Remaniement ou jeu de chaises musicales pour durcir encore la politique libérale !

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

 

Après quelques jours d'attente permettant aux médias de se préparer, le remaniement du gouvernement a été annoncé le 20 juillet. Il est sans surprise, c'est un jeu de chaises musicales qui vise à resserrer le clan autour de Macron pour durcir encore sa politique libérale qui fait tant de mal au pays et à son peuple.

 

À l'issue du 1er semestre 2023 marqué par la contestation massive contre la réforme des retraites, la crise du pouvoir d’achat ou la révolte des quartiers populaires à la suite de la mort de Nahel, Emmanuel Macron, au terme des 100 jours d'apaisement qu'il avait promis garde en réserve la cartouche politique d’un changement de premier ministre et opte pour un remaniement qui renforce son clan autour de lui.

 

Des ministères de poids avec deux grands services publics comme ceux de l’Éducation ou de la Santé, accueillent deux nouveaux ministres, mais la donne politique n’en ressort pas bouleversée.

 

« Ce ne sont jamais des moments très agréables », mais « il faut toujours les traverser avec le maximum de calme, d’esprit du collectif et de respect », avait enjoint aux siens Macron, mercredi soir devant les parlementaires de la majorité, sans manquer - une fois de plus - d’appeler à « l’unité » et au « dépassement politique ».

 

La veille, lors d'une garden-party à l’Élysée, il avait prévenu les ministres : « Nous aurons beaucoup de réformes décisives à conduire à la rentrée. Les choses ne seront pas simples car la vie politique française ne se simplifiera pas. ».

 

Parmi les présents, certains ont profité de leur dernière soirée dans les jardins présidentiels. Le ministre de l’Éducation national, Pap Ndiaye, objet de nombreuses critiques est remplacé par  Gabriel Attal. Sa mission ? Placer l’autorité au cœur du projet éducatif, tout un programme. En attendant, ce chantre de l'austérité quitte Bercy et les Comptes publics où il est relayé par le député  Thomas Cazenave.

 

À la Santé, François Braun laisse l'hôpital en crise. Il est remplacé par l’ ancien directeur de cabinet d’Élisabeth Borne, passé par la tête de l’ARS d’Île-de-France, Aurélien Rousseau .

 

À la Ville et au logement, Olivier Klein cède sa place pour le logement à Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, et pour la politique de la Ville à la productrice et députée marseillaise  Sabrina Agresti-Roubache  qui aura donc la charge du plan prévu suite aux révoltes de fin juin. 

 

Le Modem  Philippe Vigier occupera, lui, le ministère des Outre-mer en lieu et place de  Jean-François CarencoPrisca Thevenot va être nommée à la jeunesse et au service national universel (SNU) à la place de Sarah El Haïry, laquelle devient secrétaire d'Etat à la Biodiversité, détenu auparavant par Bérangère Couillard, qui devient secrétaire d'Etat à l'Egalité.

 

Le ministre des Solidarités Jean-Christophe Combe se voit, de son côté, évincé au profit de la présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, Aurore Bergé, "macroniste" de la première heure qui a défendu toutes mesures gouvernementales jusqu’à  envisager d’empêcher aux grèves de bloquer le pays au moment des mobilisations contre la réforme des retraites

 

Le député Renaissance de Paris Sylvain Maillard a déjà fait savoir qu’il se portait candidat pour lui succéder à la tête du groupe.

 

Quant à la ministre chargée du Handicap, Geneviève Darrieussecq, au gouvernement depuis 2017, elle est remplacée par Fadila Khattabi , jusque-là présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée et qui s’est elle aussi illustrée lors de la réforme des retraites en torpillant la proposition de loi d’abrogation du groupe Liot.

 

Macron et Élisabeth Borne ont remercié Marlène Schiappa, prise la main dans le pot de confiture, avec les conclusions accablantes de la commission d’enquête sénatoriale et l’enquête ouverte par le PNF. Selon Le Monde elle s’apprêterait à rejoindre le groupe Publicis. Elle n'est pas la seule membre du gouvernement inquiétée par la justice, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, poursuivi pour prise illégale d’intérêts, par contre ne devrait pas quitter pas son ministère.

 

Les piliers du gouvernement Borne – le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, celui de l’Intérieur Gérald Darmanin, ou encore le porte-parole du gouvernement Olivier Véran - sont reconduits.

 

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel jugeait peu avant ces annonces que « ce n’est pas le gouvernement qu’il faut remanier, c’est sa politique ». Dénonçant un exécutif « obsédé par la baisse de la dépense publique et soumis aux règles budgétaires européennes, (qui) s’apprête à réduire le budget de l’État de plus de 4 milliards d’euros en 2024 ». Il estime qu’il s’agit d’«  un casting sans relief » et d’«  un scénario écrit d’avance : faire les poches des travailleurs et remplir celles des grosses fortunes ». 

 

Fabien Roussel plaide pour un changement de cap : « Des propositions concrètes existent, je les ai avancées, l’indexation des salaires sur l’inflation, la sortie du marché de l’électricité pour retrouver la maîtrise des prix, la concentration des aides aux entreprises vers celles qui font le choix de l’emploi, de la formation et des salaires… »

 

Ainsi à la connaissance de ce remaniement, on constate que Macron et Borne n'élargissent pas l’espace politique du gouvernement. L'assemblée reste difficilement gouvernable. Macron ne dispose que d'une majorité relative incapable de voter à elle seule les lois. Les coups de 49/3 risquent de se multiplier.

 

On a la forte impression que le clan Macron est renforcé, signe d'une volonté à diriger le pays avec autoritarisme.

 

La CGT dénonce un « "entre-soi" au service de la politique macronienne de passage en force ». Le syndicat estime que le remaniement « démontre l’impasse dans laquelle s’est enfermé le président et son grand isolement » et que lors de son discours, le président de la République « persiste et réaffirme sa politique libérale autoritaire »

 

Pas d'illusion donc ! Austérité renforcée, casse des services publics, autoritarisme débridée vont être les trois mamelles de se gouvernement. Plus que jamais les mobilisations sont à l'ordre du jour pour faire vivre le projet communiste, le seul en capacité d'ouvrir une alternative transformatrice et une issue aux crises qui minent la société française.

Publié dans Politique nationale

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