Primaires des gauches. Le PCF pour un débat et un socle commun avant tout candidat

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

Primaires des gauches. Le PCF pour un débat et un socle commun avant tout candidat

Le secrétaire national du PCF a proposé la construction d’une primaire des gauches en trois temps : celui du débat, celui du socle commun et enfin du candidat.

Pierre Laurent refuse que le PS impose « sa règle du jeu » et invite Jean-Luc Mélenchon à un retour au « processus collectif ». Il propose que les communistes s’engagent dans une grande primaire des gauches.

Dans un entretien publié dans Libération, le secrétaire national du PCF considère que la gauche doit « débloquer le système politique actuel et organiser une irruption citoyenne dans le débat » avant la présidentielle de 2017. « Il y a une double urgence : le risque de la victoire de la droite et de l’extrême droite et celui de l’élimination de la gauche.

En 2017, la gauche ne peut pas être représentée par la déchéance de nationalité et le dynamitage du Code du travail. Donc, pour gagner, il faut un candidat commun sur des engagements de gauche. Si la primaire échoue, on va se retrouver piégé dans un choix entre la droite, le FN ou Hollande. Ce n’est pas possible. Je ne m’y résous pas », développe-t-il.

Sur la méthode, Pierre Laurent souhaite que la primaire soit organisée en trois temps.

D’abord un grand débat populaire, pour « redonner la parole aux citoyens ».

Puis, à partir des revendications exprimées, la création d’un « socle politique partagé », afin de « s’assurer que le vainqueur mènera une politique de gauche ».

La question des candidatures est ici la dernière : ceux qui se présenteront le feront en s’engageant à respecter une définition citoyenne et collective de ce que doit porter la gauche.

«Fixons donc des règles en respectant l’attente citoyenne d’un vrai débat de projet » Ces objectifs sont conformes aux fondamentaux publiés dans le manifeste d’appel à la primaire, le 11 janvier, dans Libération. Les signataires stipulaient que cette initiative est pour eux la seule capable de faire émerger un candidat portant « le projet positif dont la France a besoin pour sortir de l’impasse ». Il était ici clair d’emblée que l’actuel chef de l’État n’est en rien un candidat naturel de la gauche.

« Si 80 % des électeurs de gauche se déclarent favorables à une primaire, c’est bien parce que la thèse du candidat naturel ne fonctionne pas. Fixons donc des règles en respectant l’attente citoyenne d’un vrai débat de projet. Et chacun devra les accepter. Moi, j’ai confiance dans ce débat », poursuit Pierre Laurent.

L’appel « Notre primaire » insistait aussi sur la nécessité de former « une coalition de projet et un contrat de gouvernement » et lançait ce cri : « D’abord un grand débat, ensuite un candidat ! »

En réalité, les codes mêmes de la primaire jusqu’à présent pratiqués par la droite et le PS sont ici bousculés, car l’appel entend éviter un débat uniquement incarné par des personnalités, avant qu’un super-candidat ne rafle la mise en s’affranchissant d’un projet collectif. Au contraire, il est question de fixer une base commune vraiment à gauche pour sortir de l’ornière.

La stratégie de Jean-Christophe Cambadélis, qui entend façonner une primaire à sa main et valider l’exercice uniquement s’il est à même de servir François Hollande, est ici en contradiction totale (voir encadré). Le premier secrétaire du PS conditionne une primaire, si elle a lieu, en « décembre ou janvier », soit un calendrier bénéfique au chef de l’État et handicapant pour la création d’une construction citoyenne tournée vers une politique alternative.

Le PCF, lui, veut une primaire à l’automne, comme les initiateurs de l’appel.

Jean-Luc Mélenchon, qui a déjà choisi de « proposer » sa candidature, pense depuis le départ que cette primaire est un piège, un combat perdu d’avance, car elle a été « en deux temps trois mouvements récupérée par l’homme le plus habile de ce pays », à savoir Cambadélis.

« Un jour, (Pierre Laurent) reviendra à la raison et comprendra qu’il est impossible de faire équipe avec François Hollande, ses suppôts et les autres organisateurs de la primaire », a-t-il précisé hier sur France Info. Plus tôt, dans Libération, Pierre Laurent avait défendu que « le peuple de gauche n’est pas irréconciliable et la reconstruction passe par un débat à partir de ses attentes ». « J’appelle Jean-Luc à revenir dans un processus collectif », avait-il ajouté, rappelant les étapes de la construction collective qui avaient fait la force du Front de gauche en 2012.

En définitive, le responsable du PCF estime qu’une primaire telle que défendue dans l’appel, et basée sur « un socle minimum qui garantirait une sorte de droit d’entrée », est un moyen utile pour combattre la ligne Hollande-Valls et participer à l’émergence d’une candidature de gauche qui ne va pas « à la présidentielle comme on irait à l’abattoir ».

Hollande pose ses conditions. Selon le Point, l’Élysée a validé hier la tenue d’une primaire à gauche à partir de conditions fixées par Cambadélis. D’abord, il n’y aura qu’un seul candidat désigné par le PS. Celui-ci sera élu par le conseil national du PS. Toute la gauche devra participer, de « Macron à Mélenchon ». Et tous les candidats seront tenus de se plier au verdict.

En outre, aucun socle commun n’est prévu. Ces conditions sont à même de saper toute primaire

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B
Tenir une primaire de gauche avec des personnes qui mettent en place un programme de droite.<br /> Quel intérêt ?<br /> Se plier à un candidat de droite ? Ce sera sans moi.<br /> <br /> Je ne comprends pas cette stratégie pour les brebis de faire ami-ami avec le loup.
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