La rencontre des syndicats avec la 1ère ministre confirme la crise démocratique

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

A la veille d'une nouvelle journée de mobilisation, les syndicats ont quitté la réunion avec la 1ère ministre en pointant « un échec ». Notre pays souffre d'une véritable crise démocratique !

 

Personne ne pensait au sein du gouvernement que cette rencontre avec les syndicats serait un succès. D'autant qu'ils avaient fait savoir publiquement qu'ils se rendraient à Matignon pour entendre l'exécutif retirer sa réforme des retraites injuste qui ne fait que des perdants. Mais certains espéraient que la réunion aurait un impact sur la nouvelle journée de mobilisations de ce jeudi 6 avril qui s'annonce très forte.

 

Après un peu moins d'une heure de réunion, les dirigeants des organisations syndicales ont décidé de mettre un terme à la rencontre, dès que Madame Borne ait confirmé qu'elle ne retirerait pas la réforme.  « On a une crise sociale qui se transforme en crise démocratique » a commenté le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. La numéro un de la CGT, Sophie Binet, a fustigé un gouvernement « radicalisé, obtus, déconnecté » et assuré que celui-ci « ne pourra pas gouverner le pays tant que cette réforme ne sera pas retirée ».

 

L'entourage de Macron a contesté toute « crise démocratique » rappelant le score du premier tour de l'élection présidentielle…!! « On ne peut pas parler de crise démocratique quand le projet a été porté, expliqué et assumé. […] ose insister ce proche de Macron. Son entourage veut plutôt voir la « menace démocratique » dans les « violences » commises en marge de la contestation de la réforme et qui sont « légitimées » par des « responsables d'extrême gauche ».

 

Ces déclarations n'ont pas manqué de faire réagir les syndicats. « Il est tordu », a lâché le secrétaire général de la FSU, Benoît Teste. « Il n'y a rien à faire, Emmanuel Macron se caractérise par un incroyable sentiment de toute-puissance, prenant un risque maximum. Le problème, c'est qu'il ne le prend pas pour lui, mais pour le pays », estime le président de la CFE-CGC, François Hommeril. Laurent Berger, lui, s'inquiète de ce que « produit la stratégie de l'exécutif, le ressentiment social et la méfiance des institutions, qui sont les deux moteurs du Rassemblement national. On voit que le RN est tapi dans l'ombre, il attend son heure, en n'en ayant rien à faire des travailleurs… »

 

De son côté, la Première ministre recevait aussi le patronat mercredi. Geoffroy Roux de Bézieux, a plaidé pour un « nouveau deal » entre le gouvernement et les partenaires sociaux, mais en y mettant 3 conditions : ne pas enfermer les négociations dans un champ restreint, prendre le temps qu'il faut et s'engager à respecter les accords.

 

L'entourage du chef de l'Etat, toujours dans le déni, réfute l'idée d'un gouvernement qui ne pourrait gouverner, assurant que le « pays avance et va continuer de le faire ». « La décision du Conseil constitutionnel, ce sera le verdict », tranche un ministre avec une certaine impatience. Après cette décision, Macron va prendre des « contacts », a assuré un proche, pour voir les syndicats.

 

Pourtant l'inquiétude est toujours présente « On a tout fait à l'envers, regrette un conseiller de l'exécutif, on aurait dû, avant les retraites, parler travail, partage de la valeur… après tout cela, arrivera-t-on encore à en parler avec les syndicats ? ».

 

Nous rajouterons que pour cela il faut commencer à les respecter, à les écouter et ne plus faire comme s'ils n'existaient pas !

 

 

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