Le Chili veut nationaliser son lithium !

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Le président chilien Gabriel Boric a annoncé, le 20 avril, vouloir nationaliser son industrie du lithium - métal indispensable à la construction de batteries de nos appareils électriques. Deuxième producteur mondial, le Chili, face à la croissance de la demande mondiale, pourrait ainsi renforcer son économie et « protéger l'environnement ». Une position stratégique dans le secteur très concurrentiel des métaux essentiels à la transition énergétique.

 

 

Pour l'heure, ce sont deux sociétés privées qui contrôlent l'essentiel de l'exploitation. La socièté SQM - la principale entreprise du secteur minier et chimique au Chili - et la société Albemarle, qui, elle, est américaine. En échange, elles reversaient jusqu'à présent 40 % de leur revenu à l'État.

 

La stratégie du président Boric est donc de créer un modèle mixte : public-privé, précise notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné. « L’État participera à tout le cycle productif de ce minerai, et pour cela nous allons créer une entreprise nationale du lithium. Ça généra plus de richesses pour financer de nouvelles écoles, des hôpitaux et des commissariats. Ce sera une vie plus digne pour toutes et tous. Nous ne voulons plus que cette industrie enrichisse seulement une poignée de personnes », a annoncé Gabriel Boric.

 
 
 
« Les déserts de sel sont des écosystèmes complexes avec une grande biodiversité, insiste Gabriel Boric. Ils souffrent d’une forte dégradation à l’échelle mondiale. C’est pour cela que nous allons créer un réseau de salars protégés. Et pour ceux qui seront exploités, nous exigerons l’utilisation de hautes technologies pour minimiser l’impact environnemental de l’extraction du lithium. » L'exploitation du lithium détruit le milieu naturel où il est extrait et menace directement l'accès à l'eau des habitants.

 

Aujourd’hui, seul le salar d’Atacama, dans le nord du pays est exploité, mais il existe une soixantaine d’autres gisements et le gouvernement - à travers son plan de nationalisation - envisage de les étudier pour peut-être à l’avenir en exploiter également une partie.

 

La position du président Gabriel Boric n'est pas bien accueillie par l'industrie, d'autant que le gouvernement de gauche a dans les tuyaux un projet de loi plus large qui imposerait une redevance aux entreprises qui extraient du cuivre, une autre ressource convoitée. 

 

Dans la région, le Mexique a, lui aussi, récemment nationalisé son lithium. Le Zimbabwe, qui a les plus grosses réserves du continent africain, a aussi légiféré sur les exportations. Le métal est présenté comme indispensable à la transition énergétique. On le surnomme « le pétrole du XXIe siècle ».

 

Sources RFI

 

Publié dans Amérique Latine

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