Monoprix : les salariés en guerre contre leur nouvelle direction

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

 

Vendredi 26 avril, les salariés d’une quarantaine de Monoprix en France se sont mobilisés à l’appel de la CGT pour réclamer une prime de participation, qui leur a été pour la première fois refusée cette année, ainsi qu’une hausse des salaires.

 

« Nous n’avons même pas les moyens de faire les courses dans notre enseigne » scandait dans son microphone Alain Sylvère Tsamas, délégué syndical de la CGT, devant les salariés du Monoprix de deux étages à Nation dans le 20e arrondissement de Paris.

 

Depuis 7 heures du matin, des centaines de salariés en grève s’étaient réunis devant une quarantaine de supermarchés à travers la France à l’appel de la CGT pour dénoncer la suppression de leur prime de participation. Cette gratification versée annuellement, correspondant en moyenne à un mois de salaire, est toujours très attendue des employés de la chaîne, payés pour la plupart au Smic.

 

C’est par exemple le cas d’Odile Djeugoue, vendeuse à Monoprix depuis 20 ans. « Nous sommes mal payés, sous pression et épuisés à cause des réductions d’effectifs – 20 à 30 % depuis le Covid », explique la représentante de la CGT qui ne touche pas plus de 1 400 euros par mois à temps plein, malgré son ancienneté. « Cette prime, nous l’attendons toute l’année comme la récompense du travail que nous fournissons correctement malgré tout ».

 

NAO infructueuses

 

La célèbre enseigne « premium », propriété du géant Casino, de même que Franprix ou Naturalia, a fraîchement rejoint le giron du milliardaire tchèque Daniel Krestinsky, censé redresser le groupe stéphanois qui enregistre une perte nette abyssale de 5,7 milliards d’euros sur l’exercice 2023.

 

C’est ainsi que le nouveau directeur général, et porteur du chantier, Philippe Palazzi a justifié cette prime nulle. Le hic ? Les salariés des supermarchés Casino, auront eux droit à leur récompense, bien que largement amoindrie. Le coup de tonnerre est intervenu la semaine dernière, dans un climat social déjà très tendu à la suite de NAO infructueuses et de l’annonce d’une suppression de 1293 à 3267 postes au sein de l’entreprise.

 

Lors des négociations, menées courant mars, le deuxième syndicat (après la CFDT), réclamait notamment des rémunérations de 2000 euros brut minimums, n’obtenant qu’une hausse de 1,9 % à 2,2 % pour le statut employé lors de la signature de l’accord le 3 avril. Pour compenser l’interdiction de poser leurs congés pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques (JOP), les cégétistes avaient également demandé une prime dédiée à cette réquisition forcée. « Pendant les JO, des millions de touristes vont générer des richesses au détriment de salariés en souffrance », assène Alain Sylvère Tsamas, entouré de ses collègues du magasin de Nation, et de passants solidaires.

 

Rien que dans ce Monoprix, près de 40 salariés sur 170 étaient en grève, CGT et CFDT confondu.

 

Des rassemblements ont été organisés devant plus d’une quarantaine de supermarchés aux lettres rouges. La députée FI Rachel Keke, était, elle, venue soutenir les grévistes du Monoprix de la rue Saint-Antoine dans le 4e arrondissement de Paris. Une délégation de la CGT Monoprix se rendra à la manifestation parisienne du 1er mai pour porter ces revendications. Le boucher en poste depuis 24 ans est inflexible : « nous ne lâcherons rien ! »

 

Pauline Achard  Article publié dans l'Humanité

Publié dans Luttes sociales

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