Après avoir violé l'Assemblée Nationale, Valls et Cazeneuve s'attaquent au droit de manifester !

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

Après avoir violé l'Assemblée Nationale, Valls et Cazeneuve s'attaquent au droit de manifester !

Tout le monde le sait, en cas de mouvement social important comme celui que la France vit depuis plus de trois mois, les préfets n'agissent pas d'eux mêmes, le gouvernement et son ministre de l'intériieur sont aux commandes. Il en est ainsi du droit de manifester.

Prenant prétexte de l'action négative des "casseurs" apparus soudainement lors des manifestations massives mettant en cause la politique du gouvernement, la campagne médiatique du ministre de l'intérieur, Cazeneuve, contre les organisations syndicales organisatrices de ces manifestations exigeant le retrait de la Loi Travail, s'accompagne d'une offensive contre le droit de manifester avec des ordres précis aux préfets !

Plusieurs personnes ont été interdites de manifestation ces derniers jours par les préfectures. Certes cette interdiction est possible mais à de très strictes conditions. C'est ce qu'a répondu en urgence le tribunal administratif de Paris le mardi 17 mai.

Sur les dix interdictions de manifester qui étaient contestées, le juge en a confirmé seulement une seule. Les neuf autres ont été annulées et les personnes concernées sont de facto autorisées à participer immédiatement aux défilés en cours.

Durant le week-end, une vingtaine de manifestants franciliens avaient reçu en main propre un courrier du préfet de police de Paris qui leur interdisait l'accès aux manifestants. Plus précisément, Bernard Cadot leur interdisait de se rendre dans les arrondissements où le défilé parisien avait prévu de passer ce mardi ainsi qu'aux abords de la place de la République. Au total, 53 personnes ont été interdites de manifester, a précisé Bernard Cazeneuve lors d'une audition sur l'état d'urgence à l'Assemblée nationale. 48 personnes ont reçues effectivement leur notification.

Le droit de manifester est constitutionnel, il est, à ce titre, soumis à des restrictions très limitées.

Pour justifier sa décision, le premier flic d'Ile-de-France se basait sur l'article 5 de la loi sur l'état d'urgence qui lui permet de restreindre la circulation de certains territoires à des individus dont il estime qu'il cherche "à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics".

Les services du préfet de police avançaient que ces militants avaient été identifiés comme participants à des violences lors des précédents manifestations.

Mais à l'audience, leurs arguments ont été contestés par les avocats des manifestants. "Certains dossiers faisaient état d'interpellation à l'issue des manifestations, ce que contestaient les clients. La préfecture de police n'a pas été capable de produire de preuves", a expliqué leur avocat Raphaël Kempf.  "On n'a pas le droit d'interdire à quelqu'un de manifester, c'est une atteinte aux libertés fondamentales", ajoutait-il à sa sortie de l'audience.

En début d'après-midi, le tribunal a finalement donné raison à l'immense majorité d'entre eux.

Dans ses ordonnances de rejet, le juge administratif relève que les interdictions constituent une "atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'aller et venir et à celle de manifester".

Par ailleurs, le journaliste connu sous le pseudonyme NnoMan a pu se rendre dans le cortège puisque son interdiction de manifester a été effectivement levé. Après avoir été empêché d'aller au plus près de la manifestation, il a finalement pu s'y rendre, comme il l'indique sur Twitter.

Publié dans Politique nationale

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