Le maire de Tarnos au tribunal pour une banderole anti-austérité

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

Le maire de Tarnos au tribunal pour une banderole anti-austérité

Jean-Marc Lespade (PCF), qui refuse de retirer un calicot du fronton de sa mairie, était convoqué au tribunal administratif de Pau le 12 avril.

Convoqué par la justice pour une banderole. Ce n’est pas un manifestant qui était attendu au tribunal administratif de Pau (Pyrénées-Atlantiques), ce mercredi, mais le maire communiste d’une petite commune des Landes, ­Tarnos, qui compte 12 500 habitants. Enfin, manifestant, il l’est tout de même. Déterminés à dénoncer l’austérité qui pèse sur les comptes de la ville, Jean-Marc Lespade et son équipe municipale ont décidé de le faire savoir sur le fronton de l’hôtel de ville : « Hold-up de 1,3 million sur le budget communal ! Ne nous laissons pas tondre », peut-on y lire.

La préfecture ne voit pas l’initiative d’un bon œil et a enjoint l’édile d’y mettre un terme au nom « du principe de neutralité des bâtiments et des services publics », a confirmé son service de communication .

« Expliquer les conséquences de cette austérité »

Pour ce calicot apposé début 2016, Jean-Marc Lespade, qui encourt une astreinte de 100 euros par jour tant qu’il reste en place, est, lui, résolu à ne pas flancher.

« Nous avons trois objectifs : alerter la population, faire œuvre de pédagogie, en expliquant les conséquences de cette austérité, et appeler à la mobilisation », résume-t-il alors que les collectivités territoriales ont dû faire face à une baisse de leur dotation d’État de 27 milliards d’euros en cumulé sur le quinquennat.

« En dépit des contraintes, nous maintenons notre engagement de ne pas augmenter la fiscalité locale pour la 8e année consécutive », se félicite le maire PCF, tout en déplorant vivement les sacrifices auxquels l’austérité a contraint sa majorité, comme l’annulation d’un festival ou encore le report de certains investissements, notamment une piscine. « Dans notre budget, la dotation ­annuelle de l’État ne ­représente plus que 325 000 euros, contre 1,6 million quatre ans plus tôt. Elle est ainsi passée de 136 euros par habitant à 26 euros. Une obole ! » s’alarme-t-il.

« Des animateurs de citoyenneté »

Alors, quand l’argument de la « neutralité » lui est opposé à propos de sa banderole, la réponse ne se fait pas attendre : « Alerter, c’est le rôle des élus. Nous sommes des animateurs de citoyenneté, pas des gens qui décident seuls dans leur coin », rétorque Jean-Marc Lespade, qui se souvient de la tradition dont il est l’héritier, à l’instar de ce maire communiste de Tarnos, Pierre Dufourcet, destitué en 1923 pour avoir décidé d’inscriptions pacifistes sur le monument aux morts, ou des banderoles qui au cours des années 1980 ont mis l’hôtel de ville aux couleurs des luttes contre les suppressions d’emplois ou pour la libération de Nelson Mandela.

Publié dans Libertés Démocratie

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