Intervention de Jean Marc Durand au comité national du 7 novembre à propos du 39ème congrès.

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Intervention de Jean Marc Durand au comité national du 7 novembre à propos du 39ème congrès.

Tout d’abord je voudrais signifier mon assez large accord avec le rapport de Christian Piquet quant à la présentation des enjeux de notre prochain congrès.

Ensuite je voudrais commencer mon intervention par les questions calendaires qui peuvent certes paraître périphériques mais qui dans le contexte actuel ne le sont pas. Notre congrès étant prévu pour les premiers jours de juillet 2021, à l’évidence si la date des élections départementales et régionales est reportée de mars à juin, nous aurons du mal à tenir notre congrès à ce moment-là. Par contre nous nous devons de respecter le temps démocratique de notre parti qui exige la tenue d’un congrès en 2021. Face à ces deux impératifs, je pense que nous devrions réfléchir et proposer lors de notre prochain CN du 12 décembre la tenue de notre congrès en tout début d’automne, cela nous donne un peu plus de temps pour le préparer et faire vivre pleinement la démocratie dans notre parti dans une période où les conditions extérieures ne facilitent pas les choses.

Mais cette réflexion en amène immédiatement une autre : l’élection présidentielle, sa préparation, la candidature communiste. Et de ce point de vue nous devons donner un signal rapide et clair tant aux communistes qu’à la population.

Je rappellerai d’une part l’engagement du 38ème congrès à ce propos et d’autre part, en réponse à quelques interventions précédentes, qu’une candidature unique à gauche ne permettrait pas, à l’heure actuelle, de figurer au second tour et que le total des voix de gauche serait supérieur si plusieurs candidats se présentaient au premier tour. Aujourd’hui nous ne devons pas rêver la réalité mais bien l’apprécier comme elle est ; c’est-à-dire à gauche une situation très difficile avec une gauche qui n’a jamais été aussi bas et eu un aussi faible crédit parmi la population. Donc il s’agit de la reconstruire et elle se reconstruit dans le débat politique sur des propositions et il y a dans ce débat un grand besoin des idées novatrices et structurantes du parti communiste et d’un d’un.e candidat.e communiste les portant haut et fort au cours de la campagne présidentielle qui, comme chacun le sait, est une formidable tribune.

Le niveau d’où nous partons, la difficulté de faire avancer dans la société d’aujourd’hui les idées de transformation profonde, impliquent que nous inscrivions notre campagne dans la durée et pour cela que nous la débutions assez rapidement à partir de quelques axes identificateurs forts. J’en citerai trois : la SEF, les services publics, l’utilisation de l’argent avec les nouveaux pouvoirs démocratiques pour cela.

Et cette décision rapide doit à mon avis se prendre avant le congrès lors d’une conférence nationale qui d’ailleurs est statutaire. Elle pourrait se tenir dès les tous premiers jours du printemps 2021. Elle aurait pour fonction de lancer la candidature communiste, de désigner notre candidat.e et une équipe de campagne ainsi que de proposer nos axes de bataille.

A propos de notre 39ème congrès, je voudrais avancer quelques réflexions. Ce congrès n’est pas l’aboutissement du 38ème, ce n’est pas non plus une sorte de finalisation du 38ème. C’est un congrès pour répondre aux défis qui se posent d’une façon à la fois nouvelle et exacerbée. D’une part dépasser les contradictions, les obstacles qui se sont faits jours depuis le 38ème congrès et qui nous ont en quelque sorte empêché de progresser, nous faisant perdre un temps précieux dans notre travail de renouvellement politique, propositions et pratiques, et donc dans notre présence en tant que force organisée sur le terrain pour une action militante de transformation avec la traduction de ce manque sur la mobilisation sociale et sur la reconstruction d’une perspective politique de gauche crédible et de transformation, loin des tentations vers l’union sacrée comme ce que nous pouvons constater en ce moment.

C’est à cela que notre 39ème congrès doit se consacrer en même temps qu’à un travail sur les contenus et une approche de notre société et du monde qui intègre l’évolution du système capitaliste. C’est-à-dire de son obnubilation par le taux de profit à l’utilisation qu’il fait des nouvelles technologies, notamment des réseaux informationnels jusqu’à sa conception de la mondialisation avec les multiples catastrophes sociales, écologiques, économiques sanitaire qui en découlent.

Enfin ce congrès doit aussi être le temps de revisiter la relation élus/parti et vice versa en même temps que, comme il en est habituel, de renouveler nos directions certes en militants et militantes responsables, mais aussi nos pratiques de direction tant la démocratie a besoin de réaliser chez nous d’importants progrès.

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