Hôpital. Les soignants exigent des moyens à la hauteur des défis de 2021

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Hôpital. Les soignants exigent des moyens à la hauteur des défis de 2021

Après une année 2020 éprouvante avec l’éclatement de la pandémie de Covid, les personnels, mobilisés depuis des mois pour demander des moyens, exigent également un changement profond du système.

Une annus horribilis sur le front de la santé. Alors qu’Olivier Véran a annoncé mardi le resserrement du couvre-feu dans certains départements et qu’une troisième vague de Covid est à craindre d’ici janvier, les personnels médicaux et paramédicaux, à genoux après les tsunamis successifs, exigent des moyens à la hauteur des défis de 2021.

Le Ségur de la santé, signé le 14 juillet dernier et censé répondre à certaines revendications, reste en travers de la gorge de nombreux soignants, notamment ceux du médico- social qui en sont exclus.

Quant à l’économie de 4 milliards d’euros à réaliser sur l’assurance-maladie pour l’année à venir, elle a suscité la stupéfaction après des mois cataclysmiques.

Si le ministre de la Santé avait déclaré en novembre qu’il fallait sortir du « dogme » des fermetures de lits, force est de constater que les restructurations se sont poursuivies un peu partout en France. En vingt ans, 100 000 lits ont ainsi disparu.

Au-delà des applaudissements à 20 heures, les héros en blouse blanche demandent des bras pour sortir du sous-effectif chronique.

«  Nous avons les mêmes exigences depuis des années et notamment 300 euros d’augmentation pour maintenir les personnels en place. Les soignants sont fatigués et il y a un énorme manque d’attractivité. Le Covid n’a fait que montrer les faiblesses de l’hôpital », lance Noémie Banes, présidente du Collectif Inter-urgences.

Remontées comme jamais, les premières lignes attendent bien plus que les étrennes du Ségur ou des primes, mais une réforme de fond en comble. « Force est de constater que ces sujets n’ont pas bougé », estime même le président de la Fédération hospitalière de France, Frédéric Valletoux, espérant que « 2021 peut encore être une année utile pour poser les bases d’un système de santé totalement repensé ».

« Ce n’est pas un Ségur qu’il faut, mais un Grenelle »

Pour Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT santé, le changement de paradigme s’impose depuis longtemps.

« Ce n’est pas un Ségur qu’il faut, mais un Grenelle. Il faut tout repenser. On voit bien qu’aujourd’hui le système ne peut gérer que le Covid et pas les autres pathologies. Le gouvernement doit se projeter à l’horizon d’une vingtaine d’années sur la santé, en formant notamment plus de médecins. On ne peut pas se contenter d’avoir une vision à court terme. Si l’exécutif a été obligé de lâcher quelque chose sur les revendications salariales, la question des lits et des emplois a été traitée de manière très légère dans le Ségur. Nous réclamons toujours au minimum100 000 postes à l’hôpital et 200 000 dans les Ehpad. »

La lutte unitaire entamée par des syndicats et collectifs au printemps 2019 devrait donc encore redoubler dans les mois à venir.

Après de nombreuses manifestations, dont celle très suivie du 16 juin dernier, mais aussi les démissions administratives d’un millier de médecins début 2020, les personnels se donnent rendez-vous pour une journée d’action le 21 janvier afin de placer 2021 sous le signe de la fin de la logique austéritaire à l’hôpital public.

Les communistes seront au rendez-vous et poursuivront leur mobilisation pour l'hôpital public qu'ils ont engagée il y a 3 ans, avec de nombreuses expressions soutiens, rassemblements, initiatives, comme la venue de Fabien Roussel à L'Hôpital Lyon Sud de Pierre-Bénite le 28 octobre dernier ou la pétition nationale "De l'argent pour l'hôpital, pas pour le capital !" qui a recueilli plus de 110 000 signatures en quelques jours.

Sources Cécile Rousseau publié dans l'Humanité

Publié dans Luttes sociales, santé

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