Retour sur une journée d'horreurs en Israël et en Palestine... Il faut stopper l'engrenage des violences !

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Le Hamas palestinien a tiré des roquettes samedi matin depuis la bande de Gaza, faisant plusieurs morts en Israël et mettant fin à la trêve respectée depuis mai. La branche armée du Hamas qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, a annoncé avoir déclenché l'opération « déluge d'Al-Aqsa » contre Israël.

 

Depuis le début de l'année, les violences liées au conflit israélo-palestinien se sont intensifiées et ont déjà coûté la vie à au moins 247 Palestiniens et 33 Israéliens avant les événements de ce samedi.

 

« Nous sommes sur le point de remporter une grande victoire », a déclaré en fin de journée Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement palestinien Hamas « Trop c'est trop, le cycle des soulèvements et des révolutions dans le combat pour libérer notre terre et nos prisonniers […] dans les prisons (israéliennes) doit être mené à son terme », a-t-il déclaré dans une allocution télévisée diffusée par Al-Aqsa TV.

 

Israël a réagi. Yoav Gallant le ministre de la Défense a déclaré  « Le Hamas a fait une grave erreur ce matin en déclenchant une guerre contre l'Etat d'Israël ». Il a approuvé le rappel des réservistes. L'armée israélienne a bombardé la bande de Gaza aussitôt après le déclenchement de l'offensive militaire du Hamas. L'armée a confirmé que plusieurs « dizaines d'avions de combat étaient en train de frapper des cibles » du Hamas sur la bande de Gaza. L'armée israélienne est aussi engagées dans des combats au sol, contre des combattants du Hamas infiltrés à l'aide de parapentes par la mer et par la terre, selon l'armée israélienne.

 

Les forces d'opposition politiques qui mobilisent puissamment la société israélienne contre la réforme judiciaire et la politique de Netanyahou, (la 40ème manifestation se préparait ce samedi), et qui mobilise de nombreuses forces de police et militaires, ont décidé de  suspendre leur mouvement devant la gravité de la situation. Le Hamas a t-il bénéficié de cette fracture politique entre la société et les gestionnaires politiques d'extrême droite de l'Etat israélien ? La bataille pour la paix est essentielle mais la fracture est bel et bien là et il faudra bien que l'exécutif israélien l'entende.

 

Très rapidement, la France a condamné « avec la plus grande fermeté les attaques en cours contre Israël et sa population », après le tir de roquettes depuis la bande de Gaza. Selon le ministère des Affaires étrangères français. « La France exprime sa pleine solidarité avec Israël et les victimes de ces attaques. Elle réaffirme son rejet absolu du terrorisme et son attachement à la sécurité d'Israël ». La sécurité a été renforcée sur des lieux de cultes juifs et les écoles juives à Paris et sa banlieue, selon Gérald Darmanin.  "Nous avons déjà donné comme ordre aux préfets de protéger les lieux communautaires"  ajoutant qu'il n'y avait actuellement « aucune menace ». Emmanuel Macron s'est entretenu avec Isaac Herzog et Benyamin Netanyahou. « La France est solidaire d'Israël et des Israéliens, attachée à leur sécurité et à leur droit de se défendre », leur a dit Macron dans un message. Mais il n'a pas un mot sur le peuple palestinien !

 

L'Union européenne, plusieurs grandes capitales européennes ont « fermement condamné » samedi les attaques du Hamas et exprimé leur soutien à Israël. Le président turc Erdogan a exhorté les Israéliens et les Palestiniens à « agir de manière raisonnable, à éviter une escalade des violences et à s'abstenir d'agir impulsivement ce qui augmenterait les tensions ».

 

La Russie a exprimé sa « plus grande préoccupation ». « Nous appelons les parties palestinienne et israélienne à un cessez-le-feu immédiat, à renoncer à la violence et à faire preuve de la retenue nécessaire », a déclaré la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. Le 1er ministre indien Modi a déclaré que l'Inde était « solidaire d'Israël ». « Profondément choqué par les informations concernant l'attaque terroriste en Israël, »

 

Netanyahou a annoncé que le Hamas paierait "un prix sans précédent. Nous sommes en guerre, il ne s'agit pas d'une (simple) opération […] et nous allons gagner ".

 

En cours d'après-midi, il était recensé 150 israéliens tuées depuis le début de l'offensive du Hamas et des hommes armés se sont infiltrés dans des localités israéliennes, ont indiqué les services de secours. La Magen David Adom, équivalent israélien de la Croix Rouge, fait également état de « centaines de blessés ». Plus tôt, l'organisation avait appelé les habitants à donner leur sang face à l'afflux de blessés. Le ministère israélien de la Santé a fait état de 1100 blessés évacués vers les hôpitaux israéliens.

 

Au moins 232 palestiniens ont été tuées samedi dans la bande de Gaza par la flambée de violence provoquée par des frappes aériennes israéliennes de représailles, selon le ministère de la Santé du Hamas. Selon un décompte arrêté en milieu d'après-midi, on dénombre « é"é martyrs et 1700 personnes souffrant de divers types de blessures », indique le ministère du mouvement palestinien. Des frappes aériennes israéliennes ont détruit les trois immeubles de la « tour Palestine » dans le quartier Al-Rinal de la ville de Gaza, ont constaté des journalistes de l'AFP qui ont vu les trois tours de plus de dix étages s'écrouler l'une après l'autre.

 

Un conseiller militaire de l'ayatollah Ali Khamenei, a salué la « fière » offensive déclenchée par le Hamas contre Israël. « Nous soutenons cette fière opération 'déluge d'Al-Aqsa'et nous sommes sûrs que le front de la résistance la soutient également », a annoncé le général des Gardiens de la révolution, Yahya Rahim-Safavi. Le « front de la résistance » est le terme qui évoque les mouvements palestiniens, libanais, syriens et autres, proches de l'Iran et opposés à Israël.

 

Les Etats-Unis restent « fermement » aux côtés d'Israël et condamnent « sans équivoque » les attaques des « terroristes du Hamas » a affirmé samedi la Maison Blanche. Washington « condamne sans équivoque les attaques injustifiées par des terroristes du Hamas contre des civils israéliens » et le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan est en contact étroit avec les responsables israéliens. Le président américain Biden a mis en garde « toute partie hostile à Israël qui chercherait à tirer avantage de la situation ».

 

Le Brésil, qui assure la présidence du Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU), a annoncé qu'il convoquerait « une réunion d'urgence de l'organisation » pour aborder la situation entre Israël et Gaza. « Le gouvernement brésilien condamne la série de tirs et d'attaques perpétrés aujourd'hui en Israël à partir de la bande de Gaza », a affirmé le ministère des Affaires étrangères, appelant à « une retenue maximale » des parties au conflit pour « éviter l'escalade de la situation ».

 

De son côté, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé la communauté internationale à faire « des efforts diplomatiques pour éviter un élargissement de la conflagration ». Il s'est dit « profondément inquiet pour la population civile et appelle à la plus grande retenue ». Il a également souligné que « la violence ne peut pas fournir de solution au conflit et que seule une négociation menant à une solution à deux Etats permettra de parvenir à la paix », alors que les pourparlers sont au point mort depuis neuf ans entre Israël et l'Etat palestinien.

 

Samedi dans la soirée, le ministre israélien de l'Energie, Israël Katz, a annoncé avoir signé un décret ordonnant à la compagnie publique d'électricité de « cesser (sa) fourniture d'électricité à Gaza ». Les habitants de Gaza n'ont de l'électricité que 5 à 15 heures par jour, selon les données du Bureau du Quartette pour le Proche-Orient. La bande de Gaza importe habituellement jusqu'à 120 MW de la compagnie publique israélienne.

 

Dimanche matin, l'armée israélienne a frappé à l'aide d'un drone une "infrastructure terroriste du Hezbollah" libanais dans la zone frontière, après que le Hezbollah a dit revendiqué le tir d'"un grand nombre d'obus et de missiles guidés" sur le secteur contesté des Fermes de Chebaa, "en solidarité avec la résistance et le peuple palestiniens".

 

A suivre

 

Publié dans Moyen Orient, International

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