Le "chouchou" de Macron n'est pas efficace ! Uber a perdu près de trois milliards de dollars en 2016

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

Après les controverses, le patron d’Uber cherche un bras droit

Après les controverses, le patron d’Uber cherche un bras droit

C’est une première. Vendredi​ 14 avril, Uber a dévoilé ses résultats financiers pour l’année 2016. Des résultats partiels, avant tout destinés à rassurer les salariés après la multiplication des polémiques qui a provoqué une vague de départs – n’étant pas cotée en Bourse, la plate-forme américaine de voitures avec chauffeur n’est en effet soumise à aucune obligation.

Sans surprise, ces chiffres font apparaître une croissance rapide de l’activité. Mais aussi des pertes toujours très élevées.

L’ACTIVITÉ DOUBLE 

L’an passé, les clients d’Uber ont dépensé 20 milliards de dollars sur la plate-forme. C’est plus du double par rapport à 2015. Et six fois plus qu’en 2014. Cette croissance se poursuit: entre le troisième et le quatrième trimestre 2016, les revenus bruts d’Uber ont progressé de 28%.

Le chiffre d’affaires net, c’est à dire après le versement de la part revenant aux chauffeurs, suit la même tendance. Il s’est élevé à 6,5 milliards de dollars en 2016. Et il a grimpé de 74% entre le troisième et le quatrième trimestre.

Cette hausse doit cependant être relativisée en raison des méthodes comptables utilisées par Uber. Pour un trajet classique, la société enregistre simplement comme recette les commissions​ qu’elle prélève. Mais cela n’est pas le cas pour les courses partagées avec d’autres clients. Elle comptabilise alors l’intégralité du prix payé dans son chiffre d’affaires, alors même qu’une partie de cette somme est reversée aux chauffeurs. Cela revient donc à augmenter artificiellement ses performances.

AU MOINS 2,8 MILLIARDS DE PERTES

Pour financer son développement, Uber continue d’afficher des pertes massives.

La société indique avoir accusé un déficit de 2,8 milliards de dollars en 2016. Cette perte ne prend cependant pas en compte le milliard de dollars englouti en Chine l’an passé – en août, Uber a jeté l’éponge, vendant ses activités chinoises à son rival Didi Chuxing. En outre, le calcul a été effectué sur une base ajustée: de nombreuses dépenses ne sont ainsi pas comptabilisées, notamment la rémunération en actions des salariés.

Si la plate-forme perd autant d’argent, c’est parce qu’elle subventionne massivement son activité dans certains pays, où le prix payé par ses clients est inférieur à la somme versée aux chauffeurs. Son objectif: afficher des tarifs inférieurs à la concurrence, tout en n’abaissant pas trop fortement les revenus de ses chauffeurs. En outre, Uber multiplie les opérations promotionnelles et les campagnes de recrutement. Et l’entreprise investit également dans d’autres projets, comme les voitures sans conducteur.

MULTIPLES DÉPARTS

Depuis son lancement en 2010, Uber a perdu plus de 8 milliards de dollars, un niveau inédit pour une start-up technologique. Mais la société fondée et dirigée par Travis Kalanick peut se le permettre. Elle parvient régulièrement à lever d’importantes sommes auprès d’investisseurs, malgré sa valorisation de 68 milliards de dollars. Elle dispose ainsi de 7 milliards de dollars de trésorerie. Sans compter une facilité de crédit de 2,3 milliards. De quoi lui permettre de poursuivre sa coûteuse stratégie.

La publication de ces données intervient alors qu’Uber traverse une passe compliquée. Autrefois, rouleau compresseur que rien ne semblait pouvoir arrêter, l’entreprise vacille.

Son image de marque est durablement écornée par diverses polémiques. Et M. Kalanick fragilisé en raison de son manque de leadership. La multiplication des affaires risque désormais de compliquer sa tâche pour retenir ses employés ou attirer les meilleurs ingénieurs. Ces dernières semaines, les départs se sont multipliés.

Publié dans Economie

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