Macron veut durcir les conditions des retraités et des futurs retraités

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Macron veut durcir les conditions des retraités et des futurs retraités
Le Conseil d’orientation des retraites (COR) remet au Premier ministre, un rapport commandé par ce dernier sur le déficit des régimes de retraites en 2025-2030. D’après les informations que nous avons pu recueillir, ce rapport prévoit un déficit des régimes de retraites allant de 0,3 % à 0,7 % de PIB. Ces chiffres sont en réalité similaires à ceux contenus dans le rapport de juin 2019.
 
Ce rapport n’apporte aucun élément nouveau susceptible de justifier de nouvelles mesures régressives. Il apparaît comme une stricte opération de communication.

Un déficit organisé pour justifier une dégradation des retraites pour toutes et tous
Ce déficit est tout d’abord construit de toutes pièces. Le COR lui-même souligne que « le solde financier du système de retraite […] dépend de manière cruciale de la convention [comptable] retenue. » Il acte, ainsi, que « la part des ressources consacrées au système de retraite dans le PIB diminue sur la période de projection. »

Ce déficit est mis en scène pour présenter des scénarios permettant, par divers moyens, d’augmenter l’âge effectif de départ en retraite et/ou de baisser le niveau des pensions.

Alors que le gouvernement prétendait épargner les générations antérieures à 1963, il apparaît désormais qu’elles seront touchées, au même titre que les autres, par des baisses du niveau des pensions présentées dans le rapport du COR à la demande du Premier ministre.

Quel que soit notre régime ou notre âge, nous serons bien toutes et tous concerné·e·s par cette réforme des retraites.

Pourtant, le COR note que les réserves du système de retraite sont évaluées à 5,6 % PIB, largement suffisantes donc pour passer le cap de 2025. De plus, le COR est bien obligé de reconnaître que l’équilibre financier pourrait facilement être atteint par une hausse modeste des cotisations : en moyenne, 1 point de cotisation supplémentaire à l’horizon 2025 !

Même en se basant sur les évaluations de déficit du rapport, la situation, on le voit, n’a rien de dramatique.

Une baisse programmée du niveau des pensions

La baisse généralisée du niveau des pensions qui s’annonce est la conséquence logique du choix du gouvernement, fondamental mais jamais discuté, de plafonner les dépenses de retraites, au maximum, à leur niveau actuel (13,8 % du PIB). La proportion de retraité·e·s dans la population augmentant, c’est leur appauvrissement qui est ainsi programmé!

La capitalisation deviendrait ainsi, dans cette logique, un complément indispensable pour les générations les plus jeunes… pour celles et ceux qui en auraient les moyens.

Cette baisse du niveau des pensions, déjà programmée par les « réformes » passées, serait encore aggravée si le projet de système par points était mis en œuvre. Il diminuerait, en effet, automatiquement le taux de remplacement (pension/salaire) pour toute augmentation de l’espérance de vie.

Les retraites et les retraité·e·s des générations à venir deviendraient, ainsi, une variable d’ajustement des finances publiques.

Remettre en cause ce dogme du plafonnement des dépenses de retraites est donc une nécessité pour éviter la dégradation de nos retraites. Les solutions de financement ne manquent pas (voir l'encadré 2).

Le choix d’une société solidaire

Derrière la question des retraites, il y a un choix de société. Nous voulons une société où la notion de solidarité intergénérationnelle ne soit pas un vain mot, une société où nous ne serons pas obligé·e·s de travailler jusqu’à n’en plus pouvoir pour le plus grand bénéfice des actionnaires, une société qui en finisse avec le chômage et la précarité.

C’est aussi cela qui se joue dans ce combat pour des retraites dignes. Le fatalisme n’est pas de mise, des solutions existent, à condition de construire les rapports de forces nécessaires pour les imposer.

C’est pourquoi l’appel à la grève et aux manifestations à partir du 5 décembre est décisif et nous appelons à le suivre massivement.
 
Paris, le 20 novembre 2019

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