Manifestations monstres en Argentine contre les réformes néolibérales du nouveau gouvernement

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Manifestations monstres en Argentine contre les réformes néolibérales du nouveau gouvernement

Des centaines de milliers d’Argentins ont manifesté le 24 janvier dans tout le pays pour protester contre l'avalanche de mesures néolibérales projetées par président argentin Javier Milei. Ces manifestations de masse se déroulaient en appui à la grève nationale. Les principales centrales syndicales d'Argentine appelaient à débrayer et à manifester contre la politique néolibérale de Javier Milei. L’avalanche de ces réformes a provoqué un vaste mouvement de contestation citoyen, qui utilise le fracas des casseroles pour faire entendre sa colère.

 

Dans la soirée le bruit métallique de casseroles a résonné dans Buenos Aires. Bientôt le bruit s'est transformé en vacarme : ils sont des centaines à participer à ce « cacerolazo », ce concert de casseroles : « Nous protestons contre les mesures du gouvernement, car ils sont en train de démanteler presque 150 ans d’acquis sociaux. »

 

Sur la place du Congrès pleine à craquer, les manifestants d’affluent à grands renforts de banderoles. Helena, étudiante de 21 ans, brandit une pancarte représentant une tronçonneuse en train de découper la Constitution argentine : « Je ne suis pas d’accord avec les mesures du gouvernement, ni sur le fond, ni sur la forme. C’est une atteinte à la démocratie. Je pense que l’État a un rôle à jouer, et ce gouvernement représente tout le contraire. »

 

Helena fait référence à la dérégulation massive de l’économie mise en route par Javier Milei. Après avoir abrogé plus de 300 normes et lois par décret, il a envoyé au Parlement un méga-projet de loi de plus de 600 articles, la « loi omnibus ». Droits du travail, calcul des retraites, éducation, santé... : le texte affecte quasiment tous les aspects des sphères publique et privée s’inquiète Victor Hugo Freitas, 36 ans : « Je suis venu manifester pour défendre les acquis sociaux, pour mes parents, qui sont à la retraite et qui sont de plus en plus précarisés, pour l’éducation… Je viens pour défendre mes droits mais aussi ceux des autres. »

 

Devant le Congrès, la foule chante : « La patrie n’est pas à vendre », en référence à la privatisation de 40 entreprises publiques prévue par la « loi omnibus » soumise au vote des députés prochainement.

 

Le 20 décembre, Javier Milei annonçait qu’il venait de signer un décret de dérégulation massive de l’économie. En tout, plus de 300 normes et lois portant entre autres sur le droit du travail, l’encadrement des prix, ou encore le commerce extérieur sont modifiés ou abrogés. Myriam Godoy, avocate, se souvient de sa réaction ce soir-là : « Quand le président Milei a annoncé son décret, j’ai senti la rage en moi. Je suis d’abord sortie à mon balcon pour battre la casserole, et j’ai entendu quelqu’un qui criait et qui faisait la même chose, donc je suis sortie dans la rue spontanément. » 

 

Depuis un mois, la même scène se répète dans la capitale argentine, avec des milliers de personnes qui convergent vers le Congrès au rythme des casseroles. Depuis cette première manifestation spontanée, des assemblées citoyennes se sont organisées dans les quartiers, et les cacerolazos se répètent chaque semaine, explique Carla, enseignante : « L’assemblée de la place Almagro se réunit tous les mardis, et les mercredis, nous faisons un cacerolazo ici. C’est surprenant de voir comme cette tradition refait surface. Alors que le peuple argentin semblait endormi, nous nous sommes immédiatement organisés en assemblées et nous sommes sortis faire du bruit. »

 

Cette loi pour privatiser 41 entreprises publiques, ressemble à s’y méprendre aux politiques néolibérales appliquées en Argentine dans les années 1990 : « C’est une nouvelle avancée du néolibéralisme. On a déjà connu les privatisations dans les années 1990, et on sait déjà comment tout cela se finit ! » Très très mal pour le peuple argentin et l'Argentine qui a été considérablement affaibli et mise sous la domination de la finance et des multinationales.

 

Sources RFI

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