Grèce : le texte de l'accord du 13 juillet au matin. Ignoble !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

C'est le texte intégral en français du diktat antidémocratique de l'Eurogroup et du sommet européen des chefs d'état sur la Grèce.

Le "ton" et le langage utilisés sont ceux que tiendrait un tribunal qui condamne un délinquant à qui l'on met un bracelet électronique après un crime odieux. C'est le peuple grec qui est puni indirectement pour avoir voté Tsipras, Gauche Radicale.

L'assemblée nationale grecque, la Vouli, qui est la représentation la plus démocratique du peuple, est mise sous surveillance et ne peut plus décider elle-même de la politique grecque. Ce qu'elle doit faire sont des ordres écrits dans le texte avec une mise en oeuvre datée! C'est un véritable coup d'état.

Le nombre de perte de souveraineté est impressionnant. Ce texte retire à Tsipras légalement élu tous les pouvoirs d'un chef d'état, tous les leviers pour gouverner, et il démembre l'Etat grec souverain, en 7 pages de délire bancaire dictatorial.

Le contenu du début à la fin est très choquant, il relève d'une colonisation dans un style linguistique humiliant.

On y constate aussi l'acharnement des libéraux : la fonction publique doit être "dépolitisée" (page 5) Comment cette phrase peut-elle être pensée, rédigée, montrée à la planète entière ?

Elle est si révélatrice de la démocratie bafouée en Grèce, et comme elle l'est chez nous aussi, avec une volonté manifeste, pensée, conceptualisée, formulée, écrite, et finalement vomis à nos visages stupéfaits et horrifiés.

Les communistes savaient qu'il ne serait pas simple, pour ne pas dire très compliqué, de mener dans un pays de l'UE, la Grèce ou un autre, une politique contraire à l'orthodoxie libérale même si elle a le soutien du peuple.

Volontairement, ils ont asphyxié l'économie grecque et ont ensuite mis un premier révolver sur la tempe droite de Tsipras en lui disant "tu signes ou tu quittes l'UE" et comme cela ne siffisait pas, ils ont mis un second révolver sur sa tempe gauche en lui disant " Et si tu signes, voià ce que tu dois accepter autrement c'est la failite de la Grèce avec la BCE qui stoppe immédiatement l'apport des liquidités aux banques".

Le pire, c'est qu'ils n'ont pris aucun engagement concret en terme de financement. Ce texte énumère uniquement les conditions à remplir par la Grèce, pour qu'ils consentent à ouvrir une négociation... Maintenant que nous les connaissons bien, négociation signifiant qu'ils poseront d'autres exigences inadmissibles avant de commencer à verser un seul euro ! Nous n'avons donc pas tout vu...

Ces méthodes ignobles permettent d'ouvrir les yeux de tous sur ce qu'il faut bien nommer une dictature. Plus besoin de chercher une preuve. Nous n'étions pas en train de jouer aux persécutés paranoïaques, messieurs les dictateurs. Vous l'avez écrit vous-mêmes : "L'administration publique" doit être "dépolitisée".

Ce sont de dangereux liberticides. Ce qu'ils viennent d'arracher dans des conditions ignobles et  indignes n'est ni plus ni moins qu'un crime contre l'Humanité.

Publié dans Grèce

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