Interventions de Denis Durand au CN du PCF des 4 et 5 février

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Denis Durand a prononcé deux interventions : la 1ère le 4 février que nous publions ci-dessous et la seconde le 5 février sur le projet de statuts que nous publions en dessous.

 

Intervention du 4 février:

 

À une majorité de 82 %, et en toute connaissance de cause puisqu’ils avaient la possibilité de voter pour une autre orientation, les communistes ont fait un choix clair : ils veulent que leur parti ne soit pas seulement une composante de la gauche institutionnelle mais qu’il soit un parti communiste, c’est-à-dire un parti qui veut une société communiste et qui agit pour l’atteindre.

 

Cela veut dire deux choses : d’abord qu’il ne veut pas seulement aménager la société actuelle en crise, mais construire une civilisation radicalement nouvelle, émancipée de l’exploitation capitaliste et des dominations institutionnalisées par le libéralisme bourgeois, une civilisation de partage et de liberté accrue pour tous les êtres humains, sur une planète vivable. Ensuite, il veut les moyens d’atteindre ce but.

 

La base commune énonce les voies de cette transition socialiste, de l’état actuel vers une civilisation communiste. Dans ce domaine, les débats préparatoires au congrès ont déjà permis de faire des pas importants en avant, par exemple dans l’appropriation par le Parti de notre proposition de sécurisation de l’emploi et de la formation. La base commune souligne qu’il s’agit là d’un processus révolutionnaire, qui passe par un affrontement durable et radical entre cette logique communiste et la logique capitaliste qui domine tout aujourd’hui, et qui rend nécessaire l’action organisée d’un parti révolutionnaire, dans les luttes sociales, sociétales et écologiques, dans la bataille d’idées et dans les institutions.

 

Déjà, on a pu remarquer que dans la mobilisation d’aujourd’hui pour les retraites, l’apport du PCF est très important. À la fois pour prendre des initiatives unitaires, dans le cadre de la NUPES ou dans des cadres plus vastes donnant la parole aux syndicats, par exemple ; et à la fois avec des propositions qui placent la bataille actuelle dans une perspective de civilisation.

 

Le mouvement ne l’emportera que s’il voit dans la mise en échec du projet Macron-Borne non pas un maintien du statu quo mais l’ouverture d’une nouvelle perspective de progrès social. C’est ce à quoi nous contribuons en proposant de dépasser la coupure capitaliste des âges de la vie entre périodes d’exploitation de la force de travail et rejet de cette force de travail dans le chômage ou dans une retraite conçue comme sa mise au rebut lorsque l’exploitation l’a irrémédiablement usée.

 

La montée de l’exigence d’une création massive d’emplois pour les jeunes, comme l’émergence spectaculaire de la revendication d’une prise en compte des années d’études dans la durée d’assurance ouvrant droit au taux plein dans le calcul de la retraite est très significative de cette montée d’une nouvelle perspective de sécurisation de tous les moments de la vie, avec des activités prenant successivement la forme d’un emploi productif, de périodes de formation initiale et continue, et d’une retraite active, permettant à chacune et à chacun de continuer à déployer ses capacités après 60 ans dans des activités librement choisies.

 

Cette configuration me semble favorable au lancement d’une campagne nationale d’adhésion au PCF, présentée explicitement aux citoyens comme un appel à développer leur apport personnel à l’action d’un parti rassemblé, à l’action du parti le plus dynamique dans la bataille en cours pour en faire naître une perspective de progrès, avec en Fabien Roussel un porte-parole très populaire.

 

Ce choix donne à la direction du PCF, celle d’aujourd’hui et celle qui prendra le relai dans trois mois, une responsabilité énorme qui peut intimider. Mais que pourrions-nous craindre ?

 

Des craintes sur l’unité du parti ? Mais avec le vote de la semaine dernière, l’unité du parti est là, dès le vote de la base commune. Elle permet entre nous le débat le plus ouvert et le plus serein. Quiconque proposera d’aller hardiment dans la voie tracée par le texte que nous adopterons à Marseille rassemblera le parti.

 

L’enjeu est désormais de nous donner tous les moyens d’aller dans cette voie, et c’est l’objet du débat sur la modification des statuts.

 

Intervention du 5 février sur le projet de statuts :

 

Un parti qui veut une société communiste et le chemin pour y arriver, avec la conquête de pouvoirs démocratiques par les citoyens, et par les travailleurs dans l’entreprise, doit évidemment être très différent, dans son organisation et dans son fonctionnement, des partis bourgeois limitant leur activité aux élections et à l’action parlementaire, ou des mouvements au service d’une ambition présidentielle.

 

Nous avons besoin d’un parti en état d’agir en permanence et de façon continue aux côtés de la population et en liaison avec elle, dans les entreprises comme sur les territoires. Il faut pour cela une organisation proche de la vie des gens, dotée de l’organe de proximité irremplaçable que sont les cellules. Je comprends que le projet actuel de statuts va dans ce sens, je propose des amendements pour clarifier ce point et ce qu’il implique, notamment sur le fonctionnement des sections.

 

Il faut aussi des instances de direction opérationnelles, du niveau local au niveau national.

 

La tâche d’une direction n’est pas de chercher le point d’équilibre entre les différentes composantes du parti à un instant donné, elle est de prendre des initiatives pour donner à chaque adhérent les moyens de mobiliser tout le potentiel de créativité que recèle notre organisation dans la mise en œuvre des orientations décidées au congrès.

 

Il faut un véritable organe collectif, émanation du conseil national, qui joue ce rôle d’animation au quotidien entre les réunions du comité exécutif national. C’est pourquoi je propose que nos statuts prévoient la désignation claire et transparente d’un secrétariat national, chargé de l’animation de toute la vie du parti entre les réunions de l’exécutif, et responsable devant le conseil national.


 

Publié dans PCF, 39ème congrès

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