Après la journée de luttes du 13 octobre, comment les syndicats préparent la conférence sociale du 16 octobre

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Les huit centrales se sont jointent à la mobilisation de la Confédération européenne des syndicats ce 13 octobre. Malgré des désaccords, les organisations syndicales restent groupées, à la veille de la conférence sociale.

 

Un ticket de caisse, symbole de l’inflation, où sont inscrites les revendications communes de l’intersyndicale, pour illustrer l’affiche de la mobilisation du 13 octobre. Cette dernière fut copieuse, avec plus de 200 rendez-vous unitaires, auxquels s’ajoutent une trentaine de rendez-vous spécifiques à la CGT. Autant d’actions pour fournir un « point d’appui pour augmenter les salaires et les pensions » à l’intersyndicale, avant la conférence sociale sur les bas salaires et les déroulements de carrière, prévue lundi 16 octobre.

 

Même si Élisabeth Borne a d’ores et déjà enlevé du menu de cette conférence des revendications syndicales communes plus larges, les confédérations n’abdiquent pas. « Cette mobilisation illustre d’abord le fait que l’intersyndicale suit un chemin commun, mesure le sociologue Laurent Frajerman. La mobilisation a le mérite d’inscrire les questions sociales dans le paysage. »

Alors qu’une série de négociations est prévue jusqu’au premier trimestre 2024, « les organisations syndicales sont obligées de prolonger une dynamique unitaire si elles veulent peser », constate le chercheur.

 

Ce qui ne les empêche pas d’exprimer leurs désaccords. Sur les salaires, là où la CGT et FO plaident pour une indexation sur les prix, la CFDT fait le pari de la négociation dans les entreprises et les branches. « Il existe différentes options dans le syndicalisme. La CFDT croit au dialogue social pour faire évoluer les carrières. Ce qui ne nous empêche pas de défiler ensemble », insiste Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint cédétiste.

 

Pour Thomas Vacheron, face à « l’entêtement antidémocratique » de l’exécutif et à une extrême droite « qui tire les bénéfices »« les syndicats doivent poursuivre une démarche unitaire ». Et de rappeler que depuis le mouvement contre la réforme des retraites, les centrales se sont accordées sur des « revendications communes, allant de la hausse des salaires, des points d’indice, des pensions, jusqu’à l’égalité femme-homme ».

 

Des désaccords subsistent encore. Les récentes négociations sur les retraites complémentaires Agirc-Arrco illustrent cet équilibre. « Nous avons eu un travail permanent et nous avons porté de nombreuses positions communes », note Thomas Vacheron. « Cette convergence a permis de mettre fin au malus, d’aboutir à une hausse de 4,9 % des pensions complémentaires », se félicite Yvan Ricordeau (CFDT).

 

Pour autant, l’accord Agirc-Arrco n’a été validé que par quatre des cinq organisations représentatives de travailleurs (CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC), la CGT consultant ses organisations, avant d’arrêter sa position le 25 octobre.

 

Les organisations font d’autant plus front commun que l’exécutif est toujours prêt à passer outre des accords patronats-syndicats. Dans le cas de l’Agirc-Arrco, un amendement au projet de loi de financements de la Sécurité sociale est prêt pour court-circuiter le fruit des négociations paritaires, permettant à l’État de ponctionner dans les caisses des complémentaires.

 

Ce qui serait scandaleux car constituant un véritable Hold-up de l'argent qui s'appartient qu'aux salariés et retraités. Cela démontre aussi qu'avec ces réserves il est possible d'augmenter plus fortement les pensions afin que les retraités arrêtent de perdre de leur pouvoir d'achat !

 
 
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