Toutes les raisons de faire le choix de Ian Brossat

Emmanuel Macron a une nouvelle fois voulu brouiller les repères politiques. Il a fait fausse route et risque de connaître dimanche un retour de bâton qui pèsera lourd dans les mois qui vont suivre.

Même en écartant Mme Loiseau et en prenant la tête de la campagne de la République En Marche, Macron n’a pas réussi à faire apparaître nettement le clivage entre ceux qui poussent à toujours plus d’Europe ultralibérale et veulent favoriser un vote utile assassin visant en s’opposant à ceux qui privilégient la peur identitaire (l’extrême droite, les nationalistes et populistes), bien que cette idée ait été fortement cultivée ces dernières semaines par les médias et certains candidats.

Ce curieux positionnement qui efface les attentes et les enjeux de fond a été très atténué par la campagne de la tête de liste communiste, Ian Brossat qui a bien souvent crevé les écrans des télés par sa prestance, la pertinence de ses propos, analyses et propositions et sa volonté de prioriser le débat à l’anathème et aux bisbilles de surface. Il a su poser calmement dans le débat les enjeux économiques, sociaux, écologiques et démocratiques permettant de faire remonter l’intérêt des couches populaires et moyennes pour ce scrutin et faire reculer l'indigence des débats nauséabonds provoquée tant par les idées avancées par la majorité macroniste que celles avancées par les populistes et l’extrême droite.

Brillant Ian Brossat avec ténacité et clairvoyance, a su nouer la controverse sur les sujets économiques ou sociaux sans rien lâcher des enjeux écologiques déjouant ainsi le piège tendu par Macron aux électeurs. Il a su montrer que face à l’Europe ultralibérale et face à l’Europe forteresse repliée sur elle-même de l’extrême droite, il existait une troisième voie celle d’une Europe nouvelle refondée sur le progrès social au lieu de l’austérité et sur la coopération au lieu de la concurrence libre et non faussée qui entraîne le pays et l’Europe dans le gouffre.

Il a su montrer en quoi les traités et les accords de libre-échange actuels étaient obsolètes, mortifères pour les peuples et l’Europe et devaient être remplacés par de nouveaux traités fondés sur le développement des êtres humains, la coopération des États et des peuples, un autre partage des richesses créées, un autre rôle de la BCE, une guerre sans merci à l’évasion fiscale et pour la paix. Il a su montrer en quoi cette Europe nouvelle déboucherait sur une Europe forte pour résister aux lobbies et pour imposer une autre logique visant à la fois la protection du climat et la sécurité des êtres humains.

Derrière les angoisses mêlées aux colères sociales qui s’expriment depuis deux ans dans le pays, Ian Brossat a réussi avec une pensée rationnelle et nouvelle, a dépasser les deux grandes peurs qui secouent le pays. La peur pour le climat et la peur des exilés. Il a su redonner de l’espoir au fur et à mesure de sa campagne qui a vu se remplir les salles aussi bien dans les réunions publiques que dans les meetings. En début de semaine, le contraste fut frappant entre la salle de Valenciennes où Édouard Philippe défendait le bilan de Macron avec 300 personnes, alors que la tête de liste communiste rassemblait 2000 personnes à Denain le même soir !

Si toutes les listes qui n’ont pas résisté au piège de Macron, se sont positionnées sur le clivage de l'angoisse fortement nourri par les médias, au final elles se sont vues hiérarchisées, il faut reconnaître que Ian Brossat a su lui, apporter nouveauté, détermination et engagement pour mobiliser et conquérir un vote de lutte et d’espoir en une autre Europe dont la construction est fortement liées à des changements profonds en France.

Macron a privilégié le climat, jusqu'à lancer ce conseil de défense écologique donnant crédit à ses promesses. Il a aussi intégré la peur identitaire, en tentant de tenir un discours de fermeté sur l'immigration clandestine. Mais le piège peut se refermer et lui revenir en boomerang car en faisant cela il nourrit le vote écolo et surtout le vote extrême droite.

Sans nier les enjeux climatiques, les Républicains et le Rassemblement national ont privilégié, et de loin, la peur identitaire. Doubles frontières, discours sur les racines, lutte contre « l'islamisme », ils ont jugé que l'attente des Français se trouvait d'abord là.

Seul Ian Brossat a su montrer qu’il n’en était rien de ces élucubrations sordides ! Les attentes des Français sont ailleurs, elles sont surtout dans la justice sociale, la justice fiscale et une autre utilisation de l’argent accumulé par une caste qui dirige les grands groupes mondiaux et les banques avec un État qui leur est totalement dévoué. Ils veulent vivre dignement et avoir un travail sécurisé avec le maintien des conquis sociaux et la reconquête de certains.

Les électeurs qui sentent souvent les politiques loin d'eux ne pourront pas reprocher à Ian Brossat d'avoir éludé leurs attentes profondes dans tous les domaines. Il les a mis en avant comme jamais.

Certains peuvent penser qu'ils ne peuvent rien y faire… Nous pensons le contraire. La première réponse passe par le vote de dimanche. Il serait souhaitable que Ian Brossat soit récompensé de son intelligence et de son engagement, cela ouvrirait une lueur d’espoir dont notre peuple va avoir tant besoin pour changer le cours de l’histoire de la France et de l’Europe.