Les résultats financiers des entreprises de la métallurgie au CAC40

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite


Le premier trimestre coïncide toujours avec la publication des résultats des grands groupes cotés au CAC40. Nous allons donc voir si le cru 2022 a été aussi bon que celui de 2021 pour le capital.

 

Comme nous le pressentions lors de la publication des résultats semestriels, 2022 constitue une année formidable pour le capital. Alors que les résultats 2021 atteignaient déjà des records, la cuvée 2022 s’inscrit parfaitement dans la philosophie de l’accumulation illimitée du capitalisme. L’autre face se concrétise à travers les opérations de rachat d’actions. Pour 2022, le CAC40 de la métallurgie a eu un recours massif au rachat d’actions, à travers un montant record de plus de 5,2 Mds €.

 

Les entreprises de la métallurgie cotées au CAC40 1 ont réalisé un chiffre d’affaires cumulé de plus 490 Mds€. Cela représente une hausse de 10% par rapport à 2021.

 

Dans le même temps, le résultat opérationnel cumulé a, lui, augmenté de 23% par rapport à 2021. Cette dynamique entre le chiffre d’affaires et le résultat opérationnel démontre une amélioration substantielle de la rentabilité économique.

 

Le résultat net cumulé des groupes de la métallurgie cotés au CAC40 a atteint le montant record de 40 Mds€. Le taux de profitabilité net se situe sur un niveau particulièrement élevé au regard des dix dernière années.

 

 

Les excellents résultats comptables des grands groupes de la métallurgie cotés au CAC40 ont débouché sur des niveaux de rémunération exceptionnels des actionnaires. Dans la métallurgie, les grands groupes du CAC40 ont distribué pas moins de 9,1 milliards d’€ de dividendes en 2022. Un montant record, en nette augmentation puisque la distribution des dividendes a progressé de 24% par rapport à 2021. Néanmoins, la distribution des dividendes n’est dorénavant qu’une face qui compose le coût financier du capital2 .

 

Alors que les stigmates de la crise sanitaire résonnent encore dans l’économie française et que les ménages font face, seuls, aux conséquences du retour de l’inflation, le coût financier du capital progresse toujours. Il s’établit lui aussi à un niveau record de 14,4 Mds€.

 

D’un point de vue macroéconomique, les résultats des groupes de la métallurgie cotés au CAC40 semblent confirmer l’apparition d’une boucle prix-profit, reconnue également par la banque de France et la BCE.

 

Les grands groupes donneurs d’ordres ont alimenté l’inflation en transférant la hausse des coûts de l’énergie sur leur prix de vente sans augmenter les salaires. Par conséquent les taux de marge, pourtant déjà sur un plateau historiquement élevé, ont encore augmenté.

 

Ce mécanisme signifie que ce sont les salariés qui supportent seuls la charge de l’inflation, pendant que les actionnaires accumulent les richesses et alimentent les inégalités.

 

Il existe donc des possibilités pour améliorer le niveau de vie des travailleurs. Il s’agit d’investir partout, tout le temps, la revendication d’un meilleur partage de la valeur. Ces chiffres nous montrent que l’économie se porte extrêmement bien pour le capital et qu’il dispose de marges largement suffisantes pour transférer leurs parts aux salariés. Un meilleur partage de la valeur c’est travailler moins pour gagner plus, ce sont des augmentations de salaires supérieures à l’augmentation du coût de la vie ainsi qu’une réduction du temps de travail légal à 32 heures.
 

Baptiste Royer, Conseiller fédéral
 

1. Incluant Valéo et hors Alstom
2. Dividende + rachat d’action


Sources courrier fédéral de la FTM CGT

 

 

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