit, tout est dans les négociations ! Et surtout dans notre capacité à les mener à bien. C’est comme pour le fameux traité de libre-échange avec les Etats-Unis, le Tafta : « L’enjeu, d’abord, c’est la négociation elle-même » et sûrement pas de « renoncer au traité ». Car c'est bien connu : une « négociation réussie » donnera un « bon traité. » Vous n’avez pas compris ? Tans pis, pour Pierre Moscovici « 1) On réussit » et « 2) On explique » !

Ce que peut néanmoins d’ores et déjà avancer le commissaire, c’est que le Tafta offre des « capacités d’exportations » nouvelles pour les éleveurs français. Mais de quoi se plaignent-ils finalement ? En plus, comme il est trop fort en « négociations » notre commissaire européen, il sait déjà que le Tafta est un « traité d’intérêts mutuels ». D'ailleurs, il a « même envie de dire que c’est plus dans l'intérêt européen parce le marché américain est un marché plus fermé que le marché français ou globalement que le marché européen » !

Voilà qui sonne comme un aveu, puisque que l'on a la confirmation, de la bouche de Moscovici lui-même, que les marchés français et européen sont ouverts aux quatre vents. Mais le pire, selon sa logique, c'est qu'il nous faudrait donc les ouvrir davantage !

De toutes façons, Moscovici est plus optimiste que jamais et nous garantit que « la Commission européenne est mobilisée pour réussir cette négociation (sur le Tafta), pour qu’elle soit équilibrée et pour qu’elle défende nos intérêts. Il est hors de question d’accepter que la Politique agricole commune soit considérée comme un objet de protectionnisme ou soit vulnérabilisée ou menacée par ce traité, hors de question. » On s’en souviendra… 

Publié dans International

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R
J'ai travaillé pendant quelques années pour un groupe US, dû mettre mes productions en conformité aux normes locales (obligatoires). J'ai pu ainsi constater que les USA sont des territoires complètement fermés, où les douaniers ont une vraie mission de filtre de ce qui n'est pas conforme, mission qu'ils exécutent avec un soin jaloux. J'ai pu aussi découvrir que certaines normes US sont construites de façon à être de véritable barrière à l'importation de façon à combler le retard technologiques pris par les entreprises US. J'ai aussi appris qu'en affaire, il est impossible de faire totalement confiance à un dirigeant anglo-saxon. Moscovici n'a pas encore compris dans quel jeu de dupes il est entré, alors qu'il admet à mots couverts ce que les labos de contrôle européen disent depuis longtemps (CE = Chinese Export). Aux USA on ne négocie jamais dans un rapport d'égalité : la seule chose que l'on y connaisse c'est le rapport de force et un bon accord est celui qui protège d'abord les intérêts US. Moscovici n'est pas de taille s'il ne comprend pas cette évidence.
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