Face à une pollution grave et incontestable, les décisions de la préfète du Rhône sont inacceptables !

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

 

Le CAPIPSSOL a fait connaître son opinion sur les décisions prises par la préfète du Rhône cernant les PFAS. Nous la portons à la connaissance de nos lecteurs.

 

La politique des tout petits pas

 

Les « polluants éternels » dits PFAS présents dans le sud lyonnais continuent de nourrir l’angoisse et générer des colères qui sont loin de s’apaiser surtout quand la préfecture, dans une communication aux élus, déconseille la consommation de l’eau des puits, de l’eau pluviale, des fruits et légumes dans un rayon qu’elle limite à 500 mètres autour de l’usine Arkema à Pierre-Bénite.

 

18 mois après la révélation de cette pollution aux PFAS, études après études, le constat reste le même et nous voilà revenus au point de départ : la pollution est incontestable et grave. Elle provient des rejets des usines de la plateforme chimique de Pierre Bénite, qu’ils soient liquides (dans les eaux du Rhône) sous forme de vapeur d’eau puisque les eaux de pluie et les eaux de ruissellement sont polluées.

 

Pourquoi déconseiller certaines consommations dans un rayon limité à 500 mètres autour du point de production, alors que la zone impactée par la pollution est beaucoup plus large et s’étend sur plus de 25 communes. La préfecture pour justifier cette ineptie, dit vouloir attendre "une réflexion plus approfondie en termes de recommandations générales est menée concernant la zone supérieure à 500 mètres en lien avec les autorités nationales“.

 

Aux actes citoyens !

 

Parce que 18 mois après, il n’y a toujours pas d’interdiction d’utilisation des PFAS qui continuent d’être rejetés dans le Rhône et dans l’air. Il n’y a toujours pas d’étude des taux de prévalence des cancers potentiels conséquence de cette pollution sur la santé humaine et ce faisant, toujours aucun plan de prévention et de soins pour les populations les plus exposées.

 

Il n’y a toujours pas de plan de dépollution et n’y a toujours pas de plan de financement des victimes, que ce soit les salariés ou anciens salariés, agriculteurs, riverains, etc.

 

Daikin restructure ses activités et étend son site de Pierre Bénite : nouvelle inquiétude des populations.

 

L'entreprise Daikin a utilisé des PFAS et a rejeté les déchets contribuant à la pollution. Elle veut aujourd'hui, étendre ses productions en créant sur le site actuel, une nouvelle production de "pre-compound" ou polymère additivé. L'objectif est d'ajouter aux polymères fluorés des additifs sous forme de poudres, par chauffage et mélange. Les capacités de production seraient de 9 tonnes par jour et 1500 par an.
 

Par ailleurs, selon nos informations, cette production était réalisée dans une usine Daikin aux Pays Bas. Elle est délocalisée en France sur le site de Pierre-Bénite. Les polymères traités viendront en partie du site de Pierre-Bénite et une autre partie des sites Daikin situés en Asie ! Il s'agit d'une restructuration capitalistique qui va créer de nouveaux dommages à l'environnement et à la santé. Non les profits, ne doivent plus prendre le dessus sur la santé et l'environnement !

 

Prétextant le secret commercial, les noms des additifs n'ont pas été communiqués. Mais il est reconnu que 4 d’entre eux sur 5 sont classés CMR toxiques de catégorie 1B qui répondent à la définition des substances extrêmement préoccupantes potentielles selon le règlement REACH. Par la constitution de leur structure, ces substances appartiennent à la famille des PFAS !

 

La réponse de l’État à la demande de Daikin, est incompréhensible et ne peut que créer mécontentement et colère. En effet, l’État précise que ce projet ne nécessite pas « une nouvelle autorisation d’exploiter ». Il considère que cette extension ne constitue pas une « modification substantielle » et que cette « unité de production de polymère n’a rien de comparable » avec celles d’Arkema et « ne conduit pas à des rejets de PFAS dans l’eau ». Il rajoute que ses services ont « pris des mesures fortes pour encadrer au maximum son fonctionnement » avec « la prescription d’une valeur limite de rejet dans l’air très restrictive ».

 

Comment la représentante de l’État peut-elle formuler de telles affirmations ? Dans le contexte actuel de pollution généralisée aux PFAS de la ville de Pierre-Bénite et des communes environnantes, cette décision est incompréhensible et inacceptable, elle ne va qu'aggraver les doutes, les peurs et la colère.

 

Ne faudrait-il pas tenir compte de l’expérience avant que dans une vingtaine d’année, l’État et certains élus versent des larmes de crocodile et procrastinent pour gagner du temps comme ils le font actuellement ?
 

L’heure est à la mobilisation !

 

Quelques 350 000 personnes voient leur santé mise en danger par la présence des PFAS dans l'eau, les œufs, les poissons, certains fruits et légumes. Ça suffit !

 

Dans le Sud Lyonnais plusieurs actions ont lieu en justice par des riverains, associations et communes. Nombreuses et nombreux sont ceux qui se mobilisent pour exiger l'interdiction des PFAS.

 

L’exigence d’un "plan santé", adopté par le parlement monte dans la population. Il devrait permettre à chaque personne volontaire du Sud-Ouest Lyonnais, de faire analyser son sang. Si des PFAS sont trouvés, la puissance publique serait alors dans l’obligation avec notre système de santé, d’assurer des diagnostics, le suivi et les soins éventuels.

 

Toujours selon le principe de précaution, l’État devrait suspendre la nouvelle production de Daikin dans l'attente des décisions prises soit en France soit à l'échelle de l'Europe concernant les PFAS.

 

Pierre-Bénite le 5 mars 2024

 

Déclaration du CAPIPSSOL* : Comité d’Action Pour une Industrie Propre et Sûre dans le Sud Ouest Lyonnais.

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