"Le Monde" victime d’une épidémie de Macronite aigüe

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

"Le Monde" victime d’une épidémie de Macronite aigüe

Depuis trois semaines nous constatons un matraquage idélogique terrible de la part des grands médias qui s'efforcent par tous les moyens de nous bourrer le crane avec leur mot d'ordre "Il faut une majorité à Macron" comme si le nouveau messie était arrivé dans le monde des vivants. Cela en devient ridicule, mais aussi très dangereux pour la démocratie.

En effet le coup d'état social tenté par Macron nécessite à la fois la maîtrise des grands médias, cela est acquis avec l'engagement des milliardaires qui détiennent à eux seuls tous les grands médias du pays ou presque, et le renforcement de l'autoritarisme qui passe par l'espionnage (renseignement) décuplé des citoyens, cela est en cours avec la mise en place de la cellule de l'Elysée au nom de la lutte contre le terrorisme et la menace diffuse !!

Il faudra bien un jour préciser ce que l'on met derrière le mot terroriste et derrière la menace diffuse, mais il a craindre que nous assistions à une surveillance généralisée des citoyens qui irait jusqu'aux réseaux sociaux gérés par internet.

Le journal monde fait partie de ce dispositif d'ampleur. Jack Dion nous en livre le comment.

"Les médecins de l’âme avaient mis en garde. Ils avaient décelé depuis quelque temps les risques d’une épidémie de Macronite risquant de se généraliser très vite dans l’hexagone et de contaminer les esprits les plus équilibrés. La lecture du dernier numéro du Monde atteste que ce journal, s’il n’est pas le seul dans ce cas, est fortement touché.

Qu’on en juge. En page 24, le chroniqueur Gérard Courtois, d’ordinaire pondéré dans ses analyses, analyse la recomposition politique en cours. Il transforme Emmanuel Macron en deus ex machina qui a mis en place « une stratégie soigneusement pensée et dont on n’a pas fini de mesurer l’onde de choc ». Il poursuit : « Il ne manquerait plus que le chef de l’Etat bénéfice maintenant d’une conjoncture économique favorable ».

Voilà qui tombe bien. A côté de la chronique susdite, l’éditorial du Monde est titré : « La zone euro, valeur de retournement ». Pardon ? Sur la foi d’une analyse de Philipp Hildebrand, premier vice-président du fonds d’investissement BlackRock (rien à voir avec les Black Blocs), premier gestionnaire de capitaux au monde (un expert, donc), l’éditorialiste nous annonce que l’Union Européenne est peut-être à l’aube d’une « décennie dorée ». Rien que ça.

Voici peu, il n’y avait que des déficits, une croissance au rabais, des pays au bord de l’explosion, une UE secouée par l’onde de choc du Brexit, un chômage massif, un coup du travail exorbitant. Et puis, hop, du jour au lendemain, c’est fini, oublié, terminé, enterré. Les Grecs sautent de joie avec leurs retraites au rabais. Les espagnols ont oublié la corruption. Les banques italiennes goinfrées de dettes pourries ont des comptes en or massif. Les populistes peuvent aller se rhabiller. En effet, L’heure de la « reconquête » a sonné grâce, entre autres, à « la victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle française ». Champagne !

Depuis ce jour béni, tout a changé : « L’euroscepticisme obsessionnel qui frappait le Vieux Continent et les observateurs anglo-saxons, toujours prompts à jouer les Cassandre sur l’euro, n’est plus de mise ».

Pour Le Monde, cela s’appelle un « moment européen et français », une sorte de train de l’histoire dans lequel il faut monter pour ne pas rater le voyage. Au passage, le quotidien de référence nous apprend même que la France a désormais « une opportunité pour combler l’écart de compétitivité qui s’était creusé avec l’Allemagne à partir de 2004 ». Trois Présidents s’y sont cassés les dents. Il aura suffi qu’Emmanuel Macron sorte du berceau pour régler le problème sans même avoir commencé à gouverner. Qui dit mieux ?

Le festival des miracles continue dans le supplément économique du Monde, où les bons apôtres exposent à leur manière les faits et gestes du Sauveur.

En première page, un titre claironnant : « L’embellie économique se confirme dans la zone euro ». Et de préciser : « Bonne tenue de l’investissement, chômage au plus bas depuis 2009, solidité de la consommation des ménages… Les indicateurs passent au vert ». On en oublierait presque que la croissance est poussive (1,7% contre 3,2% en 2006) et que le chômage est encore à 9,4% (contre 8,4% en 2006), malgré des taux d’intérêt quasi nuls, un pétrole à bas prix, et des fonds publics déversés dans les caisses des multinationales comme dans un trou sans fond. Quant aux déficits qui plombaient l’avenir de nos enfants, il n’en est même plus question.

A la page suivante, on enfonce le clou : « Les Français, comme la plupart de leurs voisins européens, ont encore du mal à le reconnaître : l’économie va mieux. Vraiment ». Les pauvres vont être ravis de l’apprendre. On précise qu’ « un vent d’optimisme souffle sur le Portugal », et l’on rappelle l’élément essentiel qui explique ce retournement inespéré: « La victoire d’Emmanuel Macron, en France, a ouvert de nouveaux horizons ».

D’ailleurs, au Portugal comme ailleurs, depuis que les chômeurs ont retrouvé du travail et que les aveugles ont récupéré la vue, on brûle des cierges dans les villages les plus reculés à la gloire du nouveau Président.

Pour clôturer l’affaire, Le Monde ose ce titre en bas d’une page dévolue à la gloire du nouveau Dieu : « Après une année noire, le commerce mondial retrouve du tonus ». Aux dernières nouvelles, grâce au phénomène Macron, une française pourrait même remporter Roland-Garros.

Si jamais, après un tel bilan, certains doutaient de l’impérieuse nécessité de voter pour un candidat se réclamant de qui vous savez, il ne reste qu’une solution : allez aux urgences.

Jacques DION directeur adjoint de la rédaction de Marianne"

 

Publié dans Législatives 2017

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article