Le Medef vent debout contre la suppression des niches fiscales promise par Macron

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Le Medef vent debout contre la suppression des niches fiscales promise par Macron

C'est le seul petit bout de réforme annoncé par Macron qui met à contribution le patronat et le capital. Depuis 6 mois le chef de l'état s'arcboute pour continuer à les protéger et à faire payer les pauvres. Le mouvement populaire a permis de stopper certaines réformes régressives mais il n'est pas encore assez puissant pour lui imposer celles dont la France a tant besoin et qui sont au coeur du programme de Ian Brossat. De ce point de vue le vote du 26 mai sera déterminant.

Comme d'habitude, Macron a fait dans le flou, il veut bien financer les 5 milliards de baisse des impôts promis en supprimant les "niches fiscales" favorables aux entreprises, mais il se garde bien de dire lesquelles.

Aussitôt Darmanin recherche les fameuses niches et de son côté le patronat monte au front pour tuer dans l'oeuf toute tentative de mettre à contribution les entreprises, le capital et les riches.

Ainsi, les fameuses “niches” menacées pourraient être les taux de TVA réduits, comme celui à 10% pour la restauration, la “niche Copé”, une exonération sur les plus-values de cession de filiales, ou le taux réduit appliqué au gazole non routier dans le BTP.

Vent debout contre cette réforme, les organisations patronales doivent être reçues cette semaine à Bercy pour donner leur accord. Car si les corps intermédiaires sont très mal traités par Macron, par contre le Medef lui, est systématiquement consulté pour qu'il puisse dire ce qui lui convient ou pas.

Telle est résumée la posture du patron du Medef, Geoffroy Roux de Bezieux,  invité ce matin sur France inter. Il a prononcé les propos suivants (extraits) :

" Le vrai problème d’un entrepreneur, c’est de ne pas savoir ce qui l’attend dans les années à venir... Notre inquiétude c’est l’incertitude, il n’y a rien de pire pour un chef d’entreprise que de ne pas savoir ce qui va se passer. Il y a un ras le bol fiscal dans notre pays parce qu’on est à 48% de prélèvements obligatoires. Je vois tout le temps des chefs d’entreprise qui sont découragés, ou qui ne veulent plus investir parce qu’il se demandent comment sera demain. "

Nous ferons remarquer à ce de Bezieux que le pays compte 6 millions de chômeurs qui chaque soir ne savent pas comment ils vont vivre demain et certains où ils vont coucher le soir même ! La France ce sont aussi des millions de travailleurs pauvres du fait du refus patronal d'augmenter les salaires et qui dès le milieu de mois n'ont plus un sou et ne savent pas comment ils vont le finir.

Nous ne pleurerons donc pas sur le sort des patrons qui eux ne se posent pas ces questions, quand ils organisent l'optimisation fiscale et l'évasion fiscale à grande échelle faisant perdre à la collectivité la bagatelle de 60 milliards par an ! Sans parler de ces actionnaires de société, tous très riches, qui ont eu droit avec Macron à la suppression de l'Impôt sur la Fortune qui se traduit par une perte de 3 milliards pour la collectivité. Alors monsieur de Bezieux, silence dans les rangs, et un peu de pudeur. S'il vous plait !

Quant aux patrons qui hésiteraient à investir car ne sachant pas de quoi sera fait demain, nous lui ferons remarquer que ce genre d'hésitation n'existe pas quand les patrons prélèvent sur les richesses créées par les travailleurs dans les entreprises, la bagatelle de 215 milliards d'euros qui vont directement dans la poches des actionnaires ! Monsieur de Bezieux est très discret sur ce vol organisé qui nourrit le sentiment d'injustice fiscale en France.

Macron a encore fait par le petit bout de la lorgnette. Il lui était possible de prendre deux mesures immédiates et fortes, d'une part supprimer le CICE c'est à dire ce cadeau de 40 milliards que touchent les entreprises et notamment les plus grandes, sans condition, (il est même, qui dès le chèque touché, annoncent des suppressions d'emplois) et d'autres part supprimer les exonérations de cotisations sociales qui ruinent l'état et la Sécurité Sociale et vont directement alimenter les profits. Voilà de belles niches fiscales à supprimer !

Monsieur de Bezieux ose parler de prélèvements obligatoires mais il fait silence sur le coût du capital qui selon les comptes de la nation (INSEE) s'est élevé à 267 milliards en 2015 soit plus du double de celui de l'année 1990!

C'est bien là que se trouve le coeur de la crise et les moyens financiers pour une autre politique sociale, économique dans notre pays, les voies pour le redresser, le développer et assurer le progrès social et la transition écologique.

C'est cela qui est au centre de la campagne de Ian Brossat pour lequel nous appelons à voter massivement le 26 mai. Ce bulletin sera le seul à signifier un carton rouge à Macron et à monsieur de Bezieux ! Ce sera un vote de lutte et d'espoir.

Publié dans Politique nationale, Social

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