Argentine : Macri affronte une forte mobilisation et un mouvement pro-IVG tenace.

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

100 000 personnes le 21 février en Argentine

100 000 personnes le 21 février en Argentine


Debout sur une scène Hugo Moyano s'est montré offensif et dur à l'encontre de Mauricio Macri
le Président Argentin qui mène depuis 2 ans des réformes ultralibérales violentes comme on en voit partout où les libéraux sont au pouvoir, en Amérique Latine comme au Brésil ou au Mexique et en Europe comme en France, en Espagne ou en Allemagne. 

Le Camioneros, puissant syndicat de camionneurs, a réussi son pari : cette manifestation contre les mesures d'austérité du gouvernement libéral a rassemblé plus de 100 000 personnes le 21 février.

Une marche qui intervient pour exprimer un profond mécontentement des travailleurs argentins, dans un climat social très tendu du fait que le pouvoir d'achat est en chute libre avec une inflation supérieure à 24% en 2017. Les négociations avec sont entamées, les propositions patronales sont loin d'être à la hauteur provoquant la colère des travailleurs.

Plusieurs syndicats avaient refusé de participer à la mobilisation. Hugo Moyano, figure très controversée dans le pays, a des démélés avec la justice, même s'il rappelle n'avoir été mis en examen dans aucun dossier. « Je n'ai pas peur qu'on me mette en prison […], je n'ai pas peur qu'on me tue ! » s'est-il exclamé devant ses partisans.

Lundi, c'est devant le Congrès que s'est manifestée une autre manifestation a donné du tonus au mouvement social : plusieurs milliers de femmes ont brandi leurs foulards verts, symbole de la Campagne nationale pour le droit à l'avortement libre. Les militantes et les militants ont annoncé que, pour la septième année consécutive, ils présenteraient un texte de loi en faveur de l'interruption volontaire de grossesse.

En Argentine,l'IVG n'est permise qu'en cas de viol ou de danger pour la santé - physique ou mentale - de la femme. Une « hypocrisie », dénonce Analía, médecin généraliste, foulard vert autour du cou, alors qu'on estime que près d'un demi- million d'avortements clandestins ont lieu chaque année et que « les praticiens compréhensifs en viennent à diagnostiquer de fausses maladies à leurs patientes pour leur permettre de bénéficier d'un avortement 'légal' ».

La mobilisation de lundi laisse espérer au mouvement féministe argentin que le sujet de l'avortement sera enfin débattu au sein du Congrès. Quant à une légalisation, « c e serait une autre affaire, estime Marta, une octogénaire militante. Quand bien même le Parlement approuverait [l'IVG], rien n'empêcherait Macri de mettre son veto ! ».
 

Publié dans Amérique Latine

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