Pancarte de manifestation par Maurice Ulrich

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Pancarte de manifestation par Maurice Ulrich

La photo est glaçante de cette femme, dans l’une des manifestations de samedi, à Metz, arborant fièrement sa pancarte portant sous le mot « traîtres » les noms de personnalités dont le point commun est d’être juives. Elle ne semble pas gêner, pourtant, les manifestants qui l’entourent.

Qui ? C’est désormais dans les manifestations l’interrogation de l’extrême droite, à partir d’une interview sur CNews du général en retraite Delawarde, l’un des signataires de la pétition des militaires contre le « délitement de l’État ».

Qui contrôle, selon vous, la meute médiatique, lui demandait-on ? « La communauté que vous connaissez bien. » La pancarte de Metz est aussi une réponse, portée par celle qui fut une élue d’extrême droite d’une commune mosellane.

La charge antisémite est claire. Dans le contexte de la crise sanitaire, elle a des racines profondes qui vont au-delà d’un simple « sentiment ». Dans Mein Kampf, Hitler accusait les juifs de propager les maladies vénériennes dans le corps sain du peuple allemand. L’historien Johann Chapoutot a montré dans un de ses récents ouvrages comment les thèmes hygiénistes avaient été orchestrés dans ce même sens par les nazis dans leur conquête du pouvoir et la suite.

Plus largement encore, les thèses les plus délétères ne courent pas seulement les réseaux sociaux. Elles sont présentes dans les manifestations, où l’on assiste parfois à un véritable détournement des mots et des idées.

On peut critiquer le passe sanitaire, mais l’assimiler à l’étoile jaune, c’est à la fois une énormité et une banalisation de ce que fut la Shoah. C’est du révisionnisme.

Soyons clairs, la grande masse des manifestants n’est pas ici en cause. Mais ne prenons pas non plus cela à la légère.

Le mouvement de Florian Phillipot s’est considérablement renforcé ces dernières semaines et dispose de moyens de plus en plus importants. L’extrême droite ne répugne à rien. Anti-immigrée, anti-islam, antisémite…

Une pancarte ne fait pas un monde mais qu’elle puisse être brandie ostensiblement devant des dizaines de manifestants, sans réactions, doit nous inquiéter et faire réagir toutes celles et tous ceux qui ne peuvent accepter ce rapt de leurs inquiétudes.

Publié dans santé, Extrême droite

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