En Israël, Netanyahou est conspué par les manifestants !

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

 

Des milliers de citoyens ont appelé à la démission un 1er ministre davantage préoccupé de prolonger la guerre à Gaza pour s’accrocher au pouvoir que de négocier la libération des otages.

 

Élections ! », « Netanyahou doit partir ! », « Ramenez (les otages) maintenant ! » Plusieurs milliers de manifestants ont défilé pendant deux jours, samedi et dimanche, autour du siège de la Knesset, à Jérusalem, pour exiger la démission du premier ministre israélien.

 

Ces rassemblements se sont déroulés dans un climat exacerbé de tension et de colère, la police faisant usage de canons à eau pour disperser les manifestants. Ce qui illustre le degré de ras-le-bol d’une partie de l‘opinion publique à l’égard du chef du gouvernement israélien, à la tête d’une coalition composée de la droite et l’extrême droite, et soupçonné de jouer une prolongation de la guerre à Gaza pour rester en place.

 

Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, à la tête du parti de centre-droit Yesh Atid, qui réussit à chasser momentanément Benyamin Netanyahou de son poste de premier ministre en prenant la tête d’une éphémère coalition regroupant plusieurs partis allant de la droite à la gauche social-démocrate, est monté au créneau devant les manifestants.

 

Il a accusé le premier ministre de ne pas se consacrer aux affaires qui comptent comme les otages ou la gestion de la guerre ou de l’économie. Car, lance-t-il, « il n’y a qu’une seule chose qui importe à Netanyahou : rester au pouvoir ».  « Il détruit les relations avec les Américains, détruit le système de sécurité, abandonne les otages ! » a-t-il fustigé.

 

Pas d’élections législatives en vue

 

Cette offensive politique peut-elle, combinée avec un renforcement des pressions internationales, avoir raison du premier ministre et de son terrible jusqu’au-boutisme dans la bande de Gaza ? Même si Netanyahou est une fois encore affectée, il est sans doute bien trop tôt pour en tirer une conclusion péremptoire quant à son avenir. 

 

D’ailleurs, au moment même de la seconde manifestation, ce dimanche 31 mars, il a répliqué sur un ton se voulant irréfutable : « Des élections maintenant, en pleine guerre, paralyseraient Israël pour au moins six mois. Elles paralyseraient les négociations pour la libération de nos otages (…), le premier à s’en féliciter serait le Hamas… »

 

Sur le terrain au même moment, l’armée israélienne continuait de pilonner la bande de Gaza, ajoutant près d’une centaine de morts civils au bilan déjà effroyable du conflit. Et une distribution d’aide alimentaire dans la ville, samedi, parmi des survivants en proie à la famine a tourné une nouvelle fois au drame faisant au moins cinq morts. Israël a également annoncé avoir retiré ses chars de l’hôpital Al-Shifa, assiégé depuis deux semaines. Le plus grand centre médical de l’enclave palestinienne n’est plus qu’un amas de ruines.

 

De son côté, le chef du Mossad – les services secrets israéliens – aurait fait savoir, selon ChannelNews, qu’un accord sur les otages ne serait possible que s’il y avait un compromis sur le retour de civils palestiniens dans le nord de la bande de Gaza. Pas sûr que cette condition, qui irait à rebours du nettoyage ethnique pratiqué de fait jusqu’ici par l’armée israélienne, soit considérée comme acceptable par les stratèges du Grand Israël, si nombreux au sein du cabinet Netanyahou.

 

Depuis le 26 janvier, date à laquelle la Cour internationale de justice (CIJ) prévenait d’un « risque » de génocide et intimait à Israël de ne pas commettre d’actes génocidaires, « les conditions désastreuses dans lesquelles vivent les Palestiniens de la bande de Gaza se sont encore détériorées, en particulier au vu de la privation prolongée et généralisée de nourriture et d’autres produits de première nécessité à laquelle ceux-ci sont soumis », estime la plus haute juridiction des Nations unies.

 

Les juges ont ainsi ordonné jeudi 28 mars à Israël d’assurer « une aide humanitaire de toute urgence » à la bande de Gaza assiégée, demandant à Tel-Aviv de « veiller sans délai » à ce que soit assurée « sans restriction et à grande échelle, la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l’aide humanitaire requise de toute urgence ».

 

Pendant ce temps, et malgré le vote du Conseil de sécurité de l’ONU appelant à un cessez-le-feu à Gaza, l’armée israélienne continue ses bombardements sur le territoire palestinien.

 

Jeudi 28 mars, dans la matinée, le ministère de la Santé du Hamas a dressé un 1er bilan d’au moins 66 morts au cours de la nuit, dus à des frappes aériennes. Lundi 25 mars, Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens, affirmait dans un rapport qu’il « existe des motifs raisonnables » de croire qu’Israël a commis des « actes de génocide », évoquant même un « nettoyage ethnique ».

 

Article de Bruno Odent et Théo Bourrieau  Article publiés dans l'Humanité

Publié dans Moyen Orient, Paix, Israël

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