La menace d'une nouvelle manifestation de la crise se précise...

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

La menace d'une nouvelle manifestation de la crise se précise...

Beaucoup espéraient sur les USA pour repousser les dangers d'une nouvelle manifestation violente de la crise plus catastrophique encore, annoncée depuis plusieurs mois par les spécialistes financiers et divers économistes. Mais les rumeurs d'une hausse des taux d'intérêts de la FED d'ici quelques semaines et l'annonce cette fin de semaine, d'une économie américaine à bout de souffle vient de jeter un froid dans la sphére financière, les multinationales et les bourses et aggraver l'inquiètude des dirigeants européens prisonniers de l'austérité sous la pression des banques et des marchés.

La chose est très sérieuse d'autant que nombre de pays sont fragilisés par une austérité terrible qui si elle a permis aux actionnaires de se remplir les poches a par contre, sapé les bases d'une croissance saine, forte et créatrice d'emplois. Comme le préconisent de nombreux économistes, y compris le FMI, il est urgent de rompre avec cette austérité malfaisante, notamment en Europe, et d'opter pour des politiques de croissance par l'investissement, la consommation et la prise en compte concrète des questions environnementales et par le soutien à l'emploi.

Avec une économie américaine qui n’a créé que 38 000 emplois au mois de mai la croissance se trouve plus fragile encore. Pour trouver un chiffre aussi bas, il faut remonter en septembre 2010.

Cela est grave d'autant que le Département du travail a révisé à la baisse les statistiques de mars et d’avril avec respectivement 186 000 et 123 000 créations. La chute est impressionnante par rapport à la moyenne observée en 2015 qui avait été de 219 000 créations par mois.

Force est de constater qu’ils ont pris à contre-pied les économistes libéraux qui tablaient sur des chiffres plus élevés et espéraient des USA pour éviter de modifier leur politique comme la France où un mouvement social d'ampleur se développe contre la fléxiprécarité rejetée par la majorité des Français et que le gouvernement s'obstine à imposer, y compris par la force!.

Certes le taux de chômage aux USA est tombé à 4,7 %, mais il faut être très prudent car il n’y a pas moins d’Américains à la recherche d’un emploi. Cette baisse s’explique essentiellement par la quantité de gens qui, par découragement, sortent des statistiques, une situation que connaît la France où chaque mois le nombre de radiations explose laissant penser qu'il y aurait une baisse du chômage, ce qui est archi faux et n'est pas loin de la manipulation statistique.

La proportion d’Américains qui ont un travail ou qui en recherche effectivement un, chute à 62,6 % contre 63 % en mars, ce qui représente 458 000 personnes. C’est le plus mauvais chiffre depuis le début de l’année et un niveau proche de celui de la fin des années 1970. Enfin le nombre de personnes qui travaillent à temps partiel, alors qu’elles souhaiteraient occuper un poste à plein-temps a fait un bond spectaculaire passant de 6 millions en avril à 6,4 millions.

Sur le plan sectoriel, hormis la santé, c’est la bérézina. Le secteur de l’extraction minière est toujours en recession avec 11 000 destructions d’emploi. L’industrie en a perdu 18 000, les services aux entreprises 10 000, les entreprises de construction 15 000, le secteur des télécommunications et de l’information 34 000, et le secteur de l’intérim a perdu 21 000 postes.

Seule petite éclaircie, la hausse des salaires a été meilleure que prévu avec une progression de 0,2 % en mai et de 2,5 % sur un an, il n’y a pas d’emballement. Il en faudrait beaucoup plus pour consolider le socle de l'économie américaine, relancer une croissance saine et surtout sortir les américains d'une pauvreté qui s'accroît et aggrave les tensions sociales.

La question de la remontée des taux d'intérêt est en débat. Il y a les opposants qui ne veulent pas amplifier une tendance inflationniste et invitent à la réalisation des marges de profits par la poursuite de l'austérité et il y a les favorables qui la souhaitent pour accélérer la montée des profits bancaires percutés par une économie américaine à bout de souffle et qui ne sera pas tirée au plan mondial compte tenu de l'affaiblissement des pays émergents comme le Brésil, la Russie ou encore la Chine.

Une décision immédiate de la Fed est tout de même peu envisageable d'autant que son Comité de politique monétaire se réunit une semaine avant le vote sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne dont la victoire du non pourrait provoquer des tenions sur les marchés financiers et les Bourses. Tout le monde attend de voir.

L’économie américaine a fait quasiment du surplace au premier trimestre avec une croissance de seulement 0,2 % (0,8 % en rythme annuel) et ces chiffres de l’emploi montrent que le rebond au deuxième trimestre n'existera pas ou très peu comme certains l’avaient anticipé et espéré.

Le ralentissement de l’activité dans les services confirme la fragilité du contexte. L’indice ISM des directeurs d’achats publié a en effet chuté de 2,8 points en mai. Les USA sont donc toujours un éléphant aux pieds d'argile qui quand il tousse enrhume le monde ! Attention donc!

L'amorce de cette crise se fait donc plus prégnante, démontrant l'urgence de changer de cap et en premier au niveau de la BCE qui devrait accompagner son versement mensuel de 80 milliards d'exigences fortes pour l'investissement, les créations d'emplois et le développement des services publics !

Actuellement les banques et les marchés financiers touchent le jackpot mais spéculent nourrisant les causes de la crise ! Il faut changer de cap, ça urge !

Publié dans Economie

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