Opposée à la fusion Oullins-Pierre-Bénite, Mireille Domenech-Diana répond aux question du Progrès

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

L'ancienne Maire de Pierre-Bénite ne voit « aucun intérêt pour la population » à ce projet de fusion. Elle s'explique.

 

Que pensez-vous de ce projet de fusion ?
 

M.D-D : Je suis fortement contre. En premier lieu, c’est un déni de démocratie. Deux maires et un petit groupe de politiciens qui décident, entre eux, de la vie de plus de 30 000 personnes ? Alors même qu’aucun des deux maires n’avait fait campagne sur cette fusion en 2020 ? Pour ce type de projet, il faut d’abord en parler aux élus et aux habitants. Il faut un référendum, mais que la population dispose de tous les éléments. Les gens sont attachés à leur commune. Les 150 ans de Pierre-Bénite ont été fêtés récemment, un livre a été édité, il y a eu une exposition, des débats...
 

Quelles embûches principales y voyez-vous ?

 

M. D-D : Si Pierre-Bénite a demandé la séparation en 1869, c’est que ses habitants considéraient leur hameau comme délaissé par rapport à Oullins. Pierre-Bénite, grâce à l’installation d’Arkema en 1904, a pu se développer sans avoir d’impôts trop élevés. C’est une ville peu endettée, nous n’avons pas contracté d’emprunts toxiques. D’un point de vue des finances la fusion fera augmenter les impôts des Pierre-Bénitains. Au niveau du personnel communal, nous avons fait des choix de gestion municipale, et non pas d’externalisation. Des choix aussi de proximité des élus et des équipes avec la population et pour cela, il faut des agents. A Oullins, le nombre d’employés municipaux est quasiment la moitié moins rapporté à la population. La fusion va réduire le nombre d’élus, éloigner les gens du centre de décision.

 

On nous annonce des économies d’échelle, des leviers pour de nouveaux investissements, y croyez-vous ?

 

M. D-D : Je n’y crois pas. Je ne suis pas opposée aux fusions de communes, mais pour les petites qui n’ont pas les moyens de s’équiper seules. Dans notre cas, Oullins et Pierre-Bénite ont déjà des équipements, et l’intercommunalité existe déjà. Avec Saint-Genis-Laval pour le cinéma, avec d’autres pour l’informatique, la pêche... Il n’y a pas besoin de fusionner pour que cela perdure. Et la chambre régionale des comptes a rendu un avis sur les fusions de régions. Le fait est qu’il n’y a pas d’économies réalisées. Pour les grosses entités, les équipements sont là, il faut bien du monde pour les faire tourner

 

Finances, effectifs municipaux, la fusion signerait-elle la fin de l’héritage communiste de la ville ?
 

M. D-D : Depuis 2014, beaucoup de choses ont changé, la vision est différente, notamment au niveau du personnel communal... La fusion risque effectivement d'accélérer les choses.

 

Quels points positifs envisageriez-vous avec cette fusion ?
 

M. D-D : Honnêtement, aucun. Je ne vois aucun intérêt pour la population, pour moi, c’est politique. Le refrain de la chanson de la commune est “Pierre-Bénite est bâtie sur la roche, Pierre-Bénite ne périra pas”. La fusion sera forcément une absorption, nous allons perdre en proximité et en moyen, et devenir un quartier d’Oullins.

Publié dans Pierre Bénite

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