Gaza : Agir pour une extension de la trêve !

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

La trêve de 4 jours se poursuit avec le respect des engagements pris de part et d'autre. 50 otages détenus par le Hamas libérés et 150 détenus libérés par Israël, accès aux camions humanitaires pour approvisionner les gazouis-es en nourriture, eau, médicaments et produits de première nécessité ou utiles aux hôpitaux.

 

Le soulagement des familles des otages libérés s’est accompagné d’une pression pour le retour de tous les détenus. Les proches des prisonniers palestiniens ont été mis en garde par Tel-Aviv contre toute manifestation de joie. Les discussions se poursuivent pour une suspension des bombardements israéliens de quatre jours supplémentaires.

 

Ils ont l'air hagards et expriment un soulagement mesuré à la hauteur des étreintes qui n’en finissent plus. La libération de 41 premiers otages israéliens et étrangers ce week-end, va permettre aux familles de se reconstruire et fait figure d’appel à étendre la trêve au-delà des 4 jours.

 

Treize autres personnes ont été libérées ce dimanche. Les premières libérations se sont accompagnées d’injonctions au gouvernement à ramener tous les otages. « Il est important pour moi de noter que nous ne faisons pas la fête aujourd’hui », a tempéré Roy Zichri Munder malgré le retour de son frère âgé d’à peine 9 ans.

 

Des milliers de personnes rassemblées à Tel-Aviv pour maintenir la pression sur le gouvernement israélien

 

En dépit de l’incompatibilité entre l’objectif d’éradication du Hamas, les moyens militaires colossaux déployés et la libération de tous les otages, Benny Gantz, membre du gouvernement d’extrême droite, a toutefois continué à lier les deux buts : « Je tiens à rassurer les familles de tous les otages : nous n’arrêterons pas, nous reprendrons les efforts et l’action militaire à Gaza pour récupérer les otages et rétablir la dissuasion. »

 

Samedi soir, 100 000 Israéliens se sont rassemblés aux abords du musée d’Art de Tel-Aviv – renommée place des Otages – pour maintenir la pression sur le gouvernement.

 

Côté palestinien, ce sont 78 prisonniers – des femmes et des adolescents de moins de 19 ans rassemblés à la prison d’Ofer avant d’être transportés par la Croix-Rouge – qui ont recouvré leur liberté. La police israélienne a toutefois mis en garde contre toute manifestation de joie et a pris les devants en effectuant une visite qui ne devait rien à la courtoisie aux familles des anciens détenus de Jérusalem-Est.

 

C’est cependant une victoire symbolique pour le Hamas, qui parvient à faire libérer des Palestiniens qui ne sont pas issus de ses rangs mais sont retenus parfois arbitrairement dans les geôles israéliennes depuis plusieurs années. Si 3 000 citoyens palestiniens ont été arrêtés depuis le 7 octobre, ce sont 8 400 personnes qui seraient détenues au total !

 

« Les Israéliens pensaient pouvoir libérer les otages en détruisant et tuant comme jamais. Ils disaient qu’ils n’accepteraient pas de cessez-le-feu. Mais, au bout de près de 50 jours, ils ont été obligés d’accepter une trêve à nos conditions », s’est félicité le chef du bureau politique du mouvement islamiste. Une position qui explique les détours sémantiques par lesquels est passé Tel-Aviv pour décrire une cessation « tactique » des combats de peur que la trêve n’apparaisse comme un aveu de faiblesse ou un signal de conciliation.

 

Dans la bande de Gaza, 248 camions d’aide humanitaire ont été acheminés, dont 61 chargés de matériel médical, de nourriture et d’eau, alors qu’Israël poursuit son blocus. Onze ambulances, trois cars et un véhicule à plateau ont en outre été livrés à l’hôpital Al-Shifa, « pour aider aux évacuations », précise l’agence des Nations unies chargée de la coordination humanitaire (Ocha).

 

La trêve au cœur de l’enclave palestinienne a également donné lieu à des images poignantes sur les réseaux sociaux d’enfants s’émerveillant que le fracas des bombes ait laissé place au silence. « J’espère que, pendant cette trêve, les choses seront réglées, et que la trêve soit permanente. Par dieu, la vie est belle comme ça ! » adjure l’un d’entre eux sur Instagram après avoir souffert pendant 49 jours sous les bombardements israéliens. 

 

Sur 2,4 millions de Gazaouis, on compte 1,7 million de déplacés. Nombreux sont les habitants qui ont voulu profiter de l’arrêt des combats pour récupérer quelques affaires ou vérifier l’état de leur habitation. Malgré l’accord, l’armée israélienne a tiré sur la foule qui, massée dans le sud de la bande de Gaza, tentait de regagner la partie septentrionale. Deux Palestiniens sont morts. Tous n’ont pu que constater l’ampleur des destructions. En surplomb de ce monde de gravats, des snipers tirent parfois comme pour rappeler qui reste le maître de la situation.

 

Une trêve fragile mais à prolonger...

 

La trêve apparaît d’autant plus fragile qu'Israël ne respecte pas la livraison d’aide à la partie septentrionale de la bande de Gaza qui doit impérativement passer par Israël étant donné que son armée a coupé le territoire occupé en deux. Des camions ont pu pénétrer grâce à l’appui de négociateurs égyptiens. Autre point d’achoppement : le survol persistant de drones israéliens, enfin le Hamas accuse Tel-Aviv de ne pas respecter « le principe d’ancienneté dans la libération des prisonniers palestiniens ».

 

Joe Biden a estimé qu’il existe de « vraies chances » de prolonger la trêve négociée par l’intermédiaire du Qatar. Il a également renouvelé son « engagement à œuvrer pour une solution à deux États ».

 

En 2014, à l’issue d’une trêve négociée après quatre semaines de conflit dans la bande de Gaza, un déluge de feu s’était abattu sans distinction sur l’enclave, appelé « Bordure protectrice ». Ce dimanche, le premier ministre israélien, Netanyahou, a cette fois promis de continuer « jusqu’à la victoire ».

 

Sources : l'Humanité

Publié dans Moyen Orient, Paix

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article