Une Fête de l’Humanité très politique...

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Opération « Robin des bois » sur les prix de l’énergie, appel à rassemblement devant les préfectures face à la vie chère, urgence sociale et environnementale, réforme de la police…

 

La Fête de l'Humanité n’a pas manqué de propositions de lutte pour changer la France et le monde, même si la gauche s’est de nouveau opposée sur les scrutins à venir.

 

Qui pourrait encore prétendre que les jeunes ne s’intéressent qu’aux concerts ? Il fallait voir cette Agora de l’Humanité débordant d’étudiants et de jeunes travailleurs venus écouter la nouvelle secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, ou le grand face-à-face entre le dirigeant communiste Fabien Roussel et l’ancien premier ministre Édouard Philippe.

 

La Fête de l’Humanité a joué, cette année encore, son rôle d’université populaire et de tremplin de la politisation.

 

Le PCF se réjouit d’un « très bon cru » en termes d’adhésions pour cette édition. Comme Tom, 18 ans et étudiant en droit : « J’ai adhéré sur le stand national du PCF. J’ai hésité entre les communistes et la FI, mais l’affaire Quatennens et l’idée de la FI de partir avec Ségolène Royal aux européennes m’ont permis de trancher. »

 

« Robins des bois » et préfectures

 

Et l’opération « Robin des bois » de Fabien Roussel n’est pas pour déplaire à ce nouvel adhérent. Le secrétaire national du PCF appelle à se rebiffer contre l’inflation lors de son meeting. Avec la CGT, il invite à « passer en heures creuses un hôpital, une école », pour lutter contre la hausse des prix de l’énergie, puis il prône un grand « plan national pour les salaires ».

 

Faute que quoi, si le pouvoir reste sourd, il encourage les Français, comme il l’avait fait dans l’Humanité, « à envahir pacifiquement les préfectures s’il le faut ». « Les Français ne se laisseront pas plumer comme de la volaille », a-t-il lancé.

 

Le dirigeant communiste ne répondra pas à la charge de Mélenchon, se concentrant sur ce qu’il estime être la « France du bon sens », celle qui taxe les superprofits, rétablit l’ISF, baisse les impôts sur le carburant et porte à 6 % le budget de l’État consacré à la transition écologique, comme recommandé par le Giec. Et s’en prend au 49.3 : « Je le supprimerais si j’étais en responsabilité », a défié Fabien Roussel, opposé à Édouard Philippe dans l’Agora dimanche.

 

La question de l'union était aussi présente

 

Aux européennes de 2024, les écologistes veulent partir seuls et les socialistes prennent peu à peu le même chemin. Sans surprise, la question d’une liste unitaire pour les européennes 2024, a refait surface à la Fête. Des personnes ont interpelé Fabien Roussel, lors du déjeuner de presse du PCF, alors que le communiste Léon Deffontaines, chef de file pour le scrutin européen, a déjà son portrait imprimé sur les affiches.

 

« Si nous voulons gagner la bataille culturelle, il faut mettre les idées en avant. Or, communistes et écologistes, nous n’avons pas les mêmes idées, je regrette, sur l’agriculture, sur l’industrie, sur le fédéralisme », argue Fabien Roussel rappellant qu’il s’agit d’un scrutin proportionnel.

 

À l’Agora, lors du débat sur la reconquête de l’hégémonie culturelle à gauche, la question de l'union s'invite. Il y est normalement question d’imposer un tempo de gauche dans un agenda médiatique saturé par la droite et son extrême. Les échanges démarrent autour de la nécessité de pousser la question sociale, « pour sortir des débats pathétiques comme l’abaya ou l’uniforme à l’école, martèle Ian Brossat, porte-parole du PCF. Si on suit les polémiques lancées par l’extrême droite, on tombe dans la boue ».

 

Ian Brossat rajoute : « C’est facile de dire unité, unité pour se faire applaudir. » Le communiste poursuit : « Aux dernières législatives, elle ne nous a pas permis de gagner ni d’éviter 90 députés RN. L’union est nécessaire mais pas suffisante. »

 

En attendant, que ferait une gauche de gouvernement ? Lors d’une séance fictive de l’Assemblée nationale, quatre députés de gauche et écologiste ont défendu leurs projets de loi devant le public, qui les a adoptés à main levée dans la joie, preuve que des réformes heureuses et utiles sont possibles. 

 

Pierre Dharréville (PCF) a ainsi relevé le Smic et instauré une échelle mobile des salaires, en plus de sacraliser l’égalité salariale femmes-hommes, grâce à un texte intitulé : « Pour le respect de l’humain au travail ». Une députée France Insoumise a fait adopter une réforme de la police. avec l'abrogation du « permis de tuer » de la loi Cazeneuve de 2017, l'interdiction des contrôles au faciès, la refondation de l’IGPN, l'instauration d’une police de proximité et amélioration de la formation des policiers. Cyrielle Chatelain (EELV) s’est attaquée aux énergies fossiles et aux majors, qui ont réalisé 200 milliards de dollars de bénéfices cette année.

 

En résumé, la Fête de l'Humanité 2023 était très politique

 

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