Intervention de Jean Marc Durand au CN du 1er décembre

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

Intervention de Jean Marc Durand au CN du 1er décembre

Le vote des communistes acté, même si les débats ont été argumentés et respectueux, il n'en demeure pas moins que nombre de camarades ressortent très marqués, sont dans l'expectative allant jusqu'à remettre en cause leur engagement.

Car si le vote des adhérents a tranché, des interrogations pointent, des questions demeurent. Il n’aura échappé à personne qu’en à peine six mois des décisions prises par le congrès puis la conférence nationale, ont été aussitôt ignorées.

Le groupe dirigeant et notre secrétaire national ont fait, en effet, le choix de mener campagne sur des options différentes et, pour les faire accepter, de s'adresser aux communistes sur le registre de la peur, comme en 2012, (financement de la campagne, parrainages, faible résultat d’un candidat communiste, responsabilité de la division). Enfin nombreux sont celles et ceux qui souhaiteraient qu’à l’avenir notre parti se dote d’une règle commune plus précise et transparente applicable à tous et partout pour régir nos consultations internes, quelques résultats ayant installé le doute.

Au titre des questions en attente, il en figure deux principales, validées à 94% par la conférence nationale. La première est notre engagement à mener une campagne autonome de celle de la France insoumise dont nous ne partageons pas certaines options essentielles. N’ayant pas de candidat à la présidentielle, il ne s’agit pas pour autant de déserter le débat politique de cette élection, de refouler nos propositions. Ce serait une faute d'autant plus grave que, pour la première fois, le mouvement social n’aura pas de représentant à cette élection, du fait de notre effacement. Ce n'est pas en faisant mine d'ignorer les contradictions de nos choix que l'on arrivera à les dépasser ! Par ailleurs, nous avons dit qu’il nous faut redonner toute leur place aux législatives !

Nous devons mener une campagne autonome à partir de nos choix de congrès et de conférence nationale repris dans les 7 axes de notre pacte d’engagements communs.

Et cela sans hésiter à pointer les divergences avec ce que porte J-L Mélenchon. Notre démarche doit articuler une campagne nationale sur des objectifs politiques précis de portée nationale, européenne à leur déclinaison locale en fonction des réalités de chaque circonscription. C'est pourquoi il nous faut un collectif national de campagne autonome pour ces élections.

C'est d'autant plus nécessaire que certains comme « Front commun 2017» nous somment de nous ranger derrière un seul et même programme au motif de ne pas agir en ordre dispersé. JL Mélenchon a défini ce cadre unique dans un message adressé aux communistes. Certes, il y prend acte que le « PCF souhaitait mener une campagne autonome et que son adhésion à sa candidature ne signifiait pas une demande d’’intégration au cadre large de « La France insoumise ». Mais il décrète que cet exercice devra se faire «autour du programme « L’avenir en commun ». Fermez le ban !

Malgré ces injonctions paralysantes, il nous faut mettre en œuvre la résolution votée par les communistes. Loin d’une vision identitaire, elle pose les termes du rassemblement autour d’une démarche sur les contenus. Car pour rassembler, il ne suffit pas de répéter « Rassemblement, rassemblement !!! », ce qui peut d’ailleurs servir à justifier tout et n’importe quoi et surtout n’importe quel ralliement à tout ce qui se présente, pourvu que ce soit aux couleurs prétendues du rassemblement, au risque de conduire aux pires désastres pour notre parti, sa représentation, la gauche et notre peuple.

Face à l’approfondissement de la crise, la candidature Fillon va incarner à un point tel une droite thatchérienne, que le Front national pourrait mieux instrumentaliser la protestation sociale. Dans ces conditions, le sectarisme et le national-populisme de Mélenchon pourraient puissamment contribuer à réarmer un « vote utile PS », malgré le dégoût du social-libéralisme.

Nous avons une responsabilité immense. Celle de porter haut et fort dans le débat politique de la présidentielle nos propositions de transformations radicales et rassembleuses face au capitalisme financier et à ses défis sur l’argent, la fiscalité, les services publics, l’emploi, les salaires, les pouvoirs, l’Europe, la paix, l’environnement afin que, pour les législatives, ces idées portées par nos 577 candidats soient en mesure de faire se rassembler de nombreux électeurs de gauche anti-austérité loin de tous les populismes. Sur les territoires nous avons en effet besoin de porter un discours clair qui ne fasse pas que dénoncer les situations, notamment l’effondrement de l' organisation territoriale de la France, mais qui propose des solutions en traitant du problème central des financements publics.

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