Météo France en grève du 26 au 28 février

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

Météo France en grève du 26 au 28 février

La sensibilité de la société à l'évolution du climat et aux phénomènes météorologiques dangereux est de plus en plus marquée. Pourtant Météo - France est ébranlé par des baisses d'effectifs qui se poursuivent et s'aggravent depuis plus de 10 ans, et ne pourra plus assumer toutes ses missions de service public.

Alors qu'un « contrat d'objectifs et de performance » est en préparation pour la période 2017 - 2021, Les personnels de Météo - France alertent la population d'un risque de dégradation de la qualité de ses expertises. Ils seront en grève le 26 février, jour du conseil d'administration de l'Etablissement. Cette grève se poursuivra le week - end d es 27 et 28 février dans les services de prévision, maintenance et support informatique.

Météo - France, Etablissement Public chargé par l’Etat de « surveiller l'atmosphère, l'océan superficiel et le manteau neigeux, d'en prévoir les évolutions et de diffuser les informations correspondantes » (1), est au cœur des enjeux liés au changement climatique. Au quotidien, il contribue à la sécurité des personnes et des biens en alertant sur les phénomènes météorologiques dangereux – via la carte de vigilance notamment. Il participe à l’étude du climat et à la prévision de son évolution : par exemple par l’intermédiaire de son modèle de climat pris en compte dans les travaux du GIEC (2) . Pourtant, le ministère de l’Ecologie (3) qui promeut au quotidien l’implication de ses services pour la réussite de la COP21, poursuit une politique de réductions importantes du budget de fonctionnement de Météo - France et de ses effectifs.

Ceux - ci ont été réduits de près de 20 % en 10 ans, la baisse s'accélérant depuis 2013, avec environ 1 départ à la retraite remplacé sur 5 ! 96 suppressions de postes sur 3200 sont encore annoncées pour 2016 ; près de 1000 postes supplémentaires seraient menacés pour la suite.

Dans la région « centre - est » (Bourgogne, Auvergne, Rhône - Alpes), 8 implantations ont été fermées depuis 2012 (plusieurs implantations restantes sont déjà sur la scellette).

Selon l'Organisation Météorologique Mondiale, « chaque euro consacré à la préparation aux aléas météorologiques, climatiques et hydrologiques permet d’en économiser sept qu’il faudrait autrement dépenser pour remédier aux pertes économiques consécutives à une catastrophe ».

Les tempêtes de décembre 1999, Xynthia en février 2010, ou les grandes inondations du sud de la France ont provoqué des dégâts dont le coût est estimé entre 10 et 100 milliards d’euros. Le budget de Météo - France en 2015 , équivalent à environ 0,1% du budget de l’Etat (390 millions d’euros par an, dont 200 M€ de subvention de l’Etat) paraît en regard bien dérisoire.

Des investissements sont maintenus pour le développement des satellites, des radars, des moyens de calcul, mais cela ne suffit pas ; il est indispensable de maintenir des équipes qualifiées et fonctionnelles pour exploiter et valoriser les progrès techniques et les nouvelles technologies, et répondre aux besoins évolutifs de la société.

Tous nos domaines d’activité sont touchés par les réductions de moyens. On peut citer à titre d'exemples :

- la recherche, pourtant déclarée prioritaire pour le développement scientifique et techniqu e.

- les réseaux d’observation et le traitement des données au plus près du lieu de mesure, essentiels à la production de bases de données fiables permettant l’étude du climat.

- les services de prévision, qui sont de plus en plus centralisés et éloignés géographiquement des usagers. Les prévisionnistes n’ont plus le temps de réaliser des prévisions fines pour alerter sur des phénomènes dangereux mais localisés. Dans la région centre - est, un seul centre assure désormais la surveillance la nuit. Conséquence , l’Etat abandonne ses responsabilités et se décharge sur le secteur privé pour certains services d’alertes aux communes pour les risques de type « crues soudaines ou torrentielles », comme celles qui ont affecté récemment la Côte d’Azur.

- les servicesm étéo sur les aéroports, avec des conséquences pour la sécurité des passagers.

Communiqué de presse de la CGT-FSU et Solidaires de Météo France

Le 22 février 2016

 

(1) Décret n°93 - 861 du 18 juin 1993 portant création de l'établissement public Météo - France

(2) Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat

(3) Ministère d e l'écologie, du développement durable et de l'énergie

Publié dans Luttes sociales

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