Grève à EDF le 30 janvier...

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

 

L'intersyndicale d'EDF a lancé un appel national à la grève le 30 janvier.    Les syndicats dénoncent «un simulacre de négociation» avec la direction, ils veulent une augmentation des salaires.

 

Chez EDF, la lutte contre l’inflation et pour les salaires se poursuit. Le 18 janvier, l’intersyndicale composée de la CFE-CGC, la CGT, la CFDT et FO, a appelé à une «mobilisation sociale massive» le 30 janvier pour exiger des «mesures salariales à la hauteur du travail fourni et pour maintenir le pouvoir d’achat de tous face à l’inflation».

 

Les syndicats, dans une lettre adressée à Luc Rémont, PDG d’EDF le 21 décembre, dénoncent «une caricature de dialogue social». La proposition de la direction consistant à des augmentations individuelles de 1,5%, même couplée à l’augmentation de 2% des salaires de la branche des Industries électriques et gazières (IEG), est rejetée par les syndicats. «Ces mesures individuelles ne préservent même pas le pouvoir d’achat du salarié, plaide Amélie Henri, déléguée syndicale centrale de la CFE-CGC à EDF. On considère que les mesures individuelles n’ont pas vocation à seulement compenser l’inflation mais à améliorer le pouvoir d’achat du salarié». La direction ne veut rien entendre, elle est «arc boutée sur un calendrier intenable pour mener une négociation sereine.

 

La grève du 30 janvier viendra conforter la grève pour les salaires engagée depuis plusieurs semaines sur les sites du Bugey et de Cruas-Meysse retardant la remise en marche de 2 réacteurs.. Depuis Noël un mouvement de grève pour les salaires a commencé dans les centrales nucléaires. Le 16 janvier, les agents de la centrale de Bugey (Ain) ont rejoint le mouvement.

 

Les Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) ne sont pas satisfaisantes et pour couronner le tout, les augmentations inviduelles reposent sur des bases floues comme l’explique Bastien Martin-Sisteron, délégué syndical CGT à la centrale de Bugey : « Ils proposent des augmentations sur la base de mesures discriminatoires et absurdes. En réalité, seulement un quart des agents vont toucher cette augmentation ».

 

Face à une inflation de 4,9 % en 2023, ces augmentations entérinent ainsi une perte de pouvoir d’achat réel des agents EDF. Charlotte Perrin déléguée syndical CGT à la centrale de Tricastin (Vaucluse) s’insurge : « les propositions sont inadmissibles, notre porte-monnaie est vide de plus en plus tôt chaque mois, beaucoup ne vivent que grâce aux heures supplémentaires ! ».

 

Pourtant les bénéfices d'EDF vont très bien avec 6 milliards d’euros en 2023. « A Tricastin, on a reçu beaucoup de mails de félicitations pour notre travail, mais quand il s’agit d’augmenter nos salaires il n’y a plus personne » témoigne ainsi Charlotte.

 

David Hallier, délégué syndical CGT sur le site de Cruas, dénonce l'augmentation du prix de l'électricité prise unilatéralement par la direction et qui va durement impacter les classes populaires : « le prix de l’électricité est complètement déconnecté de la masse salariale, c’est géré uniquement par le marché. Nous, on veut pouvoir décider des prix, de comment on répartit les profits et où est-ce qu’on investit ».

 

L’intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, CFDT) a décidé d’appeler à une journée de grève dans l’ensemble des sites EDF. « Lorsque l’on frappe tous ensemble, ça peut faire dérailler tout le réseau et leur faire perdre beaucoup d’argent en les obligeant à acheter de l’électricité à l’étranger. C’est en se coordonnant qu’on peut créer un vrai rapport de force »

 

Du côté de la centrale de Tricastin, la situation pourrait évoluer très rapidement : « On sent une grogne parmi les agents, ça peut partir à tout moment. On a prévu avec les autres syndicats de faire une assemblée générale avant le 30 pour que tout le monde puisse décider. Mais il va falloir une grève reconductible si on veut des augmentations ».

 

La grève du 30 janvier sera une action importante et une occasion pour durcir largement le rapport de force contre la direction d’EDF afin d’arracher de réelles augmentations de salaire. Face à une direction qui méprise les agents EDF, c’est seulement unis et par la lutte que les travailleurs pourront obtenir gain de cause.

 

Sources les divers syndicats

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