Nouvelle grève à la RATP

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Nouvelle grève à la RATP

Après leurs collègues du réseau de bus et de tramways, les machinistes des RER A et B se mobilisent, ce samedi, pour protester contre l’insuffisance des effectifs de leur département.

La colère des agents de la RATP n’en finit pas d’agiter le réseau de transports francilien. Après leurs collègues du « réseau de surface » (bus et tramways) et de certaines lignes de métro, c’est au tour des salariés des lignes de RER A et B d’entrer en grève.

Les syn­dicats CGT, FO, Unsa et La Base ont appelé à la mobilisation, le samedi 28 mai, pour protester contre un manque d’effectif criant et « entretenu depuis plusieurs années par la di­rection du RER », responsable de la dégradation des conditions de travail des agents.

Le choix de la date de cette journée de lutte ne devrait pas laisser la direction de la RATP de marbre : elle entraînera de fortes perturbations sur le réseau de trains franciliens le soir de la finale de la Ligue des champions au Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Les lignes de RER conduites par les agents grévistes ­desservent également des zones de retransmission du match à Paris.

Les agents RATP se mobilisent contre la privatisation du réseau

Tandis que leur direction tente de leur imposer des conditions de travail au rabais, les agents de la régie publique ont une nouvelle fois manifesté leur opposition à l’ouverture à la concurrence des lignes franciliennes de bus et de tramway. Ils sont en grève depuis lundi.

Nouvelle semaine de mobilisation pour les machinistes de la RATP. Depuis lundi et pour la troisième fois en quatre mois, les agents de la régie publique des transports parisiens ont laissé leur dépôt et quitté les postes de conduite pour clamer leur colère, à l’appel de la CGT, de FO et de l’Unsa. « La mobilisation est très suivie, nous décomptons environ 70 % de grévistes. Sur la ligne de tramway T3, par exemple, il n’y avait que deux machinistes en poste sur 37 mardi », indique Pierre Yaghlekdjian, délégué syndical CGT à la RATP Bus.

Et pour cause, la menace pesant sur les conditions de travail des salariés du réseau de surface n’a jamais été aussi pressante. D’ici au 1er août, si la mobilisation des agents n’enraye pas le projet de la RATP, ceux-ci devront travailler 20 heures de plus par an selon la direction et 190 heures de plus selon la CGT, pour une compensation financière jugée insuffisante.

Une première étape qui laisse entrevoir la menace de l’ouverture à la concurrence du réseau de transports d’Île-de-France, prévue pour janvier 2025.

Pour se préparer à jouer des coudes avec les entreprises privées qui voudront mettre la main sur des lignes de bus et de tramway, la RATP souhaite revoir à la baisse les conditions de travail de ses salariés. De quoi accroître sa compétitivité et remporter des appels d’offres, espère la direction de la régie, mais les employés ne l’entendent pas de cette oreille.

Appelées à se prononcer jusqu’au 29 avril, les quatre organisations syndicales représentatives (CGT, FO, Unsa, CFE-CGC) ont en effet refusé en bloc un projet d’accord prévoyant l’augmentation de 190 heures du temps de travail annuel contre une compensation de 1 900 euros brut, selon la CGT.

« L’accord prévoyait également de supprimer six jours de repos. Le nombre de services en deux vacations, où l’agent doit travailler quelques heures le matin puis à nouveau le soir avec une pause de quatre à cinq heures au milieu de la journée, allait aussi être multiplié par deux », note le délégué syndical.

Les agents ne comptent pas se laisser faire

Face à l’accueil glacial qu’ont réservé les employés au texte, la RATP a sorti les forceps et opté pour une modification unilatérale des conditions de travail de ses agents.

Celle-ci abandonne ainsi une partie de son projet initial mais maintient l’augmentation des heures de travail, à en croire le syndicat.

Plutôt que d’avoir à choisir entre la peste et le choléra, les machinistes grévistes de la RATP espèrent tout bonnement enterrer le projet de privatisation du réseau de transport francilien.

« Aujourd’hui, tout le monde a les mêmes conditions de travail, demain tout le monde aura des contrats différents selon l’employeur. On essaye de nous diviser », analyse Pierre Yaghlekdjian.

Les agents ne comptent toutefois pas se laisser faire. Si l’ouverture à la concurrence du réseau de bus et de tramway devait arriver à son terme, « la lutte se poursuivra et même se durcira », promet l’élu.

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