Qui sont les prisonniers palestiniens ?

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Scène de joie à Ramallah samedi avec les prisonniers libérés. En tête : la prison d'Ofer entre Ramallah et Beitunia, en Cisjordanie.

Scène de joie à Ramallah samedi avec les prisonniers libérés. En tête : la prison d'Ofer entre Ramallah et Beitunia, en Cisjordanie.

Dans le cadre de la trêve négociée entre le Hamas et Israël, il est convenu que pour un otage libéré par le Hamas, 3 prisonniers palestiniens détenus par Israël seront libérés. A l'issue des quatre jours de trêve, 50 otages israéliens au total seront libérés et 150 détenus palestiniens.

 

Israël aurait publié une liste de 300 prisonniers palestiniens susceptible d'être libérés dans le cadre de cet accord mais le Hamas n'était pas satisfait car les noms livrés par Israël concernaient des personnes ne correspondant pas aux critères retenus en commun. Les discussions se poursuivaient chaque jour. 

 

Certains dans les radios et télés se sont offusqués de cet accord le jugeant déséquilibré. Encore faut-il connaitre la situation des prisonniers palestiniens et leur nombre.

 

En mai 2023, Israël détenait 4900 prisonniers palestiniens dont 1014 prisonniers administratifs

 

En mai 2023, l’ONG Addameer dénombrait 4900 prisonniers politiques palestiniens dont 32 femmes, 155 mineurs, quatre membres du Conseil législatif palestinien, 1014 prisonniers administratif, 300 prisonniers de Jérusalem, 200 de Gaza, 100 prisonniers palestiniens d’Israël. 544 prisonniers purgeaient des peines de prison à perpétuité.

 

Sur l’année 2022, 7000 Palestiniens ont été emprisonnées, dont 172 femmes, 882 mineurs et 2409 détentions administratives. En avril 2022, l’ONG palestinienne Addameer dénombrait le pic le plus élevé d’arrestations, avec 1128 arrestations. Ces détentions arbitraires et ces violences constituent un élément clé de l’occupation israélienne.

 

La négligence médicale est courante dans les prisons israéliennes. En 2018, le Prisoners’ Centre for Studies publiait le chiffre de 12 % de prisonniers souffrant d’hypertension. En décembre 2022, le nombre de prisonniers palestiniens morts en prison depuis 1967 atteignait 233, dont 74 morts imputables à des négligences médicales. A la même date, Addameer dénombrait environ 600 prisonniers palestiniens atteints de maladies, avec plus de 200 souffrant de maladies chroniques et 24 ayant été diagnostiqués d’un cancer et d’autres maladies graves.

 

En 2021, le nombre de Palestiniens qui ont été emprisonnés par les autorités israéliennes depuis 1967 était de 850 000. Ils ont été un million depuis 1948 et 10 000 depuis 2015 à passer dans les prisons israéliennes. Presque toutes les familles palestiniennes ont des membres qui ont subi des peines d’emprisonnement.

 

La détention administrative

 

La détention administrative est une procédure qui permet à l’armée israélienne de détenir une personne pour une période de 6 mois maximum, renouvelable de manière indéfinie, sans inculpation ni procès, plaçant les individus dans une situation de détresse psychologique et d’impuissance. Il s'agit en fait de véritables otages détenus à des fins répressives par les autorités israéliennes.

 

En mars 2023, Addameer et Al-Haq ont publié un rapport dans lequel ils soulignent le nombre de 967 détenus administratifs, dont 5 enfants pour une période indéterminée. Durant cette détention, leur avocat n’a pas accès à leur dossier et la communication avec ce dernier et leur famille est très restreinte.

 

Mineurs prisonniers

 

Selon l’ONG palestinienne Defense for Children International – Palestine, en moyenne 500 à 700 mineurs palestiniens sont poursuivis chaque année devant les tribunaux militaires par les forces israéliennes.

 

En mars 2023, 10 enfants (12-17 ans) étaient en détention administrative (sous les mêmes conditions que celles des adultes) dans les prisons israéliennes, et plus largement 151 enfants de 12 à 17 étaient détenus en mars 2023 par l’armée israélienne, dont 19 enfants de 12 à 15 ans. De plus, en janvier 2023, 168 enfants étaient détenus pour des raisons de « sécurité ».

 

Ces chiffres ne reflètent cependant pas la situation globale des mineurs palestiniens et les persécutions récurrentes à leur encontre. Ils peuvent en effet être détenus et interrogés pendant quelques heures ou plusieurs jours, puis relâchés. De ce fait, de nombreuses arrestations ne sont pas documentées.

 

Par ailleurs, ils sont régulièrement utilisés en tant que boucliers humains et/ou subissent les violences des colons. Ainsi, depuis l’an 2000, les autorités israéliennes ont détenu, interrogé et poursuivi environ 13 000 enfants palestiniens. Plus précisément, entre janvier 2016 et décembre 2021, 85 % des enfants arrêtés n’étaient pas informés de la raison de leur arrestation.

 

Un système carcéral injuste

 

On compte quatre centres d’interrogatoire, trois centres de détention et 18 prisons dans lesquels sont détenus les prisonniers palestiniens. A l’exception de la prison d’Ofer (Cisjordanie), toutes les prisons sont situées en Israël, en violation du droit international.

 

Deux tribunaux militaires israéliens sont présents en Cisjordanie, à Salem (au nord) et Ofer (près de Ramallah). La très large majorité des condamnations résulte du « plaider coupable » (l’accusé doit plaider coupable pour que la peine requise par le procureur soit réduite). Un prisonnier peut être détenu pendant 90 jours sans voir un avocat, période qui peut être étendue une fois, soit 180 jours au total.

 

Face aux nombreuses violations des droits des prisonniers et à l’arbitraire de leur emprisonnement, 1 300 prisonniers palestiniens ont mené une grève de la faim le 17 avril 2017, pendant plus d’un mois. Un tel mouvement était néanmoins inédit depuis 2013. À la suite d’un accord visant l’amélioration des conditions de vie des détenus, ceux-ci ont mis fin à leur grève au bout de 42 jours.

 

Sources le site Addameer

Publié dans Moyen Orient, Paix

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